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Politique - Cessez-le-feu au Liban

Le Liban empêche un avion venant de Téhéran d’atterrir, tensions sur la route menant à l'AIB

La Direction générale de l'aviation civile libanaise admet en soirée un renforcement des mesures de sécurité et un « réajustement des horaires de certains vols, jusqu'au 18 février 2025 »,  date coïncidant avec le délai du retrait israélien du Liban-Sud.

Le Liban empêche un avion venant de Téhéran d’atterrir, tensions sur la route menant à l'AIB

Un des halls de l'Aéroport international de Beyrouth (AIB). Photo Mohammad Yassine

Les autorités libanaises ont refusé, jeudi, l’atterrissage d’un avion en provenance de Téhéran à l’Aéroport international de Beyrouth (AIB), déclenchant des manifestations sur la route menant à l’aéroport, qui ont nécessité l’intervention de l’armée libanaise.

Selon des médias libanais, il s'agit d'un avion iranien de la compagnie Mahan Air, une société privée assurant régulièrement la liaison entre Beyrouth et Téhéran, qui devait décoller à 14h30, heure de Téhéran (13h00, heure de Beyrouth). Le vol n'a pas eu lieu en raison du refus des autorités libanaises de lui permettre d'atterrir.

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, un passager qui devait être à bord de l'avion en provenance de Téhéran a indiqué que les voyageurs étaient des Libanais « de Baalbeck, de la banlieue sud de Beyrouth et du Liban-Sud », qui visitaient le sanctuaire de l'Imam Rida en Iran. S'adressant au président libanais, au Premier ministre et au président de la Chambre, ce passager leur a dit : « Vous voulez empêcher un avion iranien d'atterrir au Liban, je veux bien, mais envoyez-nous la MEA », la compagnie nationale Middle East Airlines. « Nous n'avons pas d'argent, sinon nous aurions pris un autre vol via la Turquie », a-t-il martelé.

L'option d'envoyer un avion de la compagnie nationale pour rapatrier les Libanais à Beyrouth « était toujours en cours d'examen » jeudi soir, d'après une source bien informée auprès de L'Orient-Le Jour.


La Direction générale de l'aviation civile libanaise a publié en soirée un communiqué affirmant que « dans un souci de garantir la sécurité de l'aéroport international de Beyrouth, de l'espace aérien libanais, ainsi que de tous les passagers (...), des mesures de sécurité supplémentaires ont été prises conformément aux normes et conventions internationales ». « L'application correcte de ces mesures nécessite davantage de temps pour être respectée par certaines compagnies aériennes, ce qui a conduit à un réajustement temporaire des horaires de certains vols à destination du Liban, y compris ceux en provenance d'Iran, jusqu'au 18 février 2025 », ajoute la Direction générale. Cette date coïncide avec le délai du retrait israélien du Liban-Sud. La Direction générale ajoute que « des démarches sont en cours avec la MEA pour organiser un vol ce soir afin de transporter les passagers libanais bloqués à l'aéroport de Téhéran ».

Un responsable à l'aéroport a déclaré à l'AFP que le ministère des Transports avait demandé à l'aéroport d'informer la compagnie nationale iranienne Mahan Air qu'il ne pouvait accueillir deux de ses vols à destination de Beyrouth, sans en préciser les raisons. Un vol était prévu jeudi et un autre vendredi, a dit le responsable qui a requis l'anonymat. « Les deux vols ont été reportés à la semaine prochaine. »

Colère et protestation

La décision des autorités libanaises a provoqué la colère des passagers au départ à l'aéroport de Téhéran mais aussi des personnes qui les attendent à l'AIB. Sur X (Twitter), une vidéo montre un homme énervé hurlant à l’aéroport de Beyrouth après avoir attendu, « depuis le matin », l’arrivée d’un vol. 

Un groupe de citoyens a bloqué la route principale menant à l’aéroport et, selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle), plusieurs jeunes ont incendié des pneus devant l'entrée de l'aéroport en brandissant des slogans en soutien à l'ancien secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, assassiné par Israël. L'armée libanaise s'est rendue sur place et, dans une vidéo parvenue à L'Orient-Le Jour, on peut voir une confrontation physique entre des soldats de l'armée libanaise et un homme brandissant un drapeau du Hezbollah. 

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Des témoins ont également constaté que des manifestants bloquaient, vers 19h, la vieille route de l'aéroport, qui relie le point de passage de Tayouné à l'AIB. Des vidéos montrant des barrages de pneus en flamme sur cet axe ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux et les groupes de messagerie instantanée. Dans une déclaration relayée par des médias libanais, le député du Hezbollah Ibrahim Moussaoui a considéré que cette situation a mis « le gouvernement devant ses responsabilités », ajoutant que « les Libanais, optimistes vis-à-vis de la réactivation des institutions constitutionnelles » suite à l'élection de Joseph Aoun à la présidence « demandent que des mesures soient prises pour assurer la souveraineté du Liban sur tous ses équipements publics, dont le plus important est l'aéroport ».


Cet incident intervient après que l’armée israélienne a accusé l'Iran d'utiliser l’AIB pour financer l'armement du Hezbollah. De nombreuses personnes de confession chiite sont attendues au Liban pour les funérailles de l’ancien secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et de son successeur désigné, Hachem Safieddine, tués dans des frappes israéliennes les 27 septembre et 4 octobre 2024, lors de la guerre entre le Hezbollah et l'État hébreu. Mardi, le quotidien panarabe Asharq al-Awsat rapportait que le service de sécurité de l'AIB aurait imposé des mesures strictes aux vols en provenance d'Irak, les soumettant à une fouille minutieuse.

Le 3 janvier, un avion commercial iranien avait été soumis à des inspections de sécurité à l'AIB, après que des informations ont indiqué que l'appareil transportait de l'argent pour le Hezbollah, ce qui a suscité l'indignation des passagers. Après l'incident, le ministère libanais des Affaires étrangères a reçu un message de l'ambassade d'Iran à Beyrouth concernant le contenu de deux « petites valises diplomatiques » transportées par un diplomate iranien à bord de l'avion. Selon l'ambassade, les valises contenaient « des documents et des billets destinés à couvrir des dépenses opérationnelles à l'usage exclusif de l'ambassade ».

Les autorités libanaises ont refusé, jeudi, l’atterrissage d’un avion en provenance de Téhéran à l’Aéroport international de Beyrouth (AIB), déclenchant des manifestations sur la route menant à l’aéroport, qui ont nécessité l’intervention de l’armée libanaise.Selon des médias libanais, il s'agit d'un avion iranien de la compagnie Mahan Air, une société privée assurant...
commentaires (9)

Lorsque les libanais étaient empêchés de rentrer chez eux à cause de la fermeture de l’aéroport pendant des années parce que HB l’avait transformé en dépôt d’armes, ils ont trouvé une solution qui leur coûtait deux fois plus cher et les obligeait à risquer leur vie sur les ports bombardés par les alliés de ce parti vendu et ne s’en sont sont jamais plaint. Maintenant qu’ils s’agit de leur confort ils demandent des solutions au gouvernants patriotes alors qu’il suffit de choisir une compagnie fiable qui ne représente pas de danger pour leur pays?

Sissi zayyat

11 h 19, le 14 février 2025

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Commentaires (9)

  • Lorsque les libanais étaient empêchés de rentrer chez eux à cause de la fermeture de l’aéroport pendant des années parce que HB l’avait transformé en dépôt d’armes, ils ont trouvé une solution qui leur coûtait deux fois plus cher et les obligeait à risquer leur vie sur les ports bombardés par les alliés de ce parti vendu et ne s’en sont sont jamais plaint. Maintenant qu’ils s’agit de leur confort ils demandent des solutions au gouvernants patriotes alors qu’il suffit de choisir une compagnie fiable qui ne représente pas de danger pour leur pays?

    Sissi zayyat

    11 h 19, le 14 février 2025

  • combattre le financement du terrorisme

    sarraf antoine

    09 h 52, le 14 février 2025

  • Quand est ce que le Hezbollah va comprendre qu’il a perdu sa guerre et qu’on ne va plus lui permettre de recréer un état dans l’état ? S’il persiste dans son comportement, il disparaîtra. S’il veut survivre comme acteur politique, il faut qu’il admette sa défaite, remette ses armes au gouvernement et passe à la lutte politique pour retrouver une respectabilité nationale et internationale.

    Ziad CHOUEIRI

    09 h 07, le 14 février 2025

  • On ne finira jamais de cette racaille de va nu pieds qui veulent faire la pluie et le beau temps à leur guise. Si la route de l’aéroport et l’aéroport lui même ne sont pas sécurisés à 100% par l’armée nationale, mieux vaut arrêter tout de suite toute participation au gouvernement Salam.

    Lecteur excédé par la censure

    08 h 05, le 14 février 2025

  • Le hezbollah manifeste sa colère contre les mesures de l’aéroport. C’est du nouveau pour nous, car avant ce sont les gens ordinaires qui se plaignaient de la mainmise iranienne sur l’aéroport. La roue a tourné, et des années durant le hezb a pris l’habitude de tout contrôler.Forcément le réveil est dûr et cette fois les gens armés sont des militaires libanais.

    Goraieb Nada

    06 h 39, le 14 février 2025

  • On demande au nouveau gouvernement de rouvrir la voie maritime Jounieh - Larnaca de façon régulière Svp.

    Wow

    01 h 45, le 14 février 2025

  • Il y a toujours le tapis volant,

    Zampano

    00 h 29, le 14 février 2025

  • L’arroseur arrosé. Peut être qu’ils vont en moins d’un mois ressentir ce que tout les autres Libanais ont ressenti pendant 35 ans ca que ca ne les émeuve plus que ça. Pour être plus sérieux l’état fait très bien son travail, la dernière chose qu’on a besoin c’est qu’on nous tape l’aéroport parce que certains essayent de ressusciter ce qui est mort avec une poignée de Dollars ou d’armes de pacotille par ci par là.

    Liban Libre

    00 h 26, le 14 février 2025

  • Vae victis. Les voisins du Sud ont la capacité s’ils le souhaitaient d’éradiquer des pans entiers de la population libanaise comme on l’a vu, et de faire sauter le régime de Téhéran à leur convenance au moment où ils le souhaiteront. Tous les militants et combattants savent qu’ils ne sont en sécurité nul part, jusque dans leurs poches de pantalon …

    AntoineK

    19 h 27, le 13 février 2025

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