
Le président Joseph Aoun entouré du général américain Jasper Jeffers (à g.) et du général de division Michael Leeney, à Baabda, le 30 avril 2025. Photo publiée par la présidence de la République sur X
Le président Joseph Aoun a reçu mercredi, en présence de l’ambassadrice des États-Unis Lisa Johnson, le président du comité de supervision du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, le général américain Jasper Jeffers, qui lui a présenté son successeur, le général de division Michael Leeney, selon un communiqué publié par Baabda. Selon nos informations, le général Jeffers, a passé ces derniers mois hors du Liban, et les États-Unis ont choisi Michael Leeney comme son successeur résidant au Liban. M. Jeffers restera, lui, superviseur et effectuera des visites périodiques à Beyrouth. Il assume également d’autres missions, notamment dans le dossier yéménite.
Toujours selon nos informations, Beyrouth perçoit positivement cette nomination, y voyant un engagement américain en faveur de l’accord de trêve. D’ailleurs, la tournée américaine avait deux objectifs essentiels : premièrement, apporter une réponse à la demande du Liban pour qu’Israël respecte l’accord en cessant ses attaques (dont une ayant touché la banlieue sud dimanche, qui a poussé le Liban à hausser le ton face aux Américains). Deuxièmement, suivre les efforts du Liban pour renforcer son contrôle et sa souveraineté sur son territoire, avec le soutien américain.
Dans ce cadre, les trois présidents ont coordonné leurs positions en amont de cette visite, s’accordant sur la nécessité de demander l’arrêt des agressions israéliennes, le retrait d’Israël et l’engagement de l’armée libanaise dans le Sud pour désarmer les sites et entrepôts du Hezbollah et placer les armes sous le contrôle de l’État. Ils ont insisté sur le fait que la poursuite de l’occupation israélienne et des frappes affaiblit la position de l’État, alors même que ce dernier a pris une décision claire en faveur du monopole des armes. Ils ont également indiqué à la délégation américaine que l’État poursuit la mise en œuvre de réformes économiques et tente de progresser en matière de sécurité et de stabilité.
Toutefois, les frappes israéliennes, notamment sur la banlieue sud de Beyrouth et dans des zones proches de l’aéroport, auront des conséquences très négatives sur tous les secteurs au Liban. Les Américains ont exprimé leur compréhension des revendications libanaises et affirmé qu’ils œuvreront à la relance du travail de la commission afin de consolider et d’appliquer l’accord, tout en pressant l’État à poursuivre ses efforts pour obtenir le monopole des armes.
Renforcer l’État
« Le président Aoun a souligné la nécessité de renforcer le travail du (comité), de continuer à faire pression sur Israël pour qu’il cesse ses agressions, se retire des cinq collines qu’il occupe et libère les prisonniers libanais », a indiqué, dans ce contexte, la présidence. « Le chef de l’État a également affirmé que l’armée libanaise remplit pleinement ses missions dans le Sud, en particulier au sud du Litani, où elle poursuit la saisie d’armes et de munitions, ainsi que le démantèlement des apparences armées », ajoute le communiqué publié sur X.
Après leur réunion à Baabda, les deux généraux et l’ambassadrice américaine se sont rendus à Aïn el-Tiné pour rencontrer le président du Parlement, Nabih Berry, puis à Yarzé pour une visite chez le commandant en chef de l’armée libanaise, Rodolphe Haykal. Ils ont également fait un détour par le Grand Sérail pour s’entretenir avec le Premier ministre Nawaf Salam. « Je suis reconnaissant de l’opportunité de participer à une mission aussi importante, et je suis très optimiste quant à l’avenir. L’armée libanaise est reconnue pour son efficacité, et mes rencontres ont démontré son engagement à garantir la paix et la stabilité », a déclaré le nouvel arrivant, selon un communiqué publié dans l’après-midi par l’ambassade des États-Unis au Liban. « Le général Leeney travaillera en étroite collaboration avec l’armée libanaise, la Finul, la France et la Commission technique militaire du Liban pour permettre à l’armée libanaise d’assurer pleinement la sécurité et la protection de la souveraineté du pays. Conscient de l’importance de la cessation des hostilités, le général Jeffers continuera de suivre la situation au Liban tout en assumant ses fonctions de commandant des forces américaines des opérations spéciales au Levant, dans le Golfe et en Asie centrale », a ajouté l’ambassade.
Lors de la réunion à Aïn el-Tiné, Nabih Berry a critiqué « l’escalade des agressions et des violations israéliennes au quotidien, alors que le Liban respecte toutes les obligations qui lui incombent, tandis que la partie israélienne ne respecte pas le cessez-le-feu et n’a pas procédé au retrait des territoires qu’elle occupe toujours dans le Sud ». Il a ajouté que « cette escalade dans l’agression et les violations israéliennes porte atteinte au processus de redressement de l’État, à sa stabilité, à ses réformes et à sa souveraineté », appelant les États-Unis à œuvrer pour contraindre Israël à appliquer immédiatement l’accord, qui vise à mettre en œuvre la résolution 1701 des Nations unies, adoptée en 2006 – un texte qui avait mis fin à la guerre de 2006 entre les deux mêmes belligérants, mais qui n’a jamais été pleinement mis en œuvre. De son côté, le général Leeney a confirmé que « la commission commencera à tenir des réunions régulières et permanentes pour suivre l’évolution de la situation ».
Au Grand Sérail, le Premier ministre Nawaf Salam a tenu un discours similaire. « Le Liban respecte l’accord, et l’armée libanaise poursuit ses efforts pour étendre son déploiement et établir pleinement son autorité sur l’ensemble du territoire libanais », a-t-il déclaré, avant de dénoncer les violations israéliennes et de réclamer « la libération des prisonniers libanais ». « Le retrait israélien constitue l’entrée en matière réelle pour renforcer l’autorité de l’État et la consolider, parallèlement aux mesures entreprises par le Liban pour renforcer les capacités de l’armée, en effectifs comme en matériel », a-t-il encore ajouté.
Passage au Koweït
Le général de division Michael Leeney, né en 1966 à Bridgeport, dans le Connecticut, a servi dans plusieurs branches de l’armée : l’infanterie, la division blindée et la défense antiaérienne, et a principalement évolué en Californie au cours de sa carrière. Il a également occupé le poste d’officier exécutant dans le bataillon des États-Unis (USbatt) déployé dans le cadre de la Force multinationale et observateurs (MFO) dans le Sinaï, en Égypte, ainsi que dans l’équipe de développement agroéconomique de la 40e division d’infanterie (DI) à Kunar, en Afghanistan. En 2011, Leeney prend le commandement du 1-143e FA à Walnut Creek. Puis, en 2013, il est nommé dans la 79e brigade. En août 2014, il devient chef d’état-major de la 40e DI, poste qu’il occupera jusqu’en mai 2018. Par la suite, il est déployé comme chef d’état-major du commandement Train, Advise and Assist South (TAAC-S) à Kandahar, en Afghanistan.
Après son retour en février 2019, il est nommé général adjoint chargé des opérations pour la 40e division. En mai 2022, il devient commandant de la 40e division, puis est déployé comme commandant de la Task Force Spartan au Camp Arifjan au Koweït, de juillet 2023 à mars 2024. En octobre 2024, il prend les fonctions de commandant adjoint du commandement central de l’armée américaine (US Army Central) et de la 3e armée. L’armée libanaise a achevé le démantèlement de « plus de 90 % » de l’infrastructure militaire du Hezbollah dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël, a indiqué mercredi un responsable à l’AFP. « Nous avons achevé le démantèlement de plus de 90 % de l’infrastructure du Hezbollah au sud du fleuve Litani », situé à quelque 30 km de la frontière israélienne, a déclaré ce responsable de sécurité sous le couvert de l’anonymat. L’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah prévoit un démantèlement de l’infrastructure du parti chiite.
pardonnez mon ignorance.... en quoi -je reprend le titre: "Les États-Unis font un geste envers Beyrouth en nommant un nouveau président au comité de surveillance" en quoi est ce une geste envers le LIban ?
14 h 26, le 01 mai 2025