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Politique - Rencontre

Nawaf Salam : Nul ne veut d’une normalisation des relations avec Israël

Après son entretien avec l’émissaire présidentiel français Jean-Yves Le Drian et en amont d’une rencontre avec la commission parlementaire de la Santé, le Premier ministre, Nawaf Salam, a pris le temps de recevoir une délégation du Conseil de l’ordre des journalistes présidée par Joseph Kossayfi. Tout en reconnaissant que la région est actuellement en période de turbulence, M. Salam a quand même affirmé que les contacts diplomatiques pour obtenir un retrait israélien ne sont pas encore face à un cul-de-sac, à l’heure où Tel-Aviv conditionne toute concession à la tenue de rencontres politiques entre Israéliens et Libanais, ce qui reviendrait pour Beyrouth à reconnaitre l’État d’Israël. « Personne, au Liban, ne veut d’une normalisation des relations avec Israël, qui est d’ailleurs rejetée par tous les Libanais », a-t-il dit, ajoutant que jusqu’à présent, cette question n’a pas été évoquée clairement avec les responsables du pays.

D’emblée, il a précisé que la situation est inquiétante au Sud, avec l’insistance des Israéliens à rester dans certaines positions qu’ils considèrent comme stratégiques, alors qu’avec les développements technologiques elles ne le sont pas vraiment, et en même temps, suite au lancement non revendiqué de trois roquettes à partir du Liban. Tout cela est, selon lui, à mettre dans le cadre des pressions exercées sur le Liban. Sans croire véritablement à une reprise de la guerre à plus large échelle, le Premier ministre affirme que le Liban multiplie les contacts diplomatiques avec les pays arabes et amis pour trouver des solutions. Il a aussi rejeté les propos israéliens sur le transfert des habitants de Gaza et de Cisjordanie et sur l’établissement d’un État palestinien en dehors du territoire de la Palestine mandataire. Il a insisté à cet égard sur la nécessité de mobiliser le maximum de soutien arabe et international pour faire face à ce projet.

Interrogé sur l’existence d’un lien entre les développements au Sud et ceux à la frontière syrienne – où des affrontements ont opposé il y a deux semaines l’armée libanaise et l’armée syrienne, le président du Conseil des ministres a déclaré qu’il ignorait s’il y a un lien véritable entre les deux événements, mais, selon lui, il est clair que les Israéliens ont le même projet à Gaza, en Syrie et en Palestine. Concernant les dossiers internes libanais, M. Salam a précisé que les réformes financières et politiques sont prioritaires à l’heure actuelle. Mais, selon lui, elles ne se font pas en appuyant simplement sur un bouton. Cela prend du temps. Il a en tout cas annoncé que le projet concernant l’indépendance de la justice devrait être rapidement adopté, après des années d’atermoiements. Pour lui, il ne s’agit pas d’une mince affaire, car la justice concerne tous les Libanais et le projet traîne depuis près de 35 ans.

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Nawaf Salam a aussi insisté sur le mécanisme unifié adopté pour les nominations administratives qui devrait permettre de moderniser l’administration en misant sur les compétences, loin des tiraillements politiques et du clientélisme. Les prémices de ce changement devraient apparaître avec les nomination du Conseil du développement et de la reconstruction. « Il est important, a-t-il dit, d’avoir une administration au service des citoyens, non au service des politiciens. » Mais, pour cela, il faut des ressources afin de pouvoir encadrer les citoyens et leur fournir les prestations nécessaires. Il mise ainsi sur la collecte des impôts pour renflouer les caisses de l’État et pouvoir financer des projets de développement. Il a ainsi déclaré, en parlant de la dynamisation des services publics que les Libanais vont rapidement avoir plus de courant électrique. Ce qui serait de nature à alléger leurs dépenses d’un côté et en même temps, à dynamiser l’État de l’autre.

Interrogé sur sa rencontre avec l’émissaire français, M. Salam a précisé que la visite de ce dernier est consacrée au dossier de la reconstruction et elle porte aussi sur les préparatifs d’une conférence internationale que compte organiser Paris avec les bailleurs de fonds. En principe, cette conférence devrait permettre de collecter près d’un milliard de dollars destinés au Liban. À cet égard, Salam a déclaré que la rencontre avec la Banque mondiale qui devrait décider de consacrer 250 millions de dollars au Liban a été reportée à la fin du mois prochain.

Au sujet du sort du Hezbollah, après le coup qu’il a reçu, Salam a précisé que ce dernier existe toujours, il a un poids populaire et un bloc parlementaire. Par contre, lorsqu’il a déclaré, dans une interview, que l’équation « armée, peuple, résistance » est devenue du passé, c’était pour préciser qu’elle ne figure plus dans la déclaration ministérielle. Il a aussi déclaré que nous nous trouvons désormais face à une nouvelle étape.

Interrogé sur ses relations avec le chef de l’État, Nawaf Salam a affirmé qu’elles sont bonnes et que toutes les rumeurs sur des conflits entre eux sont dénuées de fondement et sont le fruit de l’imaginaire de certains médias. Il a ajouté que « chacun a son rythme, mais nous travaillons pour les mêmes objectifs », qui consistent donc principalement dans la modernisation de l’administration et dans la relance des institutions de l’État. Enfin, à la question de savoir s’il considère que son gouvernement est homogène, Salam a répondu qu’il l’est bien plus que tous les gouvernements qui l’ont précédé au moins dans cette dernière décennie. 

Après son entretien avec l’émissaire présidentiel français Jean-Yves Le Drian et en amont d’une rencontre avec la commission parlementaire de la Santé, le Premier ministre, Nawaf Salam, a pris le temps de recevoir une délégation du Conseil de l’ordre des journalistes présidée par Joseph Kossayfi. Tout en reconnaissant que la région est actuellement en période de turbulence, M. Salam a quand même affirmé que les contacts diplomatiques pour obtenir un retrait israélien ne sont pas encore face à un cul-de-sac, à l’heure où Tel-Aviv conditionne toute concession à la tenue de rencontres politiques entre Israéliens et Libanais, ce qui reviendrait pour Beyrouth à reconnaitre l’État d’Israël. « Personne, au Liban, ne veut d’une normalisation des relations avec Israël, qui est d’ailleurs rejetée par...
commentaires (6)

Un ingénieur informatique travaillant dans la High Tech avec 5 ans expérience gagne 8000 USD avant impôt. Salaire minimum dans l'agriculture : 2000 USD

Dorfler lazare

12 h 16, le 27 mars 2025

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Commentaires (6)

  • Un ingénieur informatique travaillant dans la High Tech avec 5 ans expérience gagne 8000 USD avant impôt. Salaire minimum dans l'agriculture : 2000 USD

    Dorfler lazare

    12 h 16, le 27 mars 2025

  • Qui a décidé que "personne" ne veut de normalisation avec SES 2 VOISINS??Pourquoi garder notre pays "en stand by"..Avec la crainte qu'un moment ou un autre, les iraniens, les turcs, les chinois, les esquimaux etc..viendraient pour perturber notre pays au nom d'une cause ne concernant QUE les palestiniens (qui eux,ont déjà normalisé leurs relations malgré les hauts et les bas).Pourquoi être PLUS ROYALISTE QUE LE ROI ARAFAT et ABBAS ??Fichez la paix avec vos causes et autorisez les LIBANAIS , à voyager à JERUSALEM et BETHLEEM au lieu de nous emm.. avec des causes dépassées..Merci de publier svp.

    LE FRANCOPHONE

    12 h 08, le 27 mars 2025

  • d’Israël. « Personne, au Liban, ne veut d’une normalisation des relations avec Israël, qui est d’ailleurs rejetée par tous les Libanais » ??? Cette affirmation me laisse dubitatif ! Beaucoup de Libanais envient le niveau de vie de leur voisin.

    Ludovic Hasquette

    10 h 17, le 27 mars 2025

  • Hé les gars, réveillez vous si l Arabie Saoudite fait la paix avec vos voisins du Sud Vs les suivrez comme des bons toutou!!

    JEAN PALVADEAU

    07 h 44, le 27 mars 2025

  • Nul vraiment? À part les nuls, je ne vois pas pourquoi on doit s’abstenir d’envisager une paix durable entre nos deux pays sur de bonnes bases.

    Wow

    00 h 38, le 27 mars 2025

  • Les sionistes font è qu’ils veulent comme on dit en italien, parole parole parole

    Eleni Caridopoulou

    00 h 31, le 27 mars 2025

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