
Un partisan du Hezbollah devant une maison détruite par les bombardements de l’armée israélienne au Liban-Sud, à Khiam, le 28 janvier 2025. Rabih Daher/AFP
Pour la première fois depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, le 27 novembre, deux frappes de drones israéliens ont ciblé le nord du fleuve Litani, plus précisément Nabatiyé el-Faouqa, au Liban-Sud. Selon notre correspondant Mountasser Abdallah, l’une a ciblé la route entre Nabatiyé el-Faouqa et Zawtar et l’autre a atteint la bifurcation menant vers Zawtar. Selon le ministère de la Santé, ces frappes ont fait au moins 24 blessés. « L’armée de l’air a mené des frappes contre un camion et un autre véhicule appartenant au Hezbollah, qui transportaient des équipements militaires dans les régions de Chaqif et Nabatiyé, au sud du Liban, afin d’éliminer une menace », a commenté le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee.
Le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, a condamné « une agression qui constitue une nouvelle violation de la souveraineté libanaise et une transgression flagrante des accords de cessez-le-feu ainsi que des dispositions de la résolution 1701 de l'ONU », a-t-il déclaré. Selon un communiqué de son bureau de presse, M. Mikati a également contacté le général américain Jasper Jeffers, à la tête du comité de surveillance du cessez-le-feu, lui demandant de prendre une « position ferme en vue de garantir qu’Israël honore ses obligations en vertu du droit international ».
Cette frappe semble porter un message au Hezbollah, qui insiste pour dire que l’accord de cessez-le-feu prévoit son désarmement au sud du Litani uniquement. Elle intervient également dans un contexte tendu au Liban-Sud. Dimanche, des habitants vraisemblablement encouragés par le Hezbollah ont tenté de rejoindre leurs villages frontaliers, alors qu’Israël a annoncé qu’il comptait poursuivre l’occupation de ces localités au-delà de la date limite du 26 janvier. Si, depuis, l’État hébreu s’est retiré de plusieurs localités dans lesquelles l’armée libanaise s’est ensuite déployée, des tirs contre des habitants ont fait plus de 24 morts en deux jours. Le délai accordé à Israël a, lui, été prolongé jusqu’au 18 février. En échange de cette prolongation, Israël s’est engagé à ouvrir des négociations sur le sort des Libanais détenus par son armée après le 7 octobre 2023. M. Mikati a dans ce contexte annoncé mardi qu’Israël avait libéré neuf prisonniers libanais, appelant à la libération de neuf autres toujours détenus, selon lui. Dans un communiqué, il a « remercié le Comité international de la Croix-Rouge pour les efforts qu’il a déployés afin de libérer neuf Libanais détenus dans les prisons israéliennes », sans donner de détails sur les personnes libérées ni sur les circonstances de leur détention. Un porte-parole du CICR s’est de son côté « félicité de l’annonce de la libération de ressortissants libanais » et a dit « rester prêt à jouer son rôle d’intermédiaire neutre ».
La colère des habitants du Liban-Sud
De son côté, l’armée libanaise a entamé mardi son déploiement à Yaroun, dans le caza de Bint Jbeil, sans atteindre encore la place du village où un char israélien est toujours positionné. Ali Touhfa, président du conseil municipal, a fait savoir que les habitants avaient accédé à la périphérie ouest de la localité sans pouvoir arriver jusqu’au centre. « Les habitants ne reculeront pas tant qu’ils n’auront pas atteint tous les quartiers du village », a-t-il assuré. L’armée libanaise a ensuite annoncé sur son compte X que les Israéliens ont ouvert le feu en direction de soldats et de civils sur la route reliant Yaroun à Maroun el-Ras, blessant un militaire et trois civils.
Jusqu’à présent, la troupe est entrée dans les villages de Aïta el-Chaab, Boustane (caza de Tyr), Deir Mimas, Bani Hayyan, Tallousé et Taybé (caza de Marjeyoun). Elle est également présente de manière partielle à Marwahine (Tyr) et Yaroun (Bint Jbeil). Face à ces incidents, la colère des habitants s’est intensifiée. Ceux du village frontalier de Kfar Kila (caza de Marjeyoun) ont brièvement bloqué la route de Khardali, au niveau de Deir Mimas, qui relie Nabatiyé à Marjeyoun, pour protester contre le report de leur retour sur leurs terres.Dans le même contexte, l’armée israélienne a démoli à l’aide de bulldozers et incendié plusieurs bâtiments dans la zone de Mfaylha, à l’ouest du village de Meis el-Jabal. Dans le caza de Hasbaya, elle a déclenché au moins deux lourdes explosions à Wazzani. Une opération similaire avait déjà été effectuée la veille dans la même zone.
-VOILA L,OCCASION POUR LES MILICES, -DE MUTER LEURS MENACES EN FAITS, -ILS N,ATTENDENT PAS. ILS VOUS PROVOQUENT. -MEME AU NORD DU LITANI BARBU, -ET VOUS PERCHE, MAITRE DE L,ACCORD. - ALLEZ AVEC CE QUI RESTE ENCORE, -DE CHAIR A CANON ET MITRAILLETES, -LIBERER VOTRE TERRE CEDEE. =L,HONNEUR ET LA DIGNITE L,OBLIGENT. -DE SE SACRIFIER JUSQU,AU DERNIER, -POUR LIBERER SA TERRE, EST DEVOIR ! -ALLEZ, MONTREZ-NOUS VOTRE HEROISME, -CONTRE L,OCCUPANT DE VOTRE TERRE, -AU LIEU DE LE JOUER A L,INTERNE, -EN ABJECTS BLUFFS ET VILES MENACES. =NETANYAHU VOUS ATTEND. ALLEZ ! -POUR UNE AUTRE DIVINE DEFAITE !
11 h 06, le 29 janvier 2025