Après l'annonce d'un report de la visite à Damas du ministre libanais de la Défense, qui avait été réclamée par les autorités syriennes, une source au ministère de la Défense à Beyrouth a confirmé à L'Orient-Le Jour qu'une réunion aura lieu jeudi à Jeddah, en Arabie saoudite, entre Michel Menassa et son homologue syrien Mourhaf Abou Qasra.

La raison du choix de Jeddah n'a pas été précisée par la source, alors que la ville saoudienne accueille ces derniers jours des pourparlers sur la trêve en Ukraine. Celle-ci a encore écarté toute tension liée entre le Liban et la Syrie qui aurait mené à un report de la réunion.

Selon des informations obtenues mercredi matin, la délégation qui devait se rendre à Damas incluait, outre M. Menassa, le directeur de la Sûreté générale, Hassan Choucair, et le chef des services de renseignement de l’armée, Tony Kahwagi.

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Une source gouvernementale syrienne a indiqué à l'AFP que ce report était intervenu « en raison des préparatifs pour la formation d'un nouveau gouvernement » en Syrie. Une coalition dirigée par des islamistes a pris le pouvoir à Damas le 8 décembre. Les nouveaux dirigeants avaient annoncé que le pays se doterait le 1er mars d'un gouvernement succédant à l'actuel cabinet intérimaire, mais sa formation n'a toujours pas été annoncée.

Première visite d'un ministre du gouvernement Salam à Damas

Le ministre Menassa aurait été le premier responsable libanais à se rendre en Syrie depuis la formation du gouvernement de Nawaf Salam, en février. Selon une source libanaise citée la semaine dernière par l'AFP, il devait rencontrer le ministre syrien de la Défense. Cette visite visait à discuter notamment de la situation à la frontière particulièrement poreuse entre les deux pays qui, en plus des opérations de contrebande, a été marquée par des affrontements en février et mars entre des « clans », réputés proches du Hezbollah, et les nouvelles forces de sécurité syriennes.

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Le Liban partage avec la Syrie une frontière de 330 kilomètres sans démarcation officielle en plusieurs points, ce qui la rend assez perméable et propice à la contrebande. Les nouvelles autorités syriennes avaient annoncé, début février, le lancement d'une opération de sécurité dans la région frontalière de Homs (centre) pour « fermer les routes de contrebande d'armes et de marchandises », tandis que l'armée libanaise annonce régulièrement fermer des passages frontaliers illégaux du côté libanais.

Le Hezbollah, qui a combattu aux côtés des troupes du régime déchu de Bachar el-Assad Assad durant la guerre civile en Syrie, à partir de 2011, exerçait son influence sur de larges portions de la frontière. Il a été affaibli par sa guerre avec Israël depuis 2023.