
Le directeur général d’Ogero, Imad Kreidieh, démis de ses fonctions par le ministre des Télécoms Charles Hage. Photo ANI
Branle-bas de combat au ministère des Télécommunications après la décision du ministre Charles Hage, le 21 mars, d’écarter Imad Kreidieh, directeur général d’Ogero, l’opérateur public chargé de gérer la téléphonie fixe et l’Internet au Liban. Une décision vue comme un « limogeage » par le quotidien pro-Hezbollah Al-Akhbar, qui critique le ministre. Dans l’entourage de ce dernier, on explique qu’il s’agit plutôt de « faire valoir le droit à la retraite de Imad Kreidieh dans les trois mois », après le renouvellement pour un an de son mandat par le gouvernement sortant de Nagib Mikati en octobre 2024, alors que les nominations administrative étaient gelées à l’époque. Du côté d’Ogero, on assure que Imad Kreidieh « reste en poste » jusqu’à la nomination de son successeur, sans date limite.
L’objectif du ministre des Télécoms est « de nommer un nouveau DG chargé de lancer la réforme du ministère », selon le mécanisme de nominations annoncé le 20 mars par le gouvernement de Nawaf Salam, affirme à L’Orient-Le Jour une source proche du ministre Hage et qui a requis l’anonymat. La réforme des télécoms partirait de « l’application de la loi 431 de 2002 », avec pour objectifs, de « constituer l’Autorité de régulation des télécoms dont l’activation a été bloquée jusque-là pour des raisons politiques et clientélistes », et de « créer l’entreprise Liban Télécoms », chargée d’améliorer le secteur. Cette réforme vise, à plus long terme, à « démembrer le ministère des Télécoms afin d’éliminer toute possibilité de clientélisme, de corruption et de gaspillage des deniers publics », explique la source.
Se venger de Imad Kreidieh ?
La décision de Charles Hage a suscité des remous dans un secteur chroniquement miné par le clientélisme et la distribution illégale de l’Internet. C’est dans ce cadre qu’un article d’Al-Akhbar, publié le 23 mars, accuse le ministre « d’avoir limogé Imad Kreidieh pour se venger de ce dernier ». Selon Al-Akhbar, « le DG d’Ogero aurait empêché l’entreprise Waves, appartenant au ministre Charles Hage, de distribution d’Internet et d’importation de certains équipements… ».
« Faux » rétorque le bureau du ministre dans un communiqué qui dénonce « une déformation des faits par des médias proches de la caste contrôlant le secteur des télécoms ». Il ajoute que « dès son entrée en fonction au ministère des Télécoms, le ministre a annoncé sa stratégie pour mettre en œuvre la loi 431. (...) Cette loi signifie la régulation, la transparence et la gestion efficace du secteur ».
Aucun conflit d’intérêt, selon le ministre
Quant aux accusations de conflit d’intérêt visant le ministre au sujet de la compagnie Waves, le communiqué souligne que « Charles Hage a définitivement quitté la société de télécoms Waves SAL après avoir vendu ses actions en 2012. Il n’en possède plus aucune ». Il précise toutefois que Charles Hage « détient des parts dans l’entreprise immobilière Waves Services qui ne s’occupe ni de télécommunications ni d’internet », et évoque une possible confusion ou un manque de vérification de la part des médias au sujet du nom de ces deux entreprises.
En outre, le communiqué précise que la nomination du prochain DG se fera conformément au mécanisme approuvé le 20 mars. « Le ministre, en coordination avec le ministre du Développement administratif et le Conseil de la fonction publique, a entamé les procédures de candidature en annonçant le pourvoi des postes vacants à l’Autorité de régulation et à Ogero. Il en a informé le directeur général (Kreidieh), dont les services avaient été prolongés pour assurer la continuité du travail de cet établissement, après qu’il a atteint l’âge légal, afin qu’il puisse bénéficier de la période de trois mois stipulée dans le contrat de prorogation de ses fonctions ».
L’Orient-Le Jour n’a pas pu joindre le directeur général d’Ogero, Imad Kreidieh. Sur le réseau X, celui-ci a laissé le message suivant, mercredi après-midi : « Je tiens à remercier le président Nawaf Salam qui m’a exprimé sa confiance. À mon tour, j’exprime ma grande gratitude à tous ceux qui m’ont rendu justice et aux efforts de trois mille de mes collègues d’Ogero. Nous avons travaillé pour vous pendant des années et ces dernières heures, vous nous l’avez rendu. Je resterai pour vous et je vous en remercie. »
Sur X également, Ogero a affirmé qu’ « au terme d’une rencontre mercredi après-midi au Grand Sérail, entre le Premier ministre Nawaf Salam et le directeur général d’Ogero, Imad Kreidieh, il a été demandé à M. Kreidieh de rester à son poste jusqu’à ce que son successeur soit nommé conformément au mécanisme établi, sans qu’une date à cet effet ne soit mentionnée ».
Toute désignation de responsable ou même une élection se transforme en casse tête chinois dans notre pays toujours à cause des vendus qui refusent de déguiserait de perdre leur gagne pain qui est de monopoliser les instituts rentables que la nouvelle équipe croit pouvoir assainir et contrôler.
12 h 58, le 27 mars 2025