Un premier Conseil des ministres du gouvernement de Nawaf Salam s'est tenu mardi à Baabda. Lors de cette réunion, la commission chargée de rédiger la déclaration ministérielle de la nouvelle équipe a été formée, tandis que le président de la République, Joseph Aoun, et le Premier ministre, Nawaf Salam, ont donné leurs recommandations aux ministres, en tête desquelles la nécessité de transparence dans leur travail et le respect des « pays-amis ».

S'exprimant à l'issue de réunion, le ministre de l'Information, Paul Morcos, a annoncé que la commission chargée de la rédaction de la déclaration ministérielle sera présidée par Nawaf Salam et composée du vice-président du Conseil, Tarek Mitri (qui relève de la quote-part du président et de Nawaf Salam) et les ministres des Finances, Yassine Jaber (Amal), de la Culture, Ghassan Salamé (quote-part de MM. Aoun et Salam), des Transports et des Travaux publics, Fayez Rassamny (relevant du Parti socialiste progressiste, joumblattiste) et de l'Industrie, Joe Issa el-Khoury (relevant des FL).

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« Cette commission se mettra bientôt au travail et finira sa mission en quelques jours. La déclaration sera concise et directe », a-t-il déclaré.

La commission a tenu une première réunion à 16h au Grand Sérail et se réunira à nouveau jeudi à 17h.

La déclaration ministérielle sera le premier test politique du gouvernement. C'est sur la base de ce texte que le Parlement décidera d'accorder sa confiance à la nouvelle équipe. Si par le passé les grandes lignes de la déclaration ministérielle étaient généralement connues à l'avance, la situation politique, avec l'affaiblissement notamment du Hezbollah et la chute du régime Assad en Syrie, pourraient changer la donne. La question d'un retrait du texte de la mention du triptyque soutenu par le Hezbollah « Armée, peuple, résistance », se pose notamment, alors que le président de la République a promis dans son discours d'investiture en janvier de régler la question des armes du parti chiite.

Les blocs de béton autour des ministères

Selon les informations de L'OLJ, plusieurs ministres de tous bords ont demandé à faire partie de cette commission de rédaction mais Nawaf Salam a refusé d'élargir la commission et s'est contenté de choisir un représentant pour chacune des composantes gouvernementales. Parmi les ministres ayant souhaité la rejoindre, l'on compte notamment Mohammad Haïdar (Travail, Hezbollah), Adel Nassar (Justice, Kataëb), Kamal Chéhadé (Déplacés et intelligence artificielle, Forces libanaises).

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Revenant en outre sur les déclarations de Joseph Aoun lors de sa prise de parole pendant la réunion gouvernementale, M. Morcos a indiqué que le président « a demandé aux nouveaux ministres de servir l'État uniquement et il a promis de réformes dans les ministères grâce au soutien international ». Il a par ailleurs appelé « à ne pas critiquer les autres pays-amis et à s'en tenir aux messages transmis par le biais des canaux diplomatiques », a ajouté le ministre de l'Information. Il a également demandé d'enlever les fortifications (le plus souvent formées de blocs de béton) posées près de certains ministères. « Le Liban se redressera via les réformes », a-t-il ajouté citant Joseph Aoun, appelant les ministres à ne pas avoir recours aux blocages mais à « débattre et trouver des solutions ».

Transparence totale

De son côté, le Premier ministre a affirmé lors de la réunion, toujours selon le ministre de l'Information, que « l'heure n'est pas aux surenchères politiques ». « Il a demandé aux ministres de faire preuve d'une transparence totale dans leur travail ».

Interrogé par la MTV, Paul Morcos a indiqué par ailleurs que « la priorité sera donnée aux réformes (...) et que le président Aoun a insisté sur la lutte contre la corruption au sein des institutions, ainsi que sur l'application de la résolution 1701 et le retrait israélien » des villages qu'il continue d'occuper au Liban-Sud.

Avant sa brève réunion, le gouvernement au grand complet a été photographié devant le palais, avant d'observer une minute de silence en mémoire « des martyrs qui sont tombés lors de la dernière offensive israélienne sur le Liban ». La guerre au Liban a fait plus de 4.000 morts, et continue de faire des victimes malgré le cessez-le-feu.

Le Conseil avait commencé après un entretien entre le président de la République, Joseph Aoun et le Premier ministre, ensuite rejoints par le chef du Législatif, Nabih Berry, rapporte l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle).

Par ailleurs, Nawaf Salam a officiellement pris ses fonctions au Grand Sérail, siège du Conseil des ministres et résidence du Premier ministre, selon l'Ani. Il y est arrivé à midi, pour une cérémonie d'accueil au cours de laquelle il a passé en revue un détachement de la compagnie de la garde de la présidence du gouvernement.