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Lifestyle - Portrait

Entre deux shoots de mode, Patrick Sawaya signe le portrait officiel de Neemat Aoun

Le photographe des stars saisit la Première dame libanaise dans sa sincérité. Sobriété d’une robe noir et blanc, sourire sans affectation, pose détendue, arrière-plan flouté : en un cliché, il résume un nouveau style de gouvernance.

Entre deux shoots de mode, Patrick Sawaya signe le portrait officiel de Neemat Aoun

Le portrait officiel de la Première dame saisi par Patrick Sawaya. Photo tirée du compte Instagram patricksawaya

Les groupies libanaises ont, elles aussi, leur « Patriiick ! », à la différence que celui-ci n’est pas chanteur-acteur comme Patrick Bruel, mais l’un des photographes stars du Moyen-Orient. La caméra de Patrick Sawaya est aujourd’hui l’une des plus sollicitées dans un monde où l’image ne se contente plus de valoir 1000 mots : elle règne sans partage. Que notre « Patriiick » se montre pour couvrir un défilé de mode, les exclamations et les baisers pleuvent. Il est cet œil qui « voit » du premier coup votre meilleur profil, la juste lumière et le détail qui fera de sa cible le buzz d’une soirée ou plus, sur les réseaux sociaux. Au-delà du talent, cela s’appelle du métier.

Patrick Sawaya, des photos de mode au portrait officiel de la Première dame. Photo Arab Fashion Council


« J’ai reçu mon premier appareil photo à l’âge de 10 ans » confie-t-il. « À 12 ans, j’aidais déjà mon père, Pierre, vidéaste de mariage. En l’assistant, j’ai beaucoup appris de lui, mais pas tout. À 18 ans, j’ai lancé ma propre entreprise, photographiant la mode, les mariages et tout ce qui se trouve entre les deux », poursuit le chouchou des stars du Moyen-Orient qui signe aujourd’hui un portrait inédit : le portrait « officiel » de Neemat Aoun, l’épouse du nouveau président de la République. Pour le palais de Baabda qui a toujours eu ses photographes attitrés – traditionnellement le tandem Dalati & Nohra–, le choix de Patrick Sawaya complète le tableau de ce qui est perçu avec optimisme, au Liban, comme une nouvelle ère.

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« J’ai parfois l’impression d’être un thérapeute »

« Le portrait de la Première dame, Mme Neemat Aoun, s’écarte des normes conventionnelles du portrait officiel », commente le photographe. « Au lieu d’être pris en studio avec un éclairage artificiel, il a été capturé à la lumière naturelle dans son espace de travail au palais présidentiel. L’absence d’arrière-plan a permis de la représenter de manière plus authentique et naturelle, avec un sourire sincère qui reflète sa véritable personnalité », détaille-t-il. « La Première dame a souhaité un portrait qui reflète son essence et incarne véritablement la nouvelle ère du Liban et les aspirations de nombreux Libanais, dont moi-même, qui la tiennent en haute estime », poursuit Sawaya. « Cette prise de vue a été particulièrement significative car elle a permis de mettre en valeur la sincérité, l’honnêteté et la modestie de Mme Neemat Aoun », ajoute le photographe des célébrités qui dit rêver d’avoir un jour l’opportunité de photographier la diva Feyrouz.

Sur sa technique particulière, Patrick Sawaya confie que pour chaque séance photo, qu’il s’agisse d’un contenu éditorial de magazine de mode, d’une célébrité, d’un défilé ou d’un mariage, il passe du temps avec son client ou sa cliente pour mieux connaître son attente. « Qu’il s’agisse de l’inspiration d’une collection, de la vision d’un créateur, des goûts des futurs mariés, je cherche à définir ce qui leur plaît et ce qui leur déplaît. C’est le point de départ de tout le processus de création. Ensuite, je travaille avec mon équipe sur un tableau d’ambiance, une storyboard, parfois une maquette 3D pour un défilé ou une campagne de mode », explique celui qui affirme par ailleurs : « Peu importe ce qui est planifié à l’avance, je suis plongé dans le feu de l’action. On se retrouve à capturer des choses merveilleuses, et c’est ce que j’aime le plus. J’ai la chance de pouvoir me connecter avec la personne qui se trouve devant mon objectif. J’ai parfois l’impression d’être un thérapeute, manœuvrant entre les traits physiques et émotionnels, pour en tirer le meilleur : raconter une histoire, transmettre une émotion, capturer un moment avec une photo », ajoute-t-il.

Cliché de la collection Meydan du créateur Rami Kadi pris aux Pays-Bas par Patrick Sawaya. Photo tirée du compte Instagram patricksawaya

Izabel Goulart, mais aussi Naomi Campbell, Isabeli Fontana, Alessandra Ambrossio et Sara Sampaio 

Naviguant à bord de tous les avions qui essaiment de Beyrouth à Dubaï, à Riyad, au Caire et partout où est sollicité son regard sans pareil, Patrick Sawaya confie pourtant ne pas pouvoir se passer du Liban : « Le Liban est l’épicentre de tout ce que j’ai fait, de tout ce que je fais, de tout ce que j’aspire à faire. C’est là que j’ai commencé et que j’ai grandi. Le Liban a été la porte d’entrée de l’expansion de mon activité dans la région et au-delà. Même si mon emploi du temps est très chargé, avec tous les voyages, les séances photo, les semaines de la mode, les célébrités et tous les événements, je parviens toujours à rentrer chez moi. C’est là que je trouve mes racines », insiste-t-il. Et de fait, le Liban est pour lui un formidable tremplin. La première célébrité qu’il lui est donné de photographier est le top model Izabel Goulart, invitée au Liban pour le salon Jamaloukicon. « Ce fut une expérience incroyable », raconte Sawaya : « Nous n’avions que cinq minutes pour photographier dans les environs de l’hôtel Le Gray, au centre-ville. J’ai choisi la mosquée Al-Amin et la cathédrale Saint-Georges comme toile de fond. L’image est devenue virale et Izabel a été stupéfaite de la rapidité avec laquelle je l’avais photographiée, quelques instants avant qu’il ne commence à pleuvoir. Ce moment a marqué le début de notre relation et de notre amitié. J’ai voyagé dans le monde entier pour la photographier. Cela avait pour moi un sens particulier, d’être choisi parmi tous les photographes qu’elle a pu rencontrer au cours de sa carrière et d’être transporté par avion du Liban dans le monde entier pour la photographier. Ce fut également le début de nombreuses collaborations avec des mannequins iconiques, notamment Naomi Campbell, Isabeli Fontana, Alessandra Ambrossio et Sara Sampaio », confie encore le photographe.

Vue de l'événement YSL Beauty à Dubaï par Patrick Sawaya. Photo tirée de son compte Instagram

La rapidité, nouveau critère du succès

Lui qui définit sa touche personnelle comme « sincère, authentique avec un souci du détail » aurait rêvé d’être photographié par… Peter Lindbergh : « Son travail se caractérisait par des saisies sur le vif, avec une fidélité particulière au sujet et au spectateur. Il n’en faisait ni trop ni trop peu, maîtrisait la dose exacte d’émotions, l’élégance de la narration et la grâce », dit-il. Et s’il avait eu la chance d’avoir un mentor, Patrick Sawaya aurait aimé que ce fut Annie Leibovitz : « J’aimerais savoir comment elle a entretenu sa passion au fil des ans, comment elle est restée pertinente, comment elle a fait évoluer son processus créatif et comment elle dirige son sujet. »

Enfin, ayant accompagné la montée en flèche des réseaux sociaux, lui qui a connu une ère plus organique, Patrick Sawaya cultive de nouveaux réflexes : « J’ai bâti ma carrière de photographe en plein essor des médias sociaux. Il m’a fallu m’adapter aux changements que de nombreux photographes de la génération précédente, dont mon père et ses pairs, ont eu du mal à intégrer. J’ai appris de leurs erreurs et j’ai compris très tôt que dans le monde d’aujourd’hui, où tout va très vite, la rapidité est tout aussi importante que la compétence. Il n’y a que peu d’intérêt à capturer un défilé de mode, un événement, un mariage ou une collection si les images mettent trop de temps à être vues. Les photographes modernes doivent non seulement exceller dans leur métier, mais aussi fournir leur travail avec rapidité et efficacité », explique celui qui dit puiser son inspiration dans les semaines de la mode, les éditoriaux de magazines, les expositions de photographes émergents et les voyages. « Je veille à rester fidèle à mon style, que ce soit par l’éclairage ou l’étalonnage des couleurs qui caractérisent mon esthétique. »

Les groupies libanaises ont, elles aussi, leur « Patriiick ! », à la différence que celui-ci n’est pas chanteur-acteur comme Patrick Bruel, mais l’un des photographes stars du Moyen-Orient. La caméra de Patrick Sawaya est aujourd’hui l’une des plus sollicitées dans un monde où l’image ne se contente plus de valoir 1000 mots : elle règne sans partage. Que notre « Patriiick » se montre pour couvrir un défilé de mode, les exclamations et les baisers pleuvent. Il est cet œil qui « voit » du premier coup votre meilleur profil, la juste lumière et le détail qui fera de sa cible le buzz d’une soirée ou plus, sur les réseaux sociaux. Au-delà du talent, cela s’appelle du métier.« J’ai reçu mon premier appareil photo à l’âge de 10 ans » confie-t-il. « À...
commentaires (1)

Bravo Patrick Sawaya pour cette très très belle photo que vous avez réalisée de la Première Dame ??

Joe Kassarjian

03 h 30, le 06 mars 2025

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Commentaires (1)

  • Bravo Patrick Sawaya pour cette très très belle photo que vous avez réalisée de la Première Dame ??

    Joe Kassarjian

    03 h 30, le 06 mars 2025

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