
L’ex-responsable de la milice pro-israélienne de l’Armée du Liban-Sud Amer Fakhoury. Photo d’archives ANI
La famille de Amer Fakhoury, décédé il y a cinq ans et qui avait été détenu entre 2019 et 2020 au Liban en raison de son passé dans l’Armée du Liban-Sud (ALS), une milice pro-israélienne pendant la guerre civile libanaise et l’occupation israélienne du sud du pays, a annoncé sur le compte X de la « Amer Foundation » avoir « gagné un procès historique contre l’Iran ».
« La famille Fakhoury a gagné un procès historique contre l’Iran, prouvant pour la première fois que ce pays, par l’intermédiaire du Hezbollah, occupe illégalement le Liban », lit-on sur son compte.
Amer Fakhoury était un ancien milicien de l’ALS, organisation pro-israélienne, qui était accusé de meurtres, tentatives de meurtre, enlèvements et tortures à partir de 1985. Il avait été arrêté à son arrivée au Liban le 12 septembre 2019, sous la pression de l’opinion publique et notamment d’anciens détenus de la prison de Khiam (dans la bande frontalière occupée par Israël jusqu’en 2000), au Liban-Sud, dont il avait été un temps le commandant. En 1996, il avait été condamné par contumace à 15 ans de prison pour collaboration avec Israël. Se croyant couvert par la prescription, Fakhoury, naturalisé américain, était rentré au Liban en 2019, ne s’attendant pas à ce que les autorités libanaises l’appréhendent pour d’autres crimes, comme la torture et la mort d’anciens détenus, ou l’obtention présumée de la nationalité israélienne.
En mars 2020, le tribunal militaire avait décidé de le libérer après avoir abandonné les charges de torture de prisonniers à la prison de Khiam. Atteint d’un cancer, son état de santé s’était dégradé en prison au Liban. Il avait finalement quitté le territoire libanais le 19 mars 2020, malgré des appels à le juger, ce qui avait poussé le président américain Donald Trump (qui en était à son premier mandat) à exprimer sa reconnaissance envers le gouvernement libanais. L’ancien milicien avait été transporté par un appareil de transport hybride de la marine américaine qui avait atterri à l’ambassade des États-Unis à Aoukar, au nord de Beyrouth. Le groupe parlementaire du Hezbollah avait alors protesté et réclamé que les juges qui ont pris cette décision, « ayant cédé aux pressions de pays parrainant et soutenant les ennemis » du Liban, « rendent des comptes et soient jugés ». Amer Fakhoury n’a pas longtemps survécu après sa détention au Liban, décédant en septembre 2020 à l’âge de 57 ans. Sa famille a toujours soutenu qu’il avait été victime de tortures lors de sa détention dans les prisons libanaises.
Des indemnités de près de huit millions de dollars
Le jugement qui a condamné l’Iran et le Hezbollah dans cette affaire a été rendu par la cour fédérale de Columbia (« United States District Court of Columbia ») à Washington le 1er mai 2025, suivant une plainte présentée en 2021 par les filles de Amer Fakhoury, Amanda et Guila, contre la République islamique d’Iran et la Sûreté générale libanaise.
Le juge américain a ordonné le paiement d’indemnités à hauteur de près de 7,750 millions de dollars pour l’ensemble des héritiers de Fakhoury (2,11 millions), sa veuve Micheline Élias (1,4 million) et ses enfants (un total de 4,277 millions), ayant considéré que la détention de Fakhoury et les traitements qu’il a subis, sur base du témoignage de sa femme notamment qui se trouvait avec lui au Liban, ont provoqué la détérioration de sa santé puis sa mort. Le jugement consacre également la qualification d’« otage » pour décrire la détention de Fakhoury au Liban.
« Cette affaire a révélé comment le Hezbollah, soutenu par l’Iran, a fabriqué des mensonges pour détenir illégalement Amer Fakhoury – un homme innocent – et a démontré l’ingérence permanente de l’Iran dans les institutions libanaises, en particulier la Sûreté générale libanaise qui était dirigée par Abbas Ibrahim à l’époque de l’enlèvement de Amer », lit-on dans le communiqué de la famille sur X.
À Fox News, sa fille Guila a souligné que « les quatre dernières années étaient longues et difficiles », évoquant des menaces qui ont visé sa famille, des moments de découragement et la difficulté de « prouver que l’Iran est derrière tout cela, de par sa mainmise sur le Liban ».
Plusieurs médias américains ont relayé cette information. Au Liban, on remarque que ce sont surtout les médias et les internautes anti-Hezbollah qui ont monté cette nouvelle en épingle. Les liens entre le tribunal militaire et la mainmise du Hezbollah ont souvent été dénoncés par les détracteurs du parti comme, à titre d’exemple, dans l’affaire du Casque bleu irlandais Sean Rooney, tué au Liban-Sud en 2022 et dont le meurtrier présumé, membre du Hezbollah, avait été libéré par ce même tribunal.
Pourquoi alors notre justice ne s’applique pas sur les agents iraniens du HB qui ont détruit pays en donnant la possibilité à Israël de l’envahir et le détruire sans jamais êtres inquiétés? Leurs allégeances étaient pourtant publiques et ne souffrent d’aucun malentendu. Elle a bon dos la justice de ces mercenaires. Et dire que l’état continue à négocier pour désarmer un parti qui a trahi son pays sans état d’âme et continue de vouloir l’asservir par la force des armes qui leur ont été offertes par un pays étranger pour saccager leur pays.
12 h 49, le 09 mai 2025