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Économie - Réformes

Le FMI va aider le Liban à préparer un « nouveau plan »

Les deux premières journées de la visite du Fonds monétaire international ont été consacrées à des « réunions techniques » avec le ministère des Finances. Une autre réunion avec les banques est prévue jeudi.

Le FMI va aider le Liban à préparer un « nouveau plan »

Le président Joseph Aoun (au centre) lors de sa réunion avec la délégation du FMI conduite par Ernesto Ramirez-Rigo. Photo publiée sur le compte X de la présidence

Une délégation du Fonds monétaire international (FMI), arrivée lundi à Beyrouth et conduite par le chef de mission de l'organisation pour le Liban, Ernesto Ramirez-Rigo, a rencontré mercredi le président Joseph Aoun, le Premier ministre Nawaf Salam et le président du Parlement Nabih Berry, entre plusieurs réunions « techniques » programmées en amont et en aval.

Face au président, à Baabda, M. Ramirez-Rigo a appelé le Liban à mettre en place un « plan de réforme financière unifié » pour entamer le processus de redressement du pays en crise depuis 2019 et meurtri par la guerre entre Israël et le Hezbollah, selon un communiqué publié sur le compte X de la présidence. Le chef de l'État a assuré que le Liban restait « engagé à poursuivre la mise en œuvre des réformes ».

Presque rien de substantiel n’est ressorti des passages au Grand Sérail et à Aïn el-Tiné. C’est finalement le ministre des Finances, Yassine Jaber, que la délégation a également rencontré au cours de la même journée, qui a le plus communiqué sur cette visite.

S’exprimant lors d’un point de presse à l’issue d'une réunion qualifiée de « franche » et « positive », le ministre a indiqué qu’une «feuille de route» avait été établie pour remettre le Liban sur la voie des réformes. « L’intention est d’établir un programme avec le FMI », a-t-il insisté en assurant que toutes les parties concernées auront leur mot à dire pour bâtir un « nouveau plan ».

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Nouveau gouverneur

Yassine Jaber a également indiqué que le FMI enverra une délégation début avril, période à laquelle le gouvernement devrait avoir nommé un nouveau gouverneur de plein pouvoir pour diriger la Banque centrale et prendre le relais du gouverneur par intérim Wassim Manssouri. Le nouveau gouverneur aura un rôle clé dans l’articulation des réformes qui concerne le secteur bancaire et les dépôts gelés depuis le début de la crise, a encore indiqué le ministre.

Si le gouvernement échoue à désigner un gouverneur avant début avril, des responsables libanais s’entretiendront avec le FMI à Washington, lors des réunions de printemps qu’il organise chaque année avec la Banque mondiale, a ajouté M. Jaber.
Le ministre a également évoqué les réunions « techniques » que la délégation du FMI a programmées avant et après cette journée plus politique, reprenant des éléments qu’il avait communiqués plus en détail mardi.
La délégation a ainsi rencontré « des cadres et des experts spécialisés du ministère des Finances » pour dégager des recommandations visant à renforcer la transparence des finances publiques et mettre en place des réformes plus globales », selon le communiqué de la veille. Des réunions ont eu lieu avec la direction des Recettes et le Conseil supérieur des douanes. L’interopérabilité des systèmes informatiques des différentes composantes de l'État, ainsi que le lancement d'un audit des comptes de toutes les administrations et institutions, dont le Premier ministre Nawaf Salam a donné le coup d’envoi le 20 février, ont été au menu des discussions.

Marchés et opérations de change

Le ministre Jaber a aussi évoqué un autre rendez-vous prévu jeudi auquel participeront « le ministre de l'Économie (Amer Bsat), le gouverneur de la Banque du Liban (BDL) et les personnes concernées ». La commission de contrôle des banques devrait également être de la partie.

Mercredi matin, des informations de presse ont évoqué une réunion le même jour impliquant des experts du secteur bancaire avec qui le FMI souhaite évoquer trois grands sujets : l’intervention de la Banque du Liban sur le marché des changes, les restrictions bancaires sur les transferts et les autorisations de certaines transactions financières internationales. Il n’est pas clair, à ce stade, s’il s’agit de la même réunion, car le FMI ne communique pas sur ses emplois du temps en amont.

Selon une source qui suit de près la visite, la délégation serait en réalité investie de deux missions : la relance des discussions devant aboutir à la souscription du Liban à un programme d’assistance financière du FMI, ainsi qu’une autre, technique, liée à l’article VIII des statuts du FMI et relatives aux marchés et opérations de change.

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Si les consultations au titre de l’article IV sont destinées à évaluer périodiquement la santé économique des membres du FMI, l’évaluation prévue en vertu de son article VIII concerne une autre batterie d’obligations visant à promouvoir la stabilité monétaire internationale en consacrant et aménageant l’engagement des États à garantir des pratiques équitables et transparentes, en particulier en matière de paiements internationaux et de gestion des réserves. L’obligation de pas restreindre les paiements courants ou ne pas avoir recours à des pratiques monétaires discriminatoires, sauf dans certaines situations exceptionnelles, entre dans ce domaine.

Ernesto Ramirez-Rigo avait été nommé fin 2021 pour remplacer Martin Cerisola, et c'est sous son mandat que le gouvernement de Nagib Mikati, l'ancien président Michel Aoun et Nabih Berry avaient signé l'accord préliminaire (Staff-level agreement, selon la terminologie dédiée) en avril 2022.

Cet accord représente la seule avancée substantielle des discussions engagées entre le FMI et le Liban depuis le début de la crise socio-économique à la fin de 2019. Par la suite, le Liban n'a jamais rempli ses engagements en matière de réformes, condition nécessaire pour accéder à l'étape suivante : la souscription à un programme d'aide financé par le FMI. L'adoption d'une stratégie pour la résolution du secteur bancaire, une réforme effective du secret bancaire ou encore l'instauration d'un régime de change unifié figurent parmi les principaux chantiers en suspens.

Or, le président Aoun et le Premier ministre Salam, dont les arrivées au pouvoir ont relancé la machine institutionnelle libanaise en début d'année, se sont engagés à faire avancer ce dossier.

Une délégation du Fonds monétaire international (FMI), arrivée lundi à Beyrouth et conduite par le chef de mission de l'organisation pour le Liban, Ernesto Ramirez-Rigo, a rencontré mercredi le président Joseph Aoun, le Premier ministre Nawaf Salam et le président du Parlement Nabih Berry, entre plusieurs réunions « techniques » programmées en amont et en aval.Face au président, à...
commentaires (2)

le seul boulot serieux que le FMI devrait pouvoir faire pour "nous aider"? : C encourager le nouveau pouvoir a poursuivre en justice les responsables -TOUS les responsables- a commencer par les tetes les + hautes des pouvoirs precedents ! Ceci ne ferait qu'effrayer le reste de la racaille qui se rangerait illico la ou on espere.

L’acidulé

10 h 41, le 13 mars 2025

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Commentaires (2)

  • le seul boulot serieux que le FMI devrait pouvoir faire pour "nous aider"? : C encourager le nouveau pouvoir a poursuivre en justice les responsables -TOUS les responsables- a commencer par les tetes les + hautes des pouvoirs precedents ! Ceci ne ferait qu'effrayer le reste de la racaille qui se rangerait illico la ou on espere.

    L’acidulé

    10 h 41, le 13 mars 2025

  • IMF... POUR DEVALISER LES DEPOSANTS.

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    08 h 42, le 13 mars 2025

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