
Des soldats de l'armée libanaise déployés dans la banlieue-sud de Beyrouth après une frappe israélienne sur Hadath, le 28 mars 2025. Mohammad Yassine/L'OLJ
Le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Rodolphe Haykal, a affirmé samedi que la troupe a arrêté plusieurs personnes suspectées d'être impliquées dans les tirs de roquettes depuis le Liban-Sud en direction du nord d'Israël, auxquels l'État hébreu a riposté vendredi en frappant la banlieue-sud de Beyrouth.
« Les tirs de roquettes depuis le territoire libanais vers les territoires palestiniens occupés servent l'ennemi », a affirmé le général Haykal au cours d'une visite au commandement du secteur sud du Litani à la caserne Benoît Barakat, à Tyr. « L'armée mène les enquêtes nécessaires pour découvrir les auteurs des tirs et a arrêté un certain nombre de suspects qui feront l'objet d'une enquête », a-t-il poursuivi.
Le commandant en chef de l'armée a également affirmé que les unités déployées au Liban-Sud « jouent un rôle fondamental en servant la patrie et en contribuant à sa force », rappelant qu'il est du devoir de l'institution militaire « de protéger le Liban et ses citoyens, quelle que soit leur appartenance ». Il a souligné que « le seul obstacle à la poursuite du déploiement de l'armée et au maintien du cessez-le-feu est la présence de l'ennemi israélien dans des points et positions occupés à l'intérieur du territoire libanais, sans compter ses attaques répétées contre le Liban, ses violations de la souveraineté nationale, et sa recherche de prétextes pour étendre ses hostilités contre la patrie ».
« Nous sommes déterminés à mettre en œuvre la résolution 1701 et l'accord de cessez-le-feu sans aucun recul, conformément aux instructions du président Joseph Aoun, et à l'engagement du gouvernement », a-t-il conclu, assurant continuer à « coopérer, coordonner et exécuter des missions conjointes avec la Finul ».
Dimanche, notre correspondant au Liban-Sud, Mountasser Abdallah, a indiqué qu'un certain nombre de Syriens et de Palestiniens, identifiés à proximité de la zone de lancement des missiles vers Israël, dans le sud du Liban, avaient été arrêtés et interrogés avant d’être finalement relâchés, précisant ainsi les informations sommaires rapportées par Al-Arabiya le même jour et citant une source sécuritaire libanaise.
Quatre mois après l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah mettant fin à un conflit ouvert le 8 octobre 2023, l’État hébreu a attaqué vendredi la banlieue-sud de Beyrouth, une première depuis la proclamation de cette trêve. Après plusieurs tirs d’avertissement, l’aviation israélienne a frappé un bâtiment à Hadath, dont les habitants avaient été appelés à quitter les lieux plus d’une heure plus tôt. Le Hezbollah a démenti toute implication dans les tirs de roquettes depuis le Liban-Sud en direction d'Israël, affirmant « respecter l'accord de cessez-le-feu ». Il a également accusé l'État hébreu de vouloir « créer des prétextes suspects pour poursuivre son agression sur le Liban ».
La Finul essuie des tirs au Sud
Après cette poussée de fièvre, qui a fait au moins six morts vendredi au Liban-Sud, la tension s'est relativement apaisée samedi. Une patrouille appartenant au bataillon français de la Force intérimaire des Nations Unies (Finul) a cependant essuyé des tirs en provenance d'une position israélienne, alors que les Casques bleus inspectaient un remblai de terre érigé par les troupes israéliennes à Wadi Qatmoun, près du village frontalier de Rmeich (caza de Bint Jbeil).
Par ailleurs, des soldats israéliens ont ouvert le feu à l'aide de mitrailleuses sur les quartiers est du village frontalier de Kfarchouba (caza de Hasbaya), endommageant des maisons et des voitures. Dans la matinée de samedi, l'armée israélienne avait largué deux grenades assourdissantes sur la place du village de Yaroun (caza de Bint Jbeil), sans faire de blessés, selon notre correspondant Mountasser Abdallah.
Sinon, où en est-on dans l’enquête sur l'explosion du Port ?
08 h 06, le 31 mars 2025