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Culture - Scène

« Ramdam au gymnase » : le cri en franbanais d'une génération harcelée

Comment aborder avec justesse un sujet grave en s’adressant directement aux enfants ? Créée par Caroline Torbey, cette pièce jeunesse transforme les planches en un espace d’écoute, de transmission et de réparation.


« Ramdam au gymnase » : le cri en franbanais d'une génération harcelée

« Ramdam au gymnase », une pièce jeunesse engagée qui aborde le sujet du harcèlement scolaire à hauteur d’enfant. Photo Théâtre Monnot

Le théâtre Monnot a accueilli le 12 avril la première de Ramdam au gymnase, une pièce jeunesse engagée qui aborde le sujet du harcèlement scolaire à hauteur d’enfant. Entre proverbes libanais et animations ludiques, le spectacle propose une réflexion accessible et percutante sur un sujet souvent tu.

Une pièce née de témoignages

Écrite par Caroline Torbey, mise en scène par Zalfa Chelhot et produite par Josyane Boulos, Ramdam au gymnase puise sa force dans des récits d’élèves, récoltés au fil de deux années de travail. La pièce s’adresse au jeune public avec une intention claire : ouvrir un espace de parole et de reconnaissance autour du harcèlement scolaire.

« Cette pièce, je l’ai écrite pour que les enfants et les adolescents comprennent que la différence est une force, non une faiblesse », explique Caroline Torbey, également autrice de la trilogie Dessine-moi un proverbe, adaptée au théâtre avec la même sensibilité.

Yara, une élève mise à l’écart par ses camarades qui refusent de l’intégrer dans l’équipe de basket-ball à cause de son physique jugé trop frêle. Photo Théâtre Monnot

Yara, victime et héroïne

L’histoire suit Yara, une élève mise à l’écart par ses camarades qui refusent de l’intégrer dans l’équipe de basket-ball à cause de son physique jugé trop frêle. Railleries, silences, rejet : le quotidien de Yara devient un terrain d’épreuves. Son seul allié, son entraîneur, incarne la figure adulte qui voit, écoute et agit. Un rôle central que Josyane Boulos qualifie de « mentor à la fois protecteur et pédagogique ».

« Le fait d’avoir choisi un coach plus âgé donne aussi cette image paternelle. Il y a donc la responsabilité de l’adulte d’éduquer les enfants, et celle des jeunes de l’accepter », souligne-t-elle.

Ce qui distingue Ramdam au gymnase, c’est l’usage inattendu – mais puissant – des proverbes libanais. Chacun d’eux devient un point d’ancrage narratif, un outil de transmission. « Mon père me parlait en proverbes… Ces phrases sont des vérités d’expériences, des conseils hérités. Et si elles se transmettent, c’est qu’elles ont de la valeur », confie Caroline Torbey.

Pour illustrer ces maximes, cinq projections animées ponctuent la pièce. Mises en scène sous forme de fables animalières colorées, elles évoquent avec humour et poésie des messages de résilience. « Il y a la réalité crue du harcèlement et celle, plus légère, du dessin animé. Cela crée un équilibre entre le fond grave et la forme enjouée », explique l’autrice.

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Un langage accessible

Autre parti pris fort : s’adresser aux enfants dans leur langue. Caroline Torbey a opté pour un savoureux mélange de français et de libanais, ce « franbanais » du quotidien qui fait mouche auprès du jeune public. Ce choix linguistique permet de refléter leur réalité tout en renforçant l’identification aux personnages.

Ramdam au gymnase ne se contente pas de raconter une histoire : il agit. La réception du public, enfants comme adultes, a été marquée par l’émotion et la réflexion. La pièce parvient à susciter une forme de catharsis collective, essentielle pour aborder un sujet encore trop souvent banalisé ou passé sous silence.

« Ce spectacle responsabilise aussi chaque parent. Le respect de l’autre relève de l’éducation », insiste Josyane Boulos. La portée du message va donc au-delà de la scène : elle s’ancre dans le quotidien.

La citation de Caroline Torbey résume à elle seule l’esprit du projet : « Il faut dire aux enfants que chacun peut briller sans éteindre la lumière de quelqu’un d’autre. Il y a de la place pour tout le monde. » Un message lumineux, essentiel, à faire circuler largement — dans les écoles, les familles, et bien au-delà.

À découvrir le samedi 26 avril, à 11h30, au théâtre Monnot.

Billets disponibles auprès de Antoine Ticketing. 


Le théâtre Monnot a accueilli le 12 avril la première de Ramdam au gymnase, une pièce jeunesse engagée qui aborde le sujet du harcèlement scolaire à hauteur d’enfant. Entre proverbes libanais et animations ludiques, le spectacle propose une réflexion accessible et percutante sur un sujet souvent tu.Une pièce née de témoignagesÉcrite par Caroline Torbey, mise en scène par Zalfa Chelhot et produite par Josyane Boulos, Ramdam au gymnase puise sa force dans des récits d’élèves, récoltés au fil de deux années de travail. La pièce s’adresse au jeune public avec une intention claire : ouvrir un espace de parole et de reconnaissance autour du harcèlement scolaire.« Cette pièce, je l’ai écrite pour que les enfants et les adolescents comprennent que la différence est une force, non une faiblesse », explique...
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Antoine “ticketing”? Et puis quoi encore, la librairie Antoine de notre enfance s’anglo saxonne?

Zampano

08 h 29, le 19 avril 2025

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Commentaires (1)

  • Antoine “ticketing”? Et puis quoi encore, la librairie Antoine de notre enfance s’anglo saxonne?

    Zampano

    08 h 29, le 19 avril 2025

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