L'ancien Premier ministre libanais Nagib Mikati a affirmé vendredi, pendant la conférence de Munich sur la sécurité, que le Liban est « déterminé » à se redresser après les crises en série qui l'ont frappé depuis près de six ans, depuis l'effondrement économique jusqu'à la guerre ouverte entre le Hezbollah et Israël, mais qu'il a besoin pour cela du soutien de la communauté internationale. 

Revenant sur les « innombrables défis affrontés » par le Liban, parmi lesquels il a cité « l'instabilité politique, les crises économiques, les conflits régionaux dont nous avons subi les répercussions, la vacance présidentielle et la récession économique aiguë », ainsi que la guerre, il a souligné que la « résilience des Libanais n'a jamais faibli ». 

Il a aussi affiché son optimisme sur un « renforcement du rôle de la justice, de l'armée, des forces de sécurité et des administrations publiques, sous la direction du nouveau président Joseph Aoun, afin de restaurer la confiance des Libanais dans les institutions ». 

Des aides pour « stabiliser et reconstruire » le Liban

Toutefois, il faut des « efforts continus et coordonnés » de la part de la communauté internationale pour pouvoir « stabiliser et reconstruire le pays » selon lui. Ces aides devraient notamment permettre de soutenir l'éducation, la santé et financer la « stratégie nationale de protection sociale » lancée l'année dernière. Nagib Mikati a encore appelé à « aider le Liban et la Syrie à assurer un retour rapide » des migrants et réfugiés syriens.

« Le Liban est déterminé à suivre la voie du redressement, mais nous avons besoin d’un soutien et d’un partenariat continus de la communauté internationale, a-t-il lancé. Nous ne devons pas rater l'opportunité de reconstruire un État libanais moderne ». L'ancien Premier ministre a en outre reconnu que les forces politiques libanaises devraient également « s'engager à travailler ensemble pour l’avenir » et « mettre de côté leurs intérêts politiques pour se concentrer sur la réforme des institutions ». 

Les différends le long de la Ligne bleue

Concernant la guerre des derniers mois et les frappes israéliennes destructrices, Nagib Mikati a exprimé sa « reconnaissance envers les États-Unis et la France pour leurs efforts en vue d'obtenir un cessez-le-feu », entré en vigueur le 27 novembre, et exprimé l'espoir qu'il aboutira « au retrait total d'Israël des territoires libanais et mettra fin à toute occupation au Liban-Sud ». « Le Liban reste engagé à travailler avec les Nations unies et les partenaires internationaux pour résoudre les différends le long de la Ligne bleue tracée par l’ONU à la frontière et pour appliquer strictement la résolution 1701 » du Conseil de sécurité. « En parallèle, nous appelons à contraindre Israël à respecter cette résolution », a-t-il ajouté.

La résolution 1701, adoptée en 2006, prévoit notamment le retrait du Hezbollah au nord du Litani, à une quarantaine de kilomètres de la frontière, et l'arrêt de toutes les violations israéliennes de la souveraineté libanaise.