Vue générale de Dubaï, dans les EAU. Photo d’archives AFP
Les Emirats arabes unis ont annoncé mercredi avoir déjoué une tentative de transfert illégal d'armes destinées à l'armée soudanaise, qui accuse ce pays du Golfe de soutenir ses rivaux dans la guerre qui ravage le Soudan depuis deux ans.
« Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'équipements militaires aux Forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans (...) le trafic illicite d'équipements militaires », a affirmé le procureur général du pays du Golfe, Hamad Saif Al Shamsi, cité par l'agence officielle WAM.
Le magistrat a dénoncé « une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis », et indiqué que les mis en cause seront présentés à la justice.
La guerre qui oppose depuis avril 2023 l'armée régulière, dirigée par Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ancien adjoint, Mohamed Hamdane Daglo, a déclenché ce que les agences internationales qualifient de plus grande crise de déplacement de population et de famine au monde.
Khartoum accuse les Emirats de soutenir les FSR, et a déposé une plainte pour complicité de génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ), qui a annoncé mardi qu'elle rendra sa décision le 5 mai.
Abou Dhabi nie soutenir les paramilitaires et qualifie l'affaire de « théâtre politique » destiné à détourner l'attention des efforts visant à mettre fin à la guerre qui a fait des dizaines de milliers de morts.
Selon WAM, une enquête a été menée après la découverte de « cinq millions de cartouches » à bord d'un avion privé « en provenance d'un pays étranger », et l'arrestation de plusieurs personnes, non identifiées. De l'argent a également été saisi en possession de deux personnes arrêtées dans une chambre d'hôtel.
2,6 millions de dollars
Les investigations ont révélé l'existence d'une cellule de trafic d'armes, dans laquelle sont impliqués « des dirigeants militaires soudanais », selon WAM.
Parmi eux figurent « l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances, et une figure politique proche du général Abdel Fattah Al-Burhane et de son adjoint Yasser Al-Atta », indique l'agence, tandis que plusieurs hommes d'affaires soudanais sont aussi mis en cause.
Cette cellule, ajoute l'agence, a conclu un accord portant notamment sur « des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars ».
L'argent aurait été transféré par l'armée soudanaise à une société basée aux Emirats arabes unis, à travers une compagnie détenue « par un membre fugitif de la cellule travaillant pour les Forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman Al-Zubair, responsable des opérations financières dans l'armée soudanaise ».
Les paiements ont été réalisés sur la base de « contrats et factures commerciales falsifiés », censés concerner des importations de sucre, détaille WAM.
Selon elle, « l'enquête a conclu que ces accords ont été réalisés à la demande du Comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhane et son adjoint Al-Atta », et que Salah Gosh « a joué un rôle central dans la gestion du trafic ». L'opération aurait généré des gains de 2,6 millions de dollars.
Sollicitée par l'AFP, l'armée soudanaise n'a pas commenté dans l'immédiat.
Toujours selon WAM, les armes étaient fournies par « plusieurs entreprises détenues par un homme d'affaires soudano-ukrainien », dont l'une est sous sanctions américaines.
Les Emirats arabes unis ont annoncé mercredi avoir déjoué une tentative de transfert illégal d'armes destinées à l'armée soudanaise, qui accuse ce pays du Golfe de soutenir ses rivaux dans la guerre qui ravage le Soudan depuis deux ans.« Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'équipements militaires aux Forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans (...) le trafic illicite d'équipements militaires », a affirmé le procureur général du pays du Golfe, Hamad Saif Al Shamsi, cité par l'agence officielle WAM. Le magistrat a dénoncé « une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis », et indiqué que les mis en cause seront présentés à la justice. La guerre qui oppose depuis avril 2023 l'armée régulière, dirigée...
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