Avant de devenir les symboles d’un conflit, ils incarnaient la modernité de Beyrouth et l’élan architectural des années 60 à 70, reflet d’un Liban en pleine effervescence. L’Orient-Le Jour revient sur trois lieux emblématiques de la capitale libanaise marqués par la guerre civile : le Holiday Inn, la tour Murr et le cinéma du City Center.
Symbole des combats qui ont ravagé la capitale, ces bâtiments ont servi de repères pour les snipers, d’abris ou encore de prisons improvisées. Ils ont survécu aux quinze années de guerre, puis à la vaste opération de reconstruction des années 90 qui a profondément transformé le centre-ville. Aujourd’hui, leurs silhouettes en ruine rappellent ainsi ce passé, faisant d’eux de rares témoins matériels de cette époque.
Nous sommes retournés dans ces lieux, fermés au public, avec ceux qui les ont vécus, pour en faire ressurgir la mémoire.
Dans ce deuxième épisode, nous avons retrouvé l’architecte George Arbid devant l’ancien City Center, surnommé « l’œuf » ou « le galet » par les habitants. Ce bâtiment emblématique du Beyrouth d’avant-guerre a marqué son enfance puis sa carrière de chercheur. Dessiné par l’architecte Joseph Philippe Karam, figure de proue de l'architecture moderne au Liban, pensé comme le plus grand centre commercial du Moyen-Orient, il s’est retrouvé au cœur des combats, puis abandonné, avant d’échapper à la reconstruction des années 90. Aujourd’hui barricadé, l’ancien cinéma reste un rare témoin du passé et, peut-être, un espace d’espoir pour de nouvelles générations.
J’espère que le “EGG » sera ressuscite et qu’il retrouvera sa place parmi les sites architecturaux a preserver au Liban
09 h 05, le 27 avril 2025