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Politique - Entretien

« Le Hezbollah coopère dans le sud du Liban », assure Joseph Aoun

« Nous sommes déterminés à mettre en œuvre des réformes pour rétablir la confiance et gagner celle de la communauté internationale », déclare le président libanais, dans une interview à France 24, à la veille de sa visite à Paris. 

«  Le Hezbollah coopère dans le sud du Liban », assure Joseph Aoun

Le président libanais Joseph Aoun. Photo ANI

Le président Joseph Aoun a affirmé jeudi que « le Hezbollah coopère dans le sud du Liban » et que la priorité est «désormais donnée» à cette région qui se remet d'une guerre destructrice entre le parti chiite et Israël, dans une interview avec la chaîne française France 24, à la veille de sa visite vendredi à Paris, où il rencontrera le président Emmanuel Macron.

Lors de son interview, M. Aoun a salué le rôle joué par la France pour soutenir le Liban, qui compte appliquer les réformes demandées par la communauté internationale, a-t-il déclaré.

Alors que l'émissaire de l’Élysée, Jean-Yves Le Drian, vient d'effectuer une visite à Beyrouth, le chef de l'État est revenu sur le message qui a lui été transmis. La France exige deux préalables à la tenue de la conférence de soutien au Liban qu'elle souhaite organiser dans les mois qui viennent : « la conclusion d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) » et « la mise en place de réformes ».

« Le gouvernement a commencé à travailler pour parvenir aux accords nécessaires le plus rapidement possible, car nous n'avons pas de temps à perdre, ni le luxe du temps », a-t-il dit, ajoutant : « Nous sommes déterminés à mettre en œuvre des réformes pour rétablir la confiance et gagner celle de la communauté internationale, ce qui nous aidera à sortir le Liban de la crise économique et contribuer à sa reconstruction. Nous n'avons pas d'autre choix. »

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Après avoir joué un rôle clé dans le dossier de la présidentielle, qui a permis de débloquer le scrutin et d'élire un chef de l'État en janvier dernier après plus de deux ans de vacance, M. Le Drian a été chargé par Paris de suivre le dossier de la reconstruction dans le pays, à la suite de treize mois de guerre entre le Hezbollah et Israël. Sa mission consiste à accompagner le processus de reconstruction, en parallèle aux efforts pour l’édification de l’État sous la houlette du président Aoun et du Premier ministre Nawaf Salam.

« Priorité au Liban-Sud »

Concernant le processus de désarmement du Hezbollah, en vertu de l’accord qui a mis fin à la guerre entre le parti chiite et Israël, Joseph Aoun a déclaré que, dans le sud du pays, « l’armée libanaise fait son travail » avec le gouvernement pour l’application de la résolution 1701 des Nations unies. « La réponse sur l'exclusivité du port des armes sera donnée par la stratégie de défense nationale », a souligné le chef de l'État, selon lequel « le Hezbollah coopère dans le sud du Liban ». « La priorité est désormais donnée au Liban-Sud, et la prochaine étape dépend du consensus des Libanais et de la stratégie de sécurité nationale dans le cadre d'un dialogue interne », a-t-il poursuivi. 

M. Aoun a déploré, en outre, que l’armée israélienne n’ait pas achevé son retrait du Liban et a accusé « Israël de violer le cessez-le-feu et l’accord conclu ». Le 27 novembre 2024, l'État hébreu et le Hezbollah ont conclu un accord de cessez-le-feu, sous l’égide la France et des États-Unis. « Les États-Unis et la France sont les garants du cessez-le-feu », a rappelé le président libanais, « et nous intensifions nos contacts pour éviter toute escalade ».

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L'accord de cessez-le-feu est violé quasi-quotidiennement par Israël, avec des frappes et des survols. En plus, l’armée israélienne occupe toujours cinq positions qu'elle considère stratégiques au Liban-Sud et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que l’État hébreu n'allait pas s'en retirer.

« Si nous parvenons à résoudre les 13 points en suspens sur la Ligne bleue, un comité conjoint militaro-civil composé d'experts et de techniciens pourra être mis en place, comme ce fut le cas lors de la démarcation des frontières maritimes, où un accord a été conclu », a indiqué M. Aoun. Il a estimé que « ce qui est nécessaire pour atteindre ce point, c’est le respect du cessez-le-feu, l’arrêt des violations israéliennes, le retrait des cinq points et la libération des prisonniers » libanais, détenus en Israël, a-t-il dit.

Quant aux demandes américaines de négociations directes avec Israël, M. Aoun a déclaré qu'aucune négociation sur la normalisation entre les deux pays n'était à l’ordre du jour : « Ce sujet n'est pas sur la table ». Sur cette question, le Liban reste attaché à l'initiative arabe de paix et attendra les circonstances de tout accord futur avec Israël, a ajouté le président.

Le sommet arabe de Beyrouth en 2002 avait abouti à l'adoption de l'« initiative de paix arabe » proposée par l'Arabie saoudite. Ce plan offrait à Israël une paix globale et une normalisation des relations avec les pays arabes, en échange du retrait des territoires occupés depuis 1967 (la Cisjordanie, la bande de Gaza et le Golan), de la création d’un État palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale, ainsi que d'une solution au problème des réfugiés palestiniens.

Travailler avec la Syrie

Au sujet de la situation à la frontière libano-syrienne, le président Aoun a dit avoir abordé la question « pour contrôler d'éventuels problèmes et la contrebande », lors de sa rencontre avec le président syrien Ahmad el-Chareh en marge du sommet arabe au Caire, début mars. « Nous attendons que le président Ahmad al-Chareh forme un gouvernement pour ensuite mettre en place des comités et travailler sur la démarcation (de la frontière), résoudre toutes les questions en suspens avec la Syrie, et discuter du retour des déplacés syriens et du contrôle des passages clandestins », a-t-il déclaré, considérant que les incidents survenus à la frontière « concernaient des passeurs ».

Le chef de l'État a par ailleurs rappelé que le pays « fait face à un problème de démarcation des frontières maritimes et terrestres, du nord-est à Deir el-Achayer, jusqu'aux fermes de Chebaa » au Liban-Sud. Le Liban partage avec la Syrie une frontière de 330 kilomètres sans démarcation officielle en plusieurs points, ce qui la rend poreuse et propice à la contrebande. Les nouvelles autorités syriennes avaient annoncé, début février, le lancement d'une opération de sécurité dans la région frontalière de Homs (centre) pour « fermer les routes de contrebande d'armes et de marchandises ».

Des accrochages ont eu lieu à plusieurs reprises à la frontière libano-syrienne depuis la chute du régime Assad en décembre. Les plus récents accrochages avaient éclaté dimanche 16 mars après un incident que la partie libanaise décrit comme une « infiltration » de militaires syriens au Liban, au niveau du village d'el-Qasr, alors que Damas parle d’une embuscade et de la « liquidation » de soldats syriens « par le Hezbollah ». Le parti chiite a démenti toute implication. Des échanges de tirs impliquant l’armée libanaise, qui avait également utilisé l'artillerie lourde, ont été constatés dans la région. Le lendemain, le 17 mars, un cessez-le-feu précaire a été conclu entre le Liban et la Syrie.

Le président Joseph Aoun a affirmé jeudi que « le Hezbollah coopère dans le sud du Liban » et que la priorité est «désormais donnée» à cette région qui se remet d'une guerre destructrice entre le parti chiite et Israël, dans une interview avec la chaîne française France 24, à la veille de sa visite vendredi à Paris, où il rencontrera le président Emmanuel Macron.Lors de son interview, M. Aoun a salué le rôle joué par la France pour soutenir le Liban, qui compte appliquer les réformes demandées par la communauté internationale, a-t-il déclaré.Alors que l'émissaire de l’Élysée, Jean-Yves Le Drian, vient d'effectuer une visite à Beyrouth, le chef de l'État est revenu sur le message qui a lui été transmis. La France exige deux préalables à la tenue de la conférence de soutien au Liban...
commentaires (4)

Le Hezbollah coopère dans le sud du Liban », assure Joseph Aoun. Veut il lui décerner une médaille? Il parle du HB comme s’il avait encore le choix de coopérer ou pas. Cela nous rappelle d’autres déclarations d’un autre président, à la seule différence que le mot résistance a été banni de son vocabulaire. Il ne faut pas nous prendre pour des cruches, ce sont des actes concrets que nous attendons et non des promesses non tenues comme tous ceux qui vous ont précédés et tenus des langages approximatifs pour nous berner.

Sissi zayyat

12 h 08, le 28 mars 2025

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Commentaires (4)

  • Le Hezbollah coopère dans le sud du Liban », assure Joseph Aoun. Veut il lui décerner une médaille? Il parle du HB comme s’il avait encore le choix de coopérer ou pas. Cela nous rappelle d’autres déclarations d’un autre président, à la seule différence que le mot résistance a été banni de son vocabulaire. Il ne faut pas nous prendre pour des cruches, ce sont des actes concrets que nous attendons et non des promesses non tenues comme tous ceux qui vous ont précédés et tenus des langages approximatifs pour nous berner.

    Sissi zayyat

    12 h 08, le 28 mars 2025

  • tant que le liban refuse les pourparlers directs avec israel, ce sera l'éternisation de la solution de nos problemes avec ce pays.

    L’acidulé

    09 h 58, le 28 mars 2025

  • L'interview á France 24 est très décevante: Même si á cause des talents d'élocution du Président et le choix de ses mots elle donne l'impression qu'il y a un changement, dans le fond on demeure dans la temporisation. Sur les armes de hezballah on ne voit vraiment pas la différence entre avant son èlection et après : Au sud du litani, si Hezballah n'a plus d'armes c'est dù á Israël surtout. Au nord du litani comme avant, il ne promet que des palabres sans même un calendrier pour ces derniers

    Moi

    21 h 20, le 27 mars 2025

  • Tant qu'il n'oublie pas que c'est le Hezbollah qui a déclenché la guerre, et l'a perdue ! Donc il doit être très méfiant, car si le Hezbollah décide de coopérer c'est peut-être pour mieux revenir...

    Ludovic Hasquette

    21 h 11, le 27 mars 2025

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