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Environnement - Recherche scientifique

Analyse des secousses telluriques : dix nouvelles stations sismiques au Liban

Cette avancée dans la capacité du CNRS-L à détecter et comprendre l’activité sismique au Liban a été réalisée grâce à un financement et un appui français.

Analyse des secousses telluriques : dix nouvelles stations sismiques au Liban

Des dommages engendrés par un tremblement de terre à Tripoli, au Liban-Nord, le 6 février 2023. Michel Hallak/L'Orient-Le Jour

Le terrible tremblement de terre en Turquie et en Syrie en février 2023, fortement ressenti au Liban du fait que la faille de Yammouné (la principale du pays) se trouve en prolongement de celles qui ont causé la catastrophe dans ces deux autres pays (elles forment ensemble la faille du Levant), est venu rappeler à l’inconscient collectif que le Liban est bien un pays à risque sismique.

La recherche scientifique et l’amélioration des capacités du Centre de géophysique de Bhannès du Conseil national de la recherche scientifique (CNRS-L) à analyser pareils événements sont essentielles à ce niveau, et elles viennent de bénéficier d’un coup de pouce de la France.

« À la suite du séisme survenu le 6 février 2023 en Turquie, en Syrie et ressenti fortement au Liban, la coopération bilatérale (franco-libanaise) en matière sismique a ainsi été considérablement renforcée », lit-on dans un communiqué de l’ambassade de France sur une récente visite de l’ambassadeur Hervé Magro au CNRS-L, axée sur les résultats de la coopération avec cet organisme libanais.

« J’avais soulevé la nécessité d’un développement de nos capacités de recherche et d’analyse en matière de sismologie dès septembre 2022, mais cette option s’est clairement imposée suite à l’épisode sismique qui a affecté le Liban en février 2023 », explique Tamara el-Zein, secrétaire générale du CNRS-L, à L’Orient-Le Jour.

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Dix nouvelles stations de sismologie à travers le pays ont ainsi été livrées au Liban grâce à ce soutien financier de la France. Le budget de 379 000 euros a également permis l’installation d’une unité de production photovoltaïque au Centre d’alerte précoce aux risques naturels du CNRS-L, dont le rôle a été déterminant notamment au cours de la dernière guerre entre le Hezbollah et Israël d'octobre 2023 à novembre 2024. L’accès continuel à l’énergie est en effet crucial pour ce centre qui doit travailler de manière permanente pour détecter les risques et les analyser.

Le Liban dispose initialement de 12 stations sismiques, il en possède dorénavant 22, installées dans les différents points sensibles du pays. « Il faut savoir que même les anciennes stations doivent continuellement être rénovées et digitalisées », souligne Tamara el-Zein. Elle précise que ces 10 nouvelles stations seront placées dans les endroits très stratégiques, et que les anciennes stations seront redistribuées dans d’autres zones, pour une couverture plus complète du territoire.

Compétences humaines et intelligence artificielle

La coopération entre le CNRS-L et la France en matière de sismologie ne s’arrêtera pas là : une convention a été signée le 23 janvier, lors de la visite de l’ambassadeur Magro au siège de l’institution, pour renforcer la collaboration franco-libanaise dans le domaine de la recherche en sismologie à l’avenir.

« Ce renforcement de la recherche nous permettra d’améliorer notre capacité de détection et d’analyse des événements qui ont lieu, et de moderniser notre recherche scientifique de manière à ce qu’elle contribue aux efforts mondiaux en matière de sismologie, notamment pour parvenir, qui sait, à prédire le moment exact des secousses sismiques », souligne-t-elle. La sismologie n’arrive en effet toujours pas à prédire l’instant de rupture des failles, même si elle permet d’analyser le mouvement de ces failles.

L’ambassadeur Hervé Magro (c.) accompagné par la secrétaire générale du CNRS-L Tamara el-Zein (à sa gauche), au cours de sa visite au Centre d’alerte précoce aux risques naturels. Photo envoyée par l’ambassade de France


Interrogée sur la place qu’aura l’intelligence artificielle dans cette recherche scientifique axée sur la sismologie, Tamara el-Zein affirme que même si les compétences humaines restent essentielles, « l’intelligence artificielle peut faciliter certaines tâches comme celle de faire rapidement la différence entre les secousses naturelles et celles, détectées par les machines mais d’origine humaine, causées par les explosions dans les carrières, par exemple », explique-t-elle.

Au cours de sa visite, M. Magro a affirmé que le CNRS-L « portait des enjeux majeurs pour l’indépendance et la souveraineté du Liban de demain ». Car, « sans recherche, il serait impossible de comprendre et d’anticiper les évolutions du monde. Il serait tout autant impossible d’imaginer les solutions de demain et d’éclairer les décisions des dirigeants au travers de données objectives et fiables pour la reconstruction du pays », a-t-il ajouté.

Le terrible tremblement de terre en Turquie et en Syrie en février 2023, fortement ressenti au Liban du fait que la faille de Yammouné (la principale du pays) se trouve en prolongement de celles qui ont causé la catastrophe dans ces deux autres pays (elles forment ensemble la faille du Levant), est venu rappeler à l’inconscient collectif que le Liban est bien un pays à risque sismique.La...
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