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Politique - Monopole des armes

Le désarmement des camps palestiniens au Liban devrait débuter à la mi-juin

Cette décision a été annoncée alors que le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, se trouve à Beyrouth depuis trois jours. 

Le désarmement des camps palestiniens au Liban devrait débuter à la mi-juin

Une œuvre d'art sur le mur d'un bâtiment représentant le défunt dirigeant palestinien Yasser Arafat au camp de réfugiés palestiniens de Mar Elias, avant la visite du président palestinien Mahmoud Abbas au Liban, à Beyrouth, au Liban, le 20 mai 2025. REUTERS/Mohamed Azakir

Selon des informations obtenues vendredi par L'Orient-Le Jour auprès d'une source proche du Sérail, un mécanisme a été mis en place pour le retrait des armes dans les camps palestiniens, qui se fera de manière progressive. 

La première phase débutera à la mi-juin dans les camps de Beyrouth : Bourj el-Barajneh, Chatila et Mar Elias. Ce sera au tour des camps de la Békaa et du Nord (Jalil et Beddaoui), au début du mois de juillet. Puis viendra la troisième phase, dans les autres camps du Sud. Le tout se fera sur la base d’un accord entre les autorités libanaises et les factions palestiniennes. Concernant le Hamas, des discussions auront lieu avec le mouvement islamiste à ce sujet, et une fois le processus lancé, ni lui ni les autres factions ne seront en mesure de le bloquer. En cas d'obstruction, des pressions seront exercées et certaines parties arabes et régionales aident le Liban à convaincre le Hamas de remettre ses armes.

Première réunion du « Comité commun Liban-Palestine »

Ces développements interviennent à l'issue de la première réunion du « Comité commun Liban-Palestine », présidé par Ramez Dimachkiyé et chargé du suivi de la situation dans les camps palestiniens au Liban, tenue vendredi à Beyrouth, avec la participation du Premier ministre Nawaf Salam. Celui-ci a donné « ses instructions pour accélérer les démarches pratiques à travers l’établissement d’un mécanisme d’exécution clair et selon un calendrier défini » pour le désarmement des camps palestiniens au Liban, indique un communiqué parvenu à notre publication.

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Les participants ont convenu de lancer un processus de remise des armes selon un « calendrier précis », accompagné de mesures concrètes visant à « renforcer les droits économiques et sociaux des réfugiés palestiniens », sans toutefois fournir de date précise pour ce calendrier. « Il a également été décidé d’intensifier les réunions conjointes et la communication afin de mettre en place les arrangements nécessaires pour entamer immédiatement la mise en œuvre de ces directives à tous les niveaux », ajoute le communiqué. Les discussions ont porté sur les moyens de mettre en œuvre « les directives contenues dans la déclaration conjointe issue de la rencontre entre le président libanais, Joseph Aoun, et son homologue palestinien, Mahmoud Abbas », soit « la nécessité de limiter les armes aux mains de l’État libanais et de respecter sa souveraineté, en plus de renforcer la coordination entre les autorités libanaises et palestiniennes pour garantir la stabilité des camps et de leurs environs », poursuit le communiqué. 

Les travaux de ce Comité ont été lancés jeudi. Il est présidé par le Comité de dialogue libano-palestinien, qui dépend du Sérail gouvernemental depuis 2005. Ce nouveau « comité commun » devra se réunir périodiquement pour « coordonner les efforts et les actions nécessaires à l’application de la politique de désarmement souhaitée par le président de la République et le Premier ministre ».

Les autorités libanaises se sont engagées à contrôler l'ensemble du territoire depuis le cessez-le-feu en novembre entre le Hezbollah pro-iranien et Israël, à l'issue de plus d'un an d'hostilités dont deux mois de conflit ouvert en marge de la guerre à Gaza. L'armée libanaise s'est déployée au Liban-Sud et œuvre à démanteler l'infrastructure militaire de cette formation libanaise, la seule à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, mais sortie très affaiblie de la confrontation avec Israël.

C'est dans ce contexte que Mahmoud Abbas est en visite officielle au Liban depuis mercredi, une première depuis 2017 pour celui qui dirige également le mouvement Fateh et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). abrite quelque 220.000 réfugiés palestiniens vivant dans des camps surpeuplés échappant au contrôle des autorités libanaises. Pour le Hamas, rival du Fateh, une « approche globale » de la question de la présence palestinienne au Liban, qui ne serait pas « limitée au dossier des armes ou de la sécurité » est requise, selon des propos tenus par Ali Barakeh, un responsable du mouvement au Liban, cité par l'AFP.

Jeudi, à l'issue d'entretiens avec le Premier ministre Salam et le président du Parlement, Nabih Berry, Mahmoud Abbas a réaffirmé son attachement à la souveraineté libanaise qui doit s’étendre sur l’ensemble du territoire, y compris dans les camps de réfugiés palestiniens, selon nos informations. Il a également souhaité que les conditions de vie dans ces camps soient améliorées.


Cet article a été modifié le lundi 26 mai à 11h30, afin d'établir la différence entre le Comité commun Liban-Palestine, nouvellement établi dans le cadre de la politique de désarmement des camps, et qui a tenu sa première réunion jeudi dernier, et le Comité de dialogue libano-palestinien, qui existe depuis 2005.

Selon des informations obtenues vendredi par L'Orient-Le Jour auprès d'une source proche du Sérail, un mécanisme a été mis en place pour le retrait des armes dans les camps palestiniens, qui se fera de manière progressive. La première phase débutera à la mi-juin dans les camps de Beyrouth : Bourj el-Barajneh, Chatila et Mar Elias. Ce sera au tour des camps de la Békaa et du Nord (Jalil et Beddaoui), au début du mois de juillet. Puis viendra la troisième phase, dans les autres camps du Sud. Le tout se fera sur la base d’un accord entre les autorités libanaises et les factions palestiniennes. Concernant le Hamas, des discussions auront lieu avec le mouvement islamiste à ce sujet, et une fois le processus lancé, ni lui ni les autres factions ne seront en mesure de le bloquer. En cas d'obstruction, des pressions...
commentaires (2)

Ayant peur de s’attaquer aux armes du hezb, l’état libanais cherche à gagner du temps

kindarji joseph

19 h 21, le 23 mai 2025

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Commentaires (2)

  • Ayant peur de s’attaquer aux armes du hezb, l’état libanais cherche à gagner du temps

    kindarji joseph

    19 h 21, le 23 mai 2025

  • Le premier pas est vouloir. Là où il y a une volonté, il y a un chemin. Mais por quoi attendre 7 mois depuis Novembre ?

    Dan Lewis

    16 h 04, le 23 mai 2025

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