Je voudrais dans ces mots exprimer ma position sur une chose à la mode au Liban qui peut avoir comme titre « la gestion des mannequins ». En effet il y a des agences au Liban qui ont pour but de favoriser un développement global chez les gens, alliant confiance en soi et bien-être intérieur. Elles enseignent l’expression corporelle (langage corporel), les poses (atelier de poses), et forment aux shootings photos. Ces agences aident les mannequins à renforcer leur équilibre physique et mental. Donc leur but est d’enseigner non seulement l’apparence, mais aussi la force intérieure, permettant à ses mannequins de se surpasser et de gagner la paix intérieure tout en améliorant l’apparence.
Cependant alors que je soutiens tout à fait la démarche de ces agences je voudrais formuler quelques réserves : ceux qui vont suivre les cours de ces agences, je me demande, s’ils ne vont pas souffrir d’un excès d’amour de soi. Il faut prendre garde de ne pas tomber dans l’égocentrisme, qui, au contraire va amener à une perte d’équilibre intérieur. Une chose est sûre : ces agences ont beaucoup de mérite pour les efforts qu’elles déploient et pour le fait que le mannequinat est devenu grâce à ses efforts un art. Toutefois il manque à mon avis beaucoup d’humilité dans notre pays. Il faut éviter la glorification de soi.
Pour Jean Baudrillard la mode est un reflet de l’obsession de la société pour les apparences et la marchandisation du corps. L’auteur parle à raison de simulation de la beauté, qui a remplacé la réalité elle-même. Mon message est le suivant : il ne faut pas que ces enseignements, fort intéressants en soi, deviennent un mécanisme subtil de soumission aux règles sociales, et surtout du regard social des gens.
Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.