
Une délégation du Futur et des responsables joumblattistes sur la tombe de Kamal Joumblatt, à Moukhtara dans le Chouf, le 15 mars 2025. Photo obtenue auprès du Courant du Futur par notre correspondant Mountasser Abdallah
Une imposante délégation de membres du Courant du Futur de l'ex-Premier ministre Saad Hariri s'est rendue à Moukhtara dans le Chouf pour rendre hommage à Kamal Joumblatt, fondateur du Parti socialiste progressiste (PSP), assassiné le 16 mars 1977, à l'occasion d'une commémoration en son honneur.
Cette visite, conduite par la députée Bahia Hariri, sœur de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri assassiné en 2005, a eu lieu alors que plus tôt dans la journée, Saad Hariri avait publié un long communiqué en hommage à Kamal Joumblatt, appelant à une coopération approfondie entre le PSP et le Futur, relancé sur la scène politique libanaise il y a un mois.
Condoléances et recueillement sur la tombe de Kamal Joumblatt
La délégation du Futur était notamment composée d'anciens députés et ministres, dont Ghattas Khoury, Mohammad Hajjar et Tarek Merhebi, de personnalités religieuses et de partisans. Elle a « présenté ses condoléances » à la famille Joumblatt et d'autres membres du groupe parlementaire dit du « Rassemblement démocratique », dirigé par Taymour Joumblatt. Les visiteurs et leurs hôtes se sont recueillis sur la tombe de Kamal Joumblatt et Bahia Hariri a affirmé avoir « transmis l'estime de Saad Hariri » pour Moukhtara.
Dans son communiqué, Saad Hariri a tendu la main à son « grand ami » Walid Joumblatt, l'appelant à collaborer pour réaliser les ambitions de leurs pères assassinés en vue d'assurer un « printemps durable ». « Il est vrai que le sang de Kamal Joumblatt et de Rafic Hariri nous a unis », a déclaré son fils cadet, en référence au fait que les assassinats des deux leaders portent l'empreinte du régime syrien des Assad, tombé en décembre 2024. « Mais le plus grand dénominateur commun entre nous reste la poursuite de la réalisation de leur rêve en travaillant avec tout le monde pour un printemps durable », a-t-il ajouté.
Kamal Joumblatt, chef du Mouvement national (gauche islamo-progressiste) pendant la guerre civile libanaise (1975-1990), avait été assassiné par un tireur non identifié qui avait bloqué sa voiture à quelques centaines de mètres d'un barrage de l'armée syrienne dans la région montagneuse du Chouf, avant de l'abattre, ainsi que son chauffeur et son garde du corps. Kamal Joumblatt était un fervent opposant à la présence militaire syrienne au Liban.
Monopole des armes aux mains d'un État « normal »
« À mon grand ami Walid Joumblatt, et aux camarades du Parti socialiste progressiste, l'anniversaire cette année de l'assassinat du leader Kamal Joumblatt s'accompagne de l'arrestation du principal suspect de son meurtre, après des années de protection et de récompenses », a déclaré M. Hariri. Ibrahim Houeija, ancien chef des renseignements de l'armée de l'air syrienne sous l'ancien président Hafez el-Assad, a été arrêté dans la ville côtière de Jablé par les nouvelles autorités syriennes au début du mois de mars. L'agence de presse officielle syrienne SANA a rapporté que le suspect est accusé d'avoir commis des centaines d'assassinats sous le règne de Hafez el-Assad, et notamment d'avoir supervisé l'assassinat de Kamal Joumblatt.
« Il y a 48 ans, le régime de Hafez el-Assad a assassiné Kamal Joumblatt et envoyé son armée au Liban après avoir versé son sang », a déclaré Saad Hariri. « Nous avons attendu que la justice terrestre soit faite pour Kamal Joumblatt, Rafic Hariri et leurs compagnons, mais elle ne nous a pas donné raison. Sauf qu'on ne peut échapper à la justice de Dieu ».
« Aujourd'hui, nous sommes dans une nouvelle phase qui exige que nous coopérions tous à son succès, sous la bannière de la construction d'un État normal où les armes sont uniquement entre les mains de l'armée et des forces de sécurité, avec la Constitution comme arbitre final, et où tout le monde est soumis à l'État - uniquement l'État - afin que le Liban soit le premier servi, en paroles et en actes », a-t-il poursuivi.
De son côté, le cheikh Akl druze Sami Abi el-Mona, chef spirituel de la communauté, a souligné que cette année, la commémoration a un « sens profond, étant donné que c'est la première depuis la chute du tueur et l'arrestation de l'officier responsable de l'assassinat ». Selon lui, Kamal Joumblatt était « une idée, un symbole et une lutte, enracinée dans les esprits et les cœurs, comme les cèdres et les chênes dans les montagnes du Chouf ». Et le cheikh Akl d'appeler à un « partenariat spirituel national inclusif », en ce début d'une « ère prometteuse » pour le Liban.
Le plus grand hypocrite de l’histoire moderne du Liban. Il s'est allié à Damas pendant 20 ans et maintenant, il est une poupée entre les mains de Joulani. Pathétique !
07 h 32, le 16 mars 2025