
Le président du Parlement Nabih Berry à Ain al-Tiné, le 5 mars 2024. Photo d'illustration Mohammad Yassin/L'Orient-Le Jour
Le président du Parlement Nabih Berry a affirmé qu'il était « inacceptable » qu'Israël prolonge sa présence au Liban-Sud au-delà de la date butoir du 18 février ou que son armée reste positionnée pour une durée indéterminée sur plusieurs points stratégiques, comme Tel-Aviv l'a fait savoir aux États-Unis. Il a fait ces déclarations après s'être entretenu avec l’ambassadrice des États-Unis au Liban, Lisa Johnson, et le président du comité de surveillance du cessez-le-feu, le général américain Jasper Jeffers, qui se trouvait la veille à Tel-Aviv.
« Les Américains m'ont informé que l'occupant israélien se retirera le 18 février des villages qu'il occupe encore, mais restera dans cinq points stratégiques. Je leur ai dit, en mon nom, au nom du président Joseph Aoun et du Premier ministre Nawaf Salam, que nous rejetons cela catégoriquement », a dit le chef du mouvement Amal.
La France a proposé que certains soldats de la Force des nations unies au Liban (Finul), dont des Français, soient déployés sur des positions dans le sud du Liban pour permettre « un retrait complet et définitif » d'Israël, a annoncé jeudi le chef de la diplomatie Jean-Noël Barrot à l'issue de la conférence internationale sur la Syrie. « Nous avons travaillé à formuler une proposition qui puisse satisfaire les attentes en matière de sécurité d'Israël qui prévoyait de rester plus longtemps », a poursuivi M. Barrot. « Nous avons proposé que certains contingents de la Finul, dont le français, puissent se substituer sur ces points d'observation », a-t-il dit, ajoutant que le secrétaire général de l'ONU était « d'accord » avec cette proposition. « Il nous appartient désormais de convaincre les Israéliens que cette solution est de nature à permettre un retrait complet et définitif », a ajouté M. Barrot.
Une trêve est entrée en vigueur le 27 novembre entre Israël et le Hezbollah, après plus d'un an d'hostilités déclenchées par le parti chiite, dont deux mois de guerre totale, pendant lesquels Israël a également engagé des troupes terrestres dans le sud du Liban. Selon l'accord de cessez-le-feu, l'armée libanaise doit se déployer aux côtés des Casques bleus de l'ONU dans le Sud, tandis que l'armée israélienne devait se retirer sur une période de 60 jours devant prendre fin le 26 janvier. Mais ce retrait a été reporté au 18 février. Plus tôt dans la journée, le président Joseph Aoun a affirmé depuis le palais de Baabda que « le Liban poursuit les contacts pour contraindre l'armée israélienne à se retirer le 18 février » des zones qu'elle occupe encore au Liban-Sud.
« J'ai refusé de discuter de toute date limite pour prolonger la période du retrait. C'est la responsabilité des Américains d'imposer cela, sinon ils auront causé le plus grand revers pour le gouvernement », formé samedi dernier par le Premier ministre Nawaf Salam, a dit M. Berry, ajoutant : « Si l'occupant reste, vous verrez ce qui se passera ». Il a aussi considéré que le Hezbollah respectait « totalement » ses engagements et qu'il était dès lors « inacceptable » que l'armée israélienne « continue d'exercer une liberté de mouvement » au Liban.
Stratégie de défense
Le président du Parlement a ajouté que la sécurité dans les zones au sud du fleuve Litani « relevait de la responsabilité de l'État libanais, et l'armée accomplit pleinement son devoir » en s'y déployant depuis le début de la période d'application du cessez-le-feu.
« Quant au nord du Litani, (la question de la sécurité) appartient aux Libanais, et ce sera discuté lors d'une table de dialogue pour mettre en place une stratégie de défense », a encore déclaré le chef du Parlement, ouvrant ainsi la porte à la question du sort des armes du Hezbollah, ciblées aussi bien par l'armée israélienne que par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui considère que seule l'armée libanaise doit détenir le monopole des armes. Le haut commandement du Hezbollah, actuellement engagé dans un débat interne sur son avenir militaire et politique, insiste sur la nécessité de discuter d’une stratégie de défense. Le mois dernier, le nouveau secrétaire général du Hezbollah Naïm Kassem avait affirmé que « les plans visant à utiliser la résistance et ses armes, doivent êtres abordés dans le cadre d'une stratégie de défense et par un dialogue visant à protéger la force, la souveraineté et l'indépendance du Liban. »
Mardi, le nouveau Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a déclaré que l'Etat devait exercer son contrôle sur l'ensemble du territoire. « L'Etat libanais doit exercer son autorité, avec ses propres forces, sur l'ensemble de son territoire », a-t-il dit. « Nous voulons que le retrait israélien ait lieu (...) et nous continuerons à mobiliser tous les efforts diplomatiques et politiques jusqu'à ce que ce soit accompli. »
M. Berry a enfin assuré que « l'enterrement du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah se déroulera dans le calme, sans tirs (en l'air), en précisant que l'armée et les forces de sécurité assureront l'ordre ». L'ancien chef du parti chiite assassiné par une frappe israélienne fin septembre dernier doit être enterré le 23 février en même temps que son défunt successeur Hachem Safieddine, tué une semaine plus tard dans la banlieue sud de Beyrouth.
Hahaha. Qui est il pour refuser? et qu'est ce qu'il fera sinon? Ce duo shiite veut bien qu'on pensent qu'ils sont toujour là et avec de l'influence. Or ils ont perdu et devront rendre leurs armes. L'alternative c'est la destruction et la mort (et tres possiblement l'auto destruction)
05 h 55, le 14 février 2025