
La ministre libanaise de la Jeunesse et des Sports, Nora Baïrakdarian, annonçant « le retour à la vie de la Cité sportive Camille Chamoun », le 21 mai 2025. Photo prise de son compte X.
La ministre libanaise de la Jeunesse et des Sports, Nora Baïrakdarian, a annoncé mercredi « le retour à la vie de la Cité sportive Camille Chamoun », après six années de fermeture et de délabrement, aggravées par l’explosion du port de Beyrouth en 2020.
«C'est avec fierté et émotion que je vous annonce le retour à la vie de la Cité sportive Camille Chamoun, ce haut lieu national historique qui, durant des décennies, a symbolisé le sport libanais, un lieu de rêves, d’ambitions et d’exploits, a déclaré la ministre lors d'une conférence de presse. Depuis son inauguration en 1957, la Cité sportive a été bien plus qu’un simple stade ou une infrastructure : elle est un symbole national rassembleur, témoin des grands moments du sport libanais, ayant accueilli durant des décennies des matchs internationaux, des compétitions continentales et des événements nationaux qui ont réuni les Libanais sous une seule bannière, loin des divisions et du confessionnalisme».
« Aujourd’hui, nous rendons vie à ce haut lieu national, et nous rouvrons ses portes aux sportifs, au public et à tous les Libanais, a déclaré la ministre. La réouverture de la Cité sportive Camille Chamoun ne se limite pas à un aspect logistique ou matériel, elle a une portée symbolique qui dépasse le sport pour toucher le cœur de l’identité nationale ».
Coup d'envoi de Salam
La ministre, qui avait affiché depuis sa prise de fonction une attention particulière à la réhabilitation du site, a indiqué que la Cité sportive sera prête à accueillir le vendredi 23 mai à 16h45, un premier match de football entre Ansar et Nejmeh - dans le cadre du Championnat du Liban -, sous le patronage du président de la République, Joseph Aoun, en présence du Premier ministre Nawaf Salam. La ministre a rappelé que la Cité sportive, « plus grande infrastructure sportive au Liban » était fermée « depuis six ans » ajoutant que M. Salam « donnera symboliquement le coup d'envoi qui marquera ainsi la renaissance de ce complexe. »
Elle a aussi indiqué que « la salle de basketball est également prête à accueillir les compétitions ». La réouverture du site a été financée « uniquement » par l'État libanais, «avec un budget très limité financé, sans aucune aide ni contribution extérieure», a affirmé la ministre.
D'autre sites sportifs
Lors de sa prise de parole, Mme Baïrakdarian a en outre indiqué que son ministère souhaite « redonner au sport et à la jeunesse leur rôle dans la construction de l’avenir » et envisageait de rénover d'autres sites sportifs, notamment le stade olympique de Tripoli, le stade de Baalbeck, la Cité scoute de Smar Jbeil ou encore la piscine olympique de Naccache. Mme Baïrakdarian s'est rendue à la Cité sportive le 7 avril, et a insisté sur la nécessité d'une étude en vue de sa réhabilitation. Fin février, elle avait déjà fait part au président Aoun de son intention de faire rénover le site.
Selon les informations fournies par un responsable présent à la Cité sportive, et relayées par plusieurs médias locaux, le Stade Camille Chamoun a été doté d’une « pelouse naturelle, marquant une étape importante dans sa réhabilitation ». Une salle de presse a également été rénovée et de nouvelles installations sanitaires ont été mises en service après avoir été hors d’usage pendant plus de quinze ans. « La Cité sportive a fait l'objet d'un grand nettoyage », et « de nouvelles installations sanitaires ont été mises en service après avoir été hors d’usage pendant plus de quinze ans », selon la même source. Celle-ci a également indiqué que les sièges ont été « réorganisés et repositionnés de manière que les tribunes rénovées puissent désormais accueillir jusqu’à 15 000 spectateurs ».
La Cité sportive, inaugurée en 1957, est un stade emblématique qui appartient à l’État et a jadis accueilli les événements sportifs et culturels les plus importants de la région. Lors de la guerre entre Israël et le Hezbollah au cours des deux dernières années, elle a été transformée en dortoir et a abrité près de 1000 déplacés. Le 23 février dernier, les funérailles de l'ancien chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, assassiné dans une frappe israélienne, s'y étaient déroulées. Mal entretenu, le site est tombé dans l’oubli ces dernières années.
Bonne nouvelle.
16 h 46, le 24 mai 2025