
Les urgences de l'hôpital de l'Université américaine de Beyrouth, le soir du 17 septembre 2024. Photo d'archives OLJ/Mohammad Yassine.
Les services de renseignement turcs auraient intercepté à l'aéroport d’Istanbul 2 000 bipeurs piégés, trois jours après les explosions meurtrières au Liban de ces engins de communication utilisés par le Hezbollah, a révélé mardi le journal turc Sabah, réputé proche du pouvoir. Ces bipeurs seraient arrivés en provenance de Hong Kong le 16 septembre, et devaient être expédiés à Beyrouth le 27 septembre. L'ancien Premier Ministre, Nagib Mikati, aurait remercié en décembre 2024 le président turc Erdogan pour la saisie de ces engins, lors de sa visite à Ankara, toujours selon les informations du média turc.
Réagissant à ces informations de presse, le responsable des relations médias du Hezbollah, Youssef el-Zein, a révélé à la chaîne locale LBCI que « c'est le Hezbollah qui a informé la partie turque de la présence d'une cargaison de bipeurs piégés à l'aéroport d'Istanbul, qui était destinée au Liban en septembre dernier ».
Les 17 et 18 septembre, l'explosion des dispositifs de communication du Hezbollah- les bipeurs le premier jour, et les talkies-walkies le second- avait fait au moins 40 morts, dont une enfant, et plus de 2 900 blessés. Outre des combattants et membres du parti chiite, les attaques israéliennes ont fauché des enfants et professionnels de santé, tout en brouillant la frontière entre cibles militaires et civiles. Dès le lendemain de l'explosion des bipeurs, le New York Times apprenait que des agents israéliens avaient trompé le Hezbollah en vendant un modèle customisé de bipeur, AR-924, sous une marque taïwanaise existante et réputée, Gold Apollo.
61 colis à destination du Liban
Les services de renseignements turcs auraient appris le 20 septembre que des dispositifs similaires allaient être expédiés du territoire turc vers le Liban, relate le journal turc Sabah. La société taïwanaise SMT Global Logistics Limited aurait expédié le 16 septembre à bord du vol cargo TK6141, en provenance de Hong Kong, 61 colis d'un poids total de 850 kg, prévus pour être acheminés vers le Liban à bord du vol cargo TK830 Istanbul-Beyrouth à 6h50 le 27 septembre. À l’ouverture des colis, les enquêteurs auraient trouvé 1 300 unités, réparties en 26 caisses, de dispositifs de modèle Gold Apollo 924 R3 GP 450-470 MHz avec leurs câbles de charge, ainsi que 710 unités de chargeurs de bureau Desktop Charger BC-144N, avec câbles et batteries.
Les enquêtes ont montré que les chargeurs contenaient des batteries doubles à l'intérieur d'une structure métallique, remplie d'une substance inflammable liquide de couleur brun foncé, qui a ensuite été injectée dans les appareils. L'analyse a montré que ces explosifs pouvaient être activés par un court-circuit électrique ou une signalisation intense, entraînant une explosion mortelle.
L'ancien chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, assassiné par Israël le 27 septembre à Beyrouth, estimait les bipeurs et talkies-walkies plus difficilement contrôlables que les smartphones. S’exprimant le 19 septembre, il avait qualifié l'explosion des engins de communication de « coup sévère, tant sur le plan sécuritaire que sur le plan humain, sans précédent dans l'histoire de la résistance (contre Israël), du moins au Liban ».
Donc si on comprend bien, la Turquie assurait le transfert des armes et des munitions du HB via l’aéroport. Et Erdogan pendant ce temps aidait les djihadistes face au HB? A n’y rien comprendre avec ces mafieux qui n’ont ni foi ni loi et se croient tout permis.
10 h 41, le 07 mai 2025