Le Premier ministre Nawaf Salam a annoncé mardi, lors d'une tournée au Liban-Nord, la mise en fonction de l'aéroport de Qleyaat d'ici un an. Il a également réaffirmé l’engagement de son gouvernement à renforcer la sécurité dans le Nord, qui a dernièrement connu plus incidents sécuritaires.

A l’aéroport de Qleyaat, M. Salam a précisé que le ministre des Transports Fawaz Rasamny (qui participait à cette étape de la visite) a chargé le bureau de consultants Dar el-Handasa de présenter un plan directeur préliminaire en vue de remettre cet aéroport en service. L’étude devrait être terminée dans un délai de trois mois au maximum et sera réalisée gratuitement, a-t-il précisé. M. Salam a précisé avoir présidé une réunion du Haut conseil de la privatisation en vue de l’accélération du fonctionnement de ce site. « Nous nous engageons à faire fonctionner l’aérodrome de Qleyaat dans un délai d’un an », a-t-il assuré.

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Les revendications pour l’aménagement et l’utilisation de cet aéroport en complément de celui de Beyrouth se font de plus en plus pressantes, depuis que la guerre entre le Hezbollah et Israël (2023-2024) et les incidents graves dans la banlieue-sud de Beyrouth ont rendu la route de l’Aéroport international de Beyrouth souvent dangereuse et impraticable. 

M. Salam s'exprimant de l'aéroport de Qleyaat. Photo envoyée par Michel Hallak

Vague de réfugiés au Akkar

Pour sa part, M. Rasamny a précisé que Dar el-Handasa a déjà effectué une visite sur le site et présenté une première vision le concernant. « Nous travaillerons en parallèle non seulement pour le fonctionnement de l’aérodrome, mais aussi pour un plan de développement de cette zone. Il sera peut-être judicieux d’en faire un aéroport pour le transport de marchandises du fait de sa proximité avec le port de Tripoli », a-t-il souligné.

Au cours de sa tournée dans le Akkar, le Premier ministre a également insisté sur l’intérêt de son gouvernement dans le développement de cette région, affirmant que les appels d’offres pour des projets allaient se succéder. Il a dit avoir discuté avec les responsables locaux de la vague de réfugiés dans la région, précisant que le ministre de la Défense doit se rendre mercredi à Damas pour en parler avec les autorités syriennes. Le Akkar a subi dernièrement l'arrivée d'une nouvelle vague de réfugiés syriens parmi les populations alaouites du littoral, fuyant la violence entre anciens membres du régime Assad et nouvelles forces syrienne. Cette région de l’extrême nord du Liban souffre depuis de longues années de négligence de la part de l’Etat et a urgemment besoin de développement.

Les députés de Tripoli et du Akkar ont salué l'initiative du Premier ministre de visiter la région, en marge des réunions qu’ils ont tenues avec lui. Ils ont déclaré, selon notre correspondant, qu’ils avaient beaucoup d’espoir dans la réhabilitation de l’infrastructure vieillissante de la région.

Avant de se rendre au Akkar, où il a atterri en hélicoptère à l’aéroport du président René Moawad et a été reçu par le mohafez de la région Imad Labaki et des députés, M. Salam avait entamé mardi matin sa tournée à Tripoli.

« Ramener la sécurité » à Tripoli

« Notre gouvernement est déterminé à ramener la sécurité et la stabilité dans la ville, notamment après la difficile période d’insécurité qu’elle vient de traverser dernièrement », a déclaré M. Salam depuis Tripoli. Le chef du gouvernement, qui est arrivé par hélicoptère au stade sportif de la ville, a été reçu au sérail peu après 10h par le mohafez du Liban-Nord, Ramzi Nohra, et plusieurs responsables sécuritaires locaux.

La capitale du Liban-Nord a été secouée dernièrement par plusieurs incidents sécuritaires souvent liés aux bouleversements en Syrie, qui a connu depuis décembre coup sur coup un changement de régime, des troubles sur son littoral et des affrontements entre clans libanais et nouvelle armée syrienne dans le Hermel. Pour ne citer que le dernier en date de ces incidents à Tripoli, des jeunes de Bab el-Tebbané ont fait irruption le 21 mars dans l'hôpital gouvernemental de la ville pour protester contre la présence supposée d’un officier du président syrien déchu Bachar el-Assad, suscitant une intervention de l'armée libanaise.

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« Nous sommes là pour réaffirmer l’importance de la sécurité de la ville et de ses habitants. Nous sommes bien conscients des souffrances endurées ces dernières années en raison de l’insécurité, voilà pourquoi nous travaillons à renforcer la coordination entre les différents services de sécurité pour assurer une stabilité durable », a poursuivi M. Salam du sérail de Tripoli. Il a également affiché la détermination du gouvernement à pénaliser les contrevenants, précisant que le renforcement de la sécurité dans le pays fait partie de ses priorités. « Il nous importe pour le moment de rétablir la confiance entre le citoyen et les institutions de l’Etat », a-t-il assuré.

Sur l’insécurité, le Premier ministre a reconnu qu’elle est majoritairement le résultat de la prolifération illégale d’armes, mais a estimé que les mauvaises conditions économiques et la crise la favorisent. « Lors d’une visite prochaine, lorsque nous aurons mieux préparé nos dossiers, nous ferons des annonces concernant des projets de développements pour la ville qui existent déjà dans la déclaration ministérielle », a-t-il assuré, espérant que la reprise économique dans la capitale du nord sera « très prochaine ».

A une question portant sur la part de Tripoli et du Liban-Nord dans les nominations, M. Salam a recommandé « d’attendre les futures nominations sécuritaires et autres avant de faire un procès au gouvernement, sachant que le Liban-Nord ne sera pas oublié ».

Interrogé sur l’épineuse question des détenus dans les prisons libanaises, principalement des islamistes, incarcérés depuis de longues années en attente de jugement, il a promis « des cours de justice dans les prisons prochainement en vue d’accélérer le traitement de ces affaires, pour mettre fin à une injustice qui n’a que trop duré ».