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Politique - Interview

Aoun : Le soutien de la France, « notre mère protectrice », est essentiel pour le Liban

« L’armée a mené plus de 250 réquisitions d’armes ou opérations contre des caches d’armes dans les tunnels au sud du Litani », souligne le chef de l’État. 

Aoun : Le soutien de la France, « notre mère protectrice », est essentiel pour le Liban

Le président Joseph Aoun accueilli vendredi matin à l’Élysée par son homologue français Emmanuel Macron. Photo diffusée par la présidence libanaise.

Le président Joseph Aoun, accueilli vendredi matin à l’Élysée par son homologue français Emmanuel Macron, a accordé une interview au quotidien Le Figaro, au cours de laquelle il a affirmé que le soutien de la France au Liban est « essentiel » et qu’elle est considérée par les Libanais comme « leur mère protectrice ».

« Vous savez, les Libanais ont toujours été élevés avec cette idée forte selon laquelle la France est leur mère protectrice. Son soutien est essentiel, a déclaré M. Aoun. Nous avons une relation singulière et séculaire qui remonte au XVIe siècle. Elle est ancrée dans notre culture et notre éducation. » Il a dans ce cadre rappelé que les soldats français font partie de la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban et que la France participe au comité d’observation du cessez-le-feu dans le Sud.


La démilitarisation du Hezbollah

Interrogé sur la démilitarisation du Hezbollah, le chef de l’État a souligné que « l’armée libanaise a déjà démantelé plusieurs camps palestiniens pro-Hezbollah ou pro-iraniens : un près de Beyrouth, deux au Nord près de Tripoli, et trois dans la plaine de la Békaa » sans plus de précisions. « L’armée a mené plus de 250 réquisitions d’armes ou opérations contre des caches d’armes dans des tunnels au sud du Litani, a-t-il poursuivi. Une partie de l’arsenal saisi est détruite, mais si elles sont utilisables, les armes récupérées vont à l’armée libanaise. »

Il a rappelé à ce titre que l’armée libanaise compte 77 000 hommes mais a besoin d’effectifs supplémentaires « pour exécuter son travail ». C’est pourquoi, ajoute-t-il, le Conseil des ministres a décidé d’enrôler 4 500 soldats supplémentaires pour intervenir plus efficacement dans le Sud.

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Le chef de l’État a également évoqué la question de l’armement palestinien, qui selon lui « doit être réglée en coordination avec l’Autorité palestinienne ». « L’objectif est que notre armée occupe tout le territoire. L’État doit avoir l’exclusivité du port d’armes », a-t-il ajouté.


L’axe iranien

Le président libanais a réaffirmé l’engagement du Liban « dans l’application de la résolution 1701 des Nations unies », qui avait mis fin à la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah. « Malheureusement, Israël viole cet accord de cessez-le-feu », a-t-il dénoncé, assurant n’avoir d’autre choix que de poursuivre les efforts diplomatiques pour trouver une solution. Interrogé sur une sortie du Liban de « l’axe chiite iranien », M. Aoun a répondu : « Le Liban, de par sa position géographique, ne peut pas se permettre d’appartenir à un quelconque axe. » Il a insisté sur le fait que « l’unité interne du peuple libanais » est « essentielle » pour préserver le pays de tout danger. « Le Liban ne doit pas être une plateforme utilisée pour porter préjudice à n’importe quel pays arabe ou ami », a-t-il ajouté. Quant à un éventuel retour des liaisons aériennes avec l’Iran, suspendues depuis février, il a répondu : « Pour le moment, non. Un jour, peut-être. »


Les réformes et la Syrie

Sur le volet économique, M. Aoun a assuré que les négociations avec le FMI étaient « entamées » et que le Liban allait « adopter les lois requises pour accompagner les réformes attendues ». « Celles-ci, qui seront entérinées par le Parlement, je n’en doute pas une seconde, porteront sur trois fronts : la lutte contre la corruption, la levée du secret bancaire et la restructuration des banques », a-t-il expliqué.


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« La priorité des priorités réside aujourd’hui dans le rétablissement de la structure financière et bancaire de notre pays, a-t-il ajouté. Pour cela, il faut des réformes, encore des réformes et toujours des réformes. Elles sont le moyen de rétablir la confiance nationale et internationale. Pour le reste, nous essayons d’exercer pleinement notre souveraineté, avec notre armée et nos services, en assurant la sécurité de la nation face au terrorisme, au trafic de drogue et à toutes les agressions extérieures », a encore dit le chef de l’État. 

Abordant enfin le dossier syrien, il a affirmé : « Nous allons commencer à résoudre, je l’espère, les difficultés liées à la définition des frontières terrestres et maritimes avec la Syrie, ainsi que le problème des réfugiés. Toutes ces questions attendent la formation d’un gouvernement syrien. La stabilité de la Syrie se refléterait positivement sur la stabilité du Liban, a-t-il conclu. Nous souhaitons que ce gouvernement remette la Syrie sur pied. »

Le président Joseph Aoun, accueilli vendredi matin à l’Élysée par son homologue français Emmanuel Macron, a accordé une interview au quotidien Le Figaro, au cours de laquelle il a affirmé que le soutien de la France au Liban est « essentiel » et qu’elle est considérée par les Libanais comme « leur mère protectrice ».« Vous savez, les Libanais ont toujours été élevés avec cette idée forte selon laquelle la France est leur mère protectrice. Son soutien est essentiel, a déclaré M. Aoun. Nous avons une relation singulière et séculaire qui remonte au XVIe siècle. Elle est ancrée dans notre culture et notre éducation. » Il a dans ce cadre rappelé que les soldats français font partie de la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban et que la France participe au comité d’observation du cessez-le-feu...
commentaires (4)

Si nous ne décidons pas nous mêmes de sauver notre pays, personne ne peut nous sauver, ni père ni mère, aussi aimants soient ils. M. Aoun compte sur les autres pays pour régler nos problèmes internes, comme tous ses prédécesseurs, il y a matière à s’inquiéter de ses capacités à mener le pays. Ces déclarations depuis quelques jours sonnent comme un désaveu à ses promesses, et pour un militaire cela peut être décevant et déshonorant pour son statut.

Sissi zayyat

11 h 47, le 29 mars 2025

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Commentaires (4)

  • Si nous ne décidons pas nous mêmes de sauver notre pays, personne ne peut nous sauver, ni père ni mère, aussi aimants soient ils. M. Aoun compte sur les autres pays pour régler nos problèmes internes, comme tous ses prédécesseurs, il y a matière à s’inquiéter de ses capacités à mener le pays. Ces déclarations depuis quelques jours sonnent comme un désaveu à ses promesses, et pour un militaire cela peut être décevant et déshonorant pour son statut.

    Sissi zayyat

    11 h 47, le 29 mars 2025

  • Il n’a pas répondu clairement s’il veut désarmer le Hezbollah ni même les palestiniens. Ou qu’il ne peut pas et pourquoi? Il essaye de régler ces problèmes par la diplomatie. Ça s’annonce mauvais tout ça. J’aime entendre l’avis de Charles Jabbour sur cette déclaration de Josèphe Aoun.

    Gebran Eid

    09 h 24, le 29 mars 2025

  • Allez Mr. Macron Prenez votre courage à deux mains, Et prenez le Liban sous votre houppe. Faites en de nouveau un protectorat, une nation digne, voilà que nous les Libanais nous en sommes incapable. A l’aide. Mis à la bonne.

    Antoine Chouery

    06 h 20, le 29 mars 2025

  • A la question du désarmement du hezballah, le President répond essentiellement sur le désarmement des palestiniens et d'ailleurs ces camps sont ils les mêmes que ceux qui sont en majorité á la frontière syrienne et dont les combattants ont fui avec l'arrivée du nouveau régime en Syrie? Si il y a eu transmission des camps au Liban, on meurt de savoir ce que sont advenus les palestiniens armés qui y étaient.Pour les caches d'armes au Sud. Aussi c'est une récupération d'armes abandonnées. Ce ne sont pas des exploits. La Communauté Internationale attend plus d'actions volontaires des autorités.

    Moi

    21 h 46, le 28 mars 2025

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