Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, répond à une question d'un journaliste lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce (sans photo) au ministère des Affaires étrangères à Budapest, Hongrie, le 23 janvier 2025. Photo AFP / Attila KISBENEDEK
La reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien conduira Israël à prendre des « mesures unilatérales », a averti dimanche le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, en réaction aux discussions en cours sur la question.
« Toute tentative (de reconnaissance) unilatérale (...) ne fera que nuire aux perspectives futures d'un processus bilatéral et nous poussera à prendre des mesures unilatérales en réponse », a déclaré M. Saar à l'issue d'une rencontre avec son homologue allemand, Johann Wadephul, à Jérusalem. De son côté, l'Allemagne défend le principe d'une solution à deux Etats avec une reconnaissance bilatérale des Etats israélien et palestinien.
« La perspective d'une solution à deux Etats est la meilleure chance pour vivre en paix, sécurité et dignité pour les Israéliens comme pour les Palestiniens et cela ne doit pas être entravé ni par l'avancement de la construction de colonies illégales ni par une reconnaissance prématurée d'un Etat palestinien », a noté M. Wadephul.
Près de 150 pays reconnaissent l'Etat palestinien. En mai 2024, l'Irlande, la Norvège et l'Espagne ont franchi le pas, suivis par la Slovénie en juin.
Le président français Emmanuel Macron doit par ailleurs coprésider en juin avec l'Arabie saoudite une conférence internationale aux Nations unies pour relancer la solution à deux Etats, palestinien et israélien. Il a dit espérer à cette occasion « déclencher une série de reconnaissances » d'un Etat palestinien, notamment par la France, mais aussi d'Israël par plusieurs pays du monde arabo-musulman.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ainsi que plusieurs des ministres de son gouvernement - l'un des plus à droite de l'histoire du pays - ont répété ces derniers mois être opposés à l'établissement d'un Etat palestinien. Pour eux, cela reviendrait, comme l'a répété M. Saar dimanche, à « récompenser le terrorisme du Hamas ».
La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque perpétrée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 52.829 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne. Le Hamas retient également la dépouille d'un soldat israélien tué lors d'une précédente guerre à Gaza, en 2014.
Nucléaire iranien : « l'arme la plus dangereuse »
Le chef de la diplomatie israélienne, a par ailleurs a estimé que l'Iran ne devrait pas pouvoir se doter de « l'arme la plus dangereuse au monde », au moment où Washington et Téhéran discutent du programme nucléaire iranien.
« Le régime le plus dangereux ne doit en aucun cas obtenir l'arme la plus dangereuse au monde. Ses installations d'enrichissement d'uranium doivent être démantelées », a dit M. Saar lors d'une conférence de presse à Jérusalem avec son homologue allemand, Johann Wadephul, alors que se tient à Oman un quatrième cycle de pourparlers entre les Etats-Unis et l'Iran.
Un proverbe arabe dit: iza anta Karamta al Karima malaktahou, wa iza anta akramta al la’yima tamarrada. A quand ce proverbe deviendra Européen, Almmand en occurrence?
18 h 56, le 11 mai 2025