Trois soldats libanais ont été tués et cinq civils blessés dimanche dans l'explosion de munitions qui étaient transportées dans une camionnette de département du génie de l'armée libanaise à Breiké, dans la région de Nabatiyé, selon la troupe et les informations de notre correspondant dans le Sud, Mountasser Abdallah.

Les circonstances de cette explosion n'étaient sont jusqu'à présent pas claires.

« Un officier et deux soldats ont été tués et un certain nombre de citoyens ont été blessés à la suite de l'explosion de munitions transportées dans un véhicule de l'armée », à Breiké, a confirmé l'armée. Des unités spécialisées de l'armée enquêtent sur les circonstances de cette explosion, a ajouté le communiqué.

Cinq civils, dont un enfant, blessés 

Les victimes militaires sont Jawdat Noura (issu de Blat), Mahmoud Zeitoun (originaire de Akkar el-Atika) et Ali Ahmad (issu de Hazarta, près de Zahlé), selon notre correspondant. Les blessés civils à Breiké sont Hadi Ali Moussa, Zeinab Ahmad Mahdi, Mira Adel Kassem, Samar Hussein Saad et un enfant, Ali Nidal Damen.

Un correspondant de l'AFP à Breiké, à environ 20 kilomètres de la frontière israélienne, a vu plusieurs véhicules carbonisés sur la route ainsi que des dégâts dans des magasins et des appartements du secteur, bouclé par l'armée. La Défense civile a de son côté indiqué avoir transporté les corps de deux victimes et éteint quatre voitures en flammes après l'explosion.

La semaine dernière, l'armée avait annoncé la mort d'un de ses soldats lors d'une opération de déblaiement du village frontalier de Chamaa.

« Martyrs qui protègent le pays de leur sang »

Réagissant à cette explosion, le chef de l'État libanais, Joseph Aoun, a salué la mémoire des trois victimes dans les rangs de l'armée, « tombés pendant leur mission de protection de la sécurité et de la stabilité, et alors qu'ils éloignaient les dangers qui menacent les citoyens et habitants du Sud ». Le Premier ministre Nawaf Salam a lui présenté ses condoléances au commandant en chef de l'armée, le général Rodolphe Haykal, dans un entretien téléphonique, pour les « martyrs de la troupe qui protègent le pays et son unité de leur sang ». Le ministre de l'Intérieur Ahmad Hajjar a pour sa part rendu hommage aux « martyrs qui sont tombés pendant l'accomplissement de leur devoir, celui de protéger la nation et en garantir la stabilité ». 

Depuis la fin de la guerre avec Israël, la troupe poursuit son déploiement de milliers de soldats au sud du Litani, région dont doit se retirer le Hezbollah, comme prévu dans l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur fin novembre. La question du désarmement du Hezbollah est par ailleurs de plus en plus évoquée dans le pays, mais le chef du parti chiite, Naïm Kassem, a rejeté cette option dans son dernier discours, se disant toutefois ouvert à un dialogue sur une « stratégie de défense nationale ».

L'armée israélienne continue de frapper quasiment quotidiennement le Liban, principalement le Sud, malgré l'entrée en vigueur du cessez-le-feu fin novembre. Depuis cette date, au moins 146 personnes ont été tuées au Liban dans des frappes et tirs israéliens, selon notre décompte. L'ONU a fait état de 71 morts parmi les civils.