
Le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Kassem, s'exprime le 12 mai 2025. Capture d'écran/Al-Manar
Le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Kassem, a affirmé lundi que le mandat du président Joseph Aoun (élu en janvier) « est porteur d'espérance », positionnant sa formation comme partie intégrante de ce sexennat. Le leader du Hezbollah n'a pas manqué de rappeler le rôle du tandem qu'il forme avec le mouvement Amal dans l'élection de Joseph Aoun. Il a également souligné que le parti chiite était une composante essentielle de l'État, « qui ne peut pas avancer » sans lui, appelant à un consensus interlibanais au sujet des armes. À l'heure où le chef de l'État a obtenu des Émirats arabes unis la levée de l'interdiction de voyage de leurs ressortissants au Liban et vient de rentrer d'une visite officielle au Koweït pour parler de projets d'investissements, Naïm Kassem a souligné vouloir « le retour des pays arabes au Liban ». Beyrouth a connu une série de crises diplomatiques ces dernières années, surtout depuis 2021, avec les pays du Golfe en raison de la mainmise du Hezbollah et derrière lui l'Iran sur la scène libanaise. Une situation qui a changé depuis que le parti chiite est sorti affaibli de la guerre l'ayant opposé à Israël entre octobre 2023 et novembre 2024.
Concernant l'avenir de son arsenal , à l'heure où le président comme le gouvernement et la communauté internationale martèlent leur attachement au monopole des armes aux mains de l'État, le chef du Hezbollah a indiqué que « depuis 1982, la résistance a empêché Israël de grignoter des terres libanaises ». « Si Israël avait pu grignoter progressivement, toutes les quelques années, une partie du Liban, où en serait le pays aujourd’hui ? » a-t-il demandé. Selon lui, « la résistance a empêché Israël d’imposer au Liban des accords humiliants, de lui extorquer ce qu’il voulait et de mettre en œuvre ses projets. ». « Nous poursuivons la résistance pour défendre le Liban et son peuple », a-t-il ajouté. « Vous n’avez pas réussi à nous exclure de l’équation, et vous ne réussirez pas, a-t-il encore martelé. Vous ne parviendrez pas à obtenir par la pression ce que vous n’avez pas réussi à atteindre par la guerre. » Toutefois, le dignitaire chiite n'a pas fermé la porte au dialogue sur les armes. « Israël doit respecter ses obligations dans l'accord, et nous nous entendrons sur le plan interne », a-t-il dit. Et d'ajouter : « Le Liban se dirige vers la stabilité. Et l’entité israélienne est celle qui entrave cette stabilité. »
Il a dans ce cadre estimé que le Liban avait « trois priorités ». « La première est de mettre fin à l'agression israélienne, de libérer les territoires encore occupés et les prisonniers, et l'État doit exercer des pressions à cet égard, a-t-il dit. La deuxième est la reconstruction des zones détruites par la guerre, et la troisième est le développement de l'État économiquement et socialement. » Ce n’est pas la première fois que le Hezbollah fait porter à l’État la responsabilité de la reconstruction. Fin avril, Naïm Kassem a même fait un pas de plus, appelant l’État à puiser dans les « ressources internes » pour commencer ce chantier, voyant dans le délai que celui-ci prend une façon de « marginaliser » la communauté chiite. La facture de la reconstruction, elle, est estimée à quelque 11 milliards de dollars, ce qui implique que ce chantier pourra difficilement être effectué sans aide extérieure.
Le cheikh Kassem a aussi abordé les élections municipales qui selon lui « ont montré l'enthousiasme des Libanais pour la construction de l'État » et indiqué que son parti a collaboré avec le mouvement Amal pour remporter des victoires dans plusieurs localités.
« Nous voulons une Syrie unie »
Naïm Kassem s'exprimait à l'occasion du neuvième anniversaire du décès de Moustapha Badreddine, qui était le chef militaire du Hezbollah en Syrie et et l’un des cinq membres du parti chiite accusés par le Tribunal spécial pour le Liban de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri le 14 février 2005, voire d’être le « cerveau » de cet attentat. Il avait été assassiné dans une explosion près de l’Aéroport international de Damas dans la nuit du 12 au 13 mai 2016. « Nous voulons une Syrie unie, pour tous ses fils, loin des attaques contres les minorités druzes ou alaouites », a assuré le chef du Hezbollah. Ces derniers mois, des massacres ont ciblé les minorités alaouites et druzes du pays. Parallèlement, Israël a récemment intensifié ses frappes en Syrie voisine et parlé d'un « message clair envoyé au régime syrien » après les attaques contre la minorité druze pour laquelle les dirigeants israéliens ont pris fait et cause. « Nous avons beaucoup d'espoir pour le peuple syrien (...) ce peuple qui empêchera Israël d'atteindre ses objectifs en Syrie », a lancé Kassem en condamnant « fermement les agressions israéliennes répétées » contre la Syrie.
Il a encore dénoncé un « projet israélien dans la région », dont « l'objectif est de créer une domination coloniale, visant à étendre son territoire et à transformer le Moyen-Orient ». « Israël a tenté de grignoter la Palestine et n'a jamais reculé dans aucun des territoires, sauf grâce à la résistance, a-t-il également dit. Son objectif était d'augmenter la confiscation des terres pour parvenir à une expansion totale et complète. »
Le chef du Hezbollah a estimé que « Gaza a réussi à diriger l’opération Déluge d’al-Aqsa et à exposer et dévoiler cette entité usurpatrice qui œuvre à tuer les humains, à exécuter la vie et à tuer les enfants ». « Ils veulent mettre fin à la résistance à Gaza, mais ils n’ont pas pu atteindre cet objectif, a-t-il ajouté. (Le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu veut exécuter la vie en Palestine occupée, et à Gaza en particulier, pour mettre fin à la résistance, mais il n’a pas pu et ne pourra pas, car le peuple palestinien est un peuple résistant et légitime détenteur du droit. » « Il est impossible que Netanyahu, même si le monde entier se liguait avec lui, puisse dépouiller les Palestiniens de leur terre et de leur droit », a-t-il encore dit.
Le conflit entre Israël et le Hezbollah a débuté le 8 octobre 2023, après l'ouverture par le parti chiite d'un front de soutien à Gaza, au lendemain de l'attaque du Hamas contre Israël. L’État hébreu poursuit ses attaques au Liban-Sud et dans certaines parties du pays malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre 2024.
Le hezb à détruit le Liban, ce genre de discour a pour but l'audience chiite pro hezb an Iran. Ils doivent rendre les armes, quoi qu'il en coûte. Les camps palestiniens doivent être mis sous embargo, les armes confisquées. L'etat seul doit garantir la sécurité de ses citoyens. Kassem représente le hezbollah, il a certes droit à la parole, il peut débiter les memes contres vérités, le gouvernement a les leviers de la decision. Qu'il les utilisent.
10 h 13, le 14 mai 2025