
Un élève dans une salle de classe au Liban. Photo d'illustration AFP
Des élèves âgées d’environ six ans de l’école des Saints-Cœurs Aïn Najem ont été victimes de harcèlement sexuel lors d’une sortie dans un parc d’attraction dans le Metn, au sud-est de Beyrouth, mardi, ont confirmé les Forces de sécurité intérieure jeudi.
L’établissement scolaire a confirmé cet incident après que des accusations aient circulé en ligne, affirmant dans un communiqué jeudi que ces élèves ont été victimes de « comportements alarmants et indécents », lors d’une sortie dans le parc d’attraction VeréBleu à Daychouniyé. Les FSI ont indiqué avoir arrêté l’agresseur présumé, un mineur travaillant sur les lieux.
Dans un communiqué publié ultérieurement, la police a précisé avoir ouvert une enquête après un signalement, mardi, de la part des parents de deux mineures qui affirmaient qu’elles avaient été « harcelées sexuellement par un inconnu alors qu’elles participaient à une activité scolaire sur un terrain de jeu ouvert à Daychouniyé ». Après avoir consulté des images de vidéosurveillance et d’abord suspecté trois personnes, les FSI ont identifié le principal suspect, un Libanais de 17 ans qui avait été récemment embauché par le centre de jeux. Il a été interrogé « en présence d’un représentant de la protection des mineurs » et a avoué, après avoir initialement démenti les accusations, avoir « harcelé un certain nombre de filles qui utilisaient la tyrolienne » du parc. Le jeune homme a été placé en garde à vue. Les FSI ont appelé toute personne ayant été victime d’actes similaires à se signaler.
Soutien nécessaire fourni aux enfants et à leurs parents
Dans son communiqué, l’établissement scolaire indique avoir « pris les mesures légales nécessaires et soutient les élèves et leurs parents sur les plans éducatif et psychique ». L’école précise avoir « alerté le ministère de l’Éducation ce matin (jeudi) » qui a lui-même prévenu « le bureau de protection juvénile au sein du ministère de la Justice ». Le texte précise également que « le ministère de l’Éducation suit l’enquête et travaille à prodiguer le soutien nécessaire aux enfants et à leurs parents, en coordination avec la direction de l’établissement ».
La direction du parc d’attraction a pour sa part assuré « avoir pris les mesures juridiques nécessaires ». « Nous faisons confiance à la justice et aux forces de sécurité », indique un communiqué de VeréBleu. « La sécurité physique et psychique de nos visiteurs, notamment les enfants, reste notre priorité », explique la direction qui a appelé les médias à « ne pas répandre de rumeurs qui pourraient faire du tort aux enfants et à leurs parents ».
Le ministère des Affaires sociales a, lui, condamné jeudi cet incident décrit comme « une atteinte dangereuse aux droits des enfants et à leur sécurité physique et mentale ». « Nous suivons ce dossier de près avec les autorités judiciaires compétentes, notamment le ministère de la Justice, afin de prendre les mesures nécessaires et demander des comptes à ceux qui sont impliqués dans cet incident », indique le ministère.
L’affaire a suscité un tollé en ligne et circulé au sein de groupes de parents d’élèves sur la messagerie WhatsApp. Certains internautes s’en sont pris à la direction de l’établissement, tandis que d’autres ont critiqué le « laxisme » des enseignants qui accompagnaient les enfants. En 2024, au moins 930 cas de violence physique, sexuelle et psychologique subis par des mineurs ont été recensés, selon un rapport publié le 13 avril 2025 par l’Union pour la protection de l’enfance au Liban (UPEL).