
Le patriarche maronite Béchara Raï lors de la messe de dimanche à Bkerké. Photo ANI
Le patriarche maronite Béchara Raï a estimé que la nécessité pour le Liban de rester neutre au niveau régional n'impliquait pas de couper les ponts avec les organisations internationales et régionales dont il est membre, lors de son homélie de la messe du dernier dimanche avant le carême, qui commence en même temps cette année pour les maronites et les grecs-orthodoxes.
Le mufti jaafarite, le cheikh Ahmad Kabalan, lui a indirectement répondu en estimant qu'il ne pouvait y avoir de neutralité lorsqu'il s'agit des « intérêts nationaux ».
« La neutralité ne signifie pas quitter la Ligue arabe, l'Organisation de la Conférence islamique et les Nations unies, mais plutôt modifier et activer le rôle du Liban dans toutes ces institutions et dans d'autres, et en faire un partenaire dans la recherche de solutions au lieu de continuer à être victime des différends et des conflits », a déclaré le cardinal Raï au patriarcat de Bkerké, rapporte l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). Il s'agit de la base d'une «neutralité positive» dans toutes ses manifestations, et qui implique que tous les Libanais soient « loyaux envers leur patrie ».
Dans une déclaration faite au deuxième jour du mois du Ramadan, le mufti jaafarite Abdel Amir Kabalan, considéré comme proche du Hezbollah, a souligné la nécessité d'élaborer des politiques nationales pour préserver le pays, qu’il considère comme menacé de toutes parts par les « griffes » d'entités étrangères. « Il n’y a pas de neutralité qui tienne lorsqu’il s'agit des intérêts nationaux. Il y a une réalité internationale et régionale, et nous ne sommes pas sur Mars », a-t-il lancé.
Le patriarche Raï a déjà défendu, par le passé, la nécessité pour le Liban de rester neutre et de ne pas prendre parti dans les rivalités régionales, notamment entre l’Arabie saoudite et l’Iran, ce qui lui avait valu les éloges de l’ambassadeur saoudien au Liban, Walid Boukhari, en 2020. À l’époque, le royaume wahhabite était en froid avec Beyrouth, accusant le pouvoir de permettre au Hezbollah de contrôler le pays, ce parti étant allié à l’Iran, rival de l’Arabie. La situation a depuis évolué avec la dernière guerre entre le Hezbollah et Israël, qui a considérablement affaibli le parti chiite. Le mufti Kabalan a récemment affirmé que « le problème n’est pas dans les armes de la Résistance, mais dans ce dont le Liban a besoin pour préserver sa souveraineté et son existence face à son unique ennemi, Israël ».
Reconstruire le pays sur des bases solides
Le patriarche a également évoqué les premiers pas du nouveau gouvernement qui a obtenu la confiance du Parlement cette semaine. « La communauté libanaise s'est réjouie que le gouvernement de Nawaf Salam a reçu 95 votes, image de la confiance des Libanais et des pays dans le monde, en plus de leur confiance en la personne du président de la République, le général Joseph Aoun », a déclaré Mgr Raï. L'élection de Aoun a mis fin à plus de deux ans de vide présidentiel tandis que le gouvernement Salam remplace celui de Nagib Mikati qui était démissionnaire depuis les législatives de mai 2022.
« Ils ont maintenant le devoir de capitaliser cette confiance par des réformes, la reconstruction, le progrès économique, la restauration des institutions publiques de l'intérieur, l'établissement de l'État et de ses institutions, et la réconciliation entre les Libanais sur la base de l'appartenance à une seule patrie et de l'égalité entre tous, afin que «le Liban soit la patrie définitive de tous ses fils comme (l'affirme la Constitution) » a encore dit le patriarche.
Le métropolite grec-orthodoxe Elias Audi a, lui aussi, exprimé son soutien au nouvel exécutif après le vote de confiance. «Nous soutenons la nouvelle ère et son gouvernement, que nous félicitons d’avoir gagné la confiance de la majorité des parlementaires, pour reconstruire notre pays sur des bases solides qui résistent à tous les vents néfastes», a-t-il déclaré.
Alors qu'Israël ne s'est toujours pas retiré de tous les territoires qu'il occupait au Liban-Sud, le pays a récemment connu quelques jours de troubles civils limités à la banlieue sud de Beyrouth, où des manifestants ont protesté contre la décision des autorités d'interdire l'atterrissage des avions iraniens à l'Aéroport international de Beyrouth (AIB). Les autorités de l'AIB ont d'autre part saisi 2,5 millions de dollars en liquide destinés au Hezbollah, ont confirmé vendredi trois sources concordantes à l'agence Reuters. L'argent était transporté par un homme arrivant de Turquie.
C’est Kabalan qui vit sur Mars. Lui qui n’a eu de cesse de tenir des propos menaçants en défendant les vendus, a vu le résultat de la guerre menée sur notre territoire pour défendre les intérêts des mollahs, ses Frères. Le Liban a été envahi, leurs fiefs réduits en cendres, leurs partisans jetés dans la rue, alors que notre pays ne souffrait d’aucun litige avec leur pseudo ennemi. Les seuls ennemis de notre républiques sont les fossoyeurs qui ont tout fait le pour ruiner et le détruire, malgré le refus des libanais pour satisfaire ceux qui les ont armés. Tu parles d’intérêts nationaux!
11 h 04, le 03 mars 2025