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Politique - Liban

Le Qatar soutiendra le Liban dans sa reconstruction, assure le PM de l'émirat à Aoun

« Nous attendons la formation du nouveau gouvernement libanais » dit Mohammad ben Abdelrahmane al-Thani lors d'une visite officielle à Beyrouth.

Le Qatar soutiendra le Liban dans sa reconstruction, assure le PM de l'émirat à Aoun

Le Premier ministre qatari, Mohammad ben Abdelrahmane al-Thani, et le président libanais Joseph Aoun, à Baabda, le 4 février 2025. Photo prise du compte X de la présidence libanaise.

Le Premier ministre qatari, Mohammad ben Abdelrahmane al-Thani, a assuré mardi, à l'issue d'une réunion avec le président libanais Joseph Aoun, que le Qatar attend la formation d'un gouvernement libanais et soutiendra le pays du Cèdre, éprouvé par une crise économique et financière qui dure depuis 2019 ainsi que par les séquelles de la guerre entre le Hezbollah et Israël, et aidera à la reconstruction. « Nous attendons avec impatience la finalisation de la formation du nouveau gouvernement libanais et la réalisation des espoirs du peuple libanais », a déclaré Mohammad ben Abdelrahmane al-Thani depuis Baabda. 

Mohammad ben Abdelrahmane al-Thani a assuré que le Qatar « continuera à soutenir le Liban, comme il l'a toujours fait (...) notamment après le rétablissement de la stabilité et le retour à la normalité de ses institutions constitutionnelles, suite à l'élection du président de la République. » « Après la formation du gouvernement, nous discuterons ensemble des moyens de soutenir les institutions publiques et de lancer des projets communs entre nos deux pays », a déclaré le Premier ministre qatari. Il a réaffirmé la volonté de son pays de « soutenir le Liban dans divers domaines dès la formation du nouveau gouvernement. »

Après l’élection du président de la République Joseph Aoun le 9 janvier 2025, Nawaf Salam, diplomate et président de la Cour internationale de justice, a été chargé, le 13 janvier 2025, de composer le nouveau gouvernement libanais. Mais cette formation bute sur les revendications des partis politiques traditionnels, particulièrement le tandem chiite Hezbollah-Amal, qui insiste pour obtenir le portefeuille régalien des Finances. Cela a poussé d’autres partis politiques, notamment les Forces libanaises (FL), à réclamer eux aussi un ministère de poids.

« Travaux d'exploration »

« Ma visite aujourd'hui à Beyrouth est une visite de soutien de l'État du Qatar au Liban, a déclaré le responsable depuis Baabda. Le Qatar sera présent dans le dossier de la reconstruction du Liban ». Le Qatar fait partie du Quintette (avec les États-Unis, la France, l'Arabie saoudite et Égypte) mobilisé pour tenter de débloquer la crise institutionnelle libanaise durant la période de vide présidentiel de plus de deux ans ayant précédé l'élection de Joseph Aoun. Mohammad ben Abdelrahmane al-Thani a aussi « réaffirmé l'engagement de l'État du Qatar à continuer de soutenir l'armée libanaise ». Doha fournit des subventions pour le carburant et les salaires de l'armée libanaise, en plus d'être un bailleur de fonds de l'État libanais. 

« Le Qatar a toujours été aux côtés du Liban, soutenant les Libanais dans les moments difficiles, a de son côté affirmé M. Aoun. Nous attendons avec impatience le retour des frères qataris au Liban ». « Nous apprécions grandement le rôle du Qatar dans le soutien à l'économie libanaise, en particulier dans les secteurs du pétrole et du gaz, et nous nous réjouissons de la reprise des travaux d'exploration bientôt, en coopération avec Total », a-t-il également dit.

Déjà, le 17 janvier, le président Joseph Aoun avait abordé au palais de Baabda le dossier des hydrocarbures offshore avec son homologue français, Emmanuel Macron en marge de la visite d'un jour de celui-ci au Liban. Le chef de l’État avait exhorté son invité à « inciter » TotalEnergies à « reprendre » ses opérations d’exploration dans les blocs pétroliers offshore. Longtemps bloqué par un litige frontalier entre le Liban et l’État hébreu, le forage d’exploration du bloc n°9 a été mené en 2023 après qu’un accord a été signé en octobre 2022 entre les deux pays pour résoudre leurs différends sur le tracé des frontières maritimes.

 « Terre brûlée »

Enfin, le Premier ministre qatari a « rejeté les violations israéliennes des termes de l'accord de cessez-le-feu et l'intrusion (israélienne) dans l'espace aérien libanais ». « Nous insistons sur la nécessité de mettre en œuvre la résolution 1701 (du Conseil de sécurité de l'ONU) afin que le Liban retrouve sa souveraineté », a-t-il ajouté.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du groupe chiite, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza. Un accord de cessez-le-feu a été conclu le 27 novembre 2024 mais le gouvernement de Benjamin Netanyahu a retardé jusqu'au 18 février le retrait complet des troupes israéliennes du Liban-Sud arguant d’un retard dans le déploiement de l’armée libanaise dans cette région.

Le Premier ministre qatari, Mohammad ben Abdelrahmane al-Thani et le président de la Chambre, Nabih Berry. Photo Ani.

À son arrivée mardi après-midi, le Premier ministre qatari avait été reçu à l'aéroport international de Beyrouth par le Premier ministre sortant libanais Nagib Mikati et s'est immédiatement rendu à Baabda. Après avoir rencontré M. Aoun, il s'est rendu à Aïn el-Tiné où il a été reçu par le président de la Chambre, Nabih Berry.

Ce dernier a remercié le Premier ministre qatari pour « le soutien indéfectible » de son pays au Liban. « Il a également informé le Premier ministre qatari des violations israéliennes de l'accord de cessez-le-feu et de la résolution 1701 de l'ONU, ainsi que de la politique de destruction systématique des villages frontaliers avec la Palestine occupée, transformant ces zones en terre brûlée », rapporte l'Agence nationale d'information. L'expression « terre brûlée » fait référence à une stratégie militaire ou à une politique de destruction systématique d'un territoire, souvent dans le but de rendre cette zone inhabitable ou inutilisable. M. Berry a enfin dénoncé « le refus d'Israël de mettre en œuvre l'accord de cessez-le-feu et de permettre le fonctionnement du comité chargé de surveiller le respect de cet accord ».

Le ministre qatari a ensuite été reçu par M. Mikati avant de se rendre à la résidence du Premier ministre désigné Nawaf Salam, à Koraytem, qu'il a invité à Doha. Il lui a également fait part de la disposition de son pays « à poursuivre son soutien au Liban dans divers domaines ». M. Salam a remercié le Premier ministre qatari pour sa visite et son appui, se disant optimiste quant à un « réchauffement des relations avec les frères arabes, ce qui aura des répercussions positives sur la reconstruction et l’attraction des investissements » au Liban.

Il y a dix jours, le chef de la diplomatie koweïtienne, Abdallah Ali al-Yahya, se trouvait à Beyrouth, et, avant lui, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, après plusieurs années de froid avec le Liban. En octobre 2021, les Émirats, l'Arabie saoudite, Bahreïn et le Koweït avaient rappelé leurs diplomates du Liban à la suite de remarques controversées faites par l'ancien ministre libanais de l'Information, Georges Cordahi, au sujet de la guerre menée par l'Arabie saoudite au Yémen. Le Qatar, qui entretient des relations cordiales avec Téhéran, avait alors arrondi les angles en condamnant fermement les propos « irresponsables » de Georges Cordahi, sans pour autant rompre les liens diplomatiques avec le Liban.

Le Premier ministre qatari, Mohammad ben Abdelrahmane al-Thani, a assuré mardi, à l'issue d'une réunion avec le président libanais Joseph Aoun, que le Qatar attend la formation d'un gouvernement libanais et soutiendra le pays du Cèdre, éprouvé par une crise économique et financière qui dure depuis 2019 ainsi que par les séquelles de la guerre entre le Hezbollah et Israël, et aidera à...
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M. Salam avait un argument de taille pour convaincre le duo chiite de renoncer à leurs exigences tordues mais ne l’a pas utilisé. Les plus grands donateurs qui sont l’Arabie Saoudite et les États Unis ont déclaré ne pas vouloir du HB ou Amal au sein du gouvernement sous peine de bloquer les aides. Berry et ses acolytes veulent réparer leurs dégâts pour faire taire la colère de leurs partisans avec cet argent. Alors comment vont ils s’y prendre si l’argent est bloqué à cause de leurs caprices? Quelle serait leur réponse pour convaincre ceux qu’ils ont sciemment ruinés?

Sissi zayyat

12 h 16, le 05 février 2025

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  • M. Salam avait un argument de taille pour convaincre le duo chiite de renoncer à leurs exigences tordues mais ne l’a pas utilisé. Les plus grands donateurs qui sont l’Arabie Saoudite et les États Unis ont déclaré ne pas vouloir du HB ou Amal au sein du gouvernement sous peine de bloquer les aides. Berry et ses acolytes veulent réparer leurs dégâts pour faire taire la colère de leurs partisans avec cet argent. Alors comment vont ils s’y prendre si l’argent est bloqué à cause de leurs caprices? Quelle serait leur réponse pour convaincre ceux qu’ils ont sciemment ruinés?

    Sissi zayyat

    12 h 16, le 05 février 2025

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