Un quartier de la banlieue sud de Beyrouth en ruines, le 27 novembre 2024. Photo MOhammad Yassine
Le quotidien libanais al-Akhbar, proche du Hezbollah, a indiqué que le parti chiite avait déjà versé 400 millions de dollars à 140 000 personnes affectées par les bombardements israéliens, lesquels ont détruit des zones entières au Liban-Sud, dans la Békaa et dans la banlieue sud de Beyrouth pendant plus de 15 mois d’affrontements entre les deux belligérants.
Citant des sources au fait du dossier, le quotidien a précisé que ces montants auraient été payés aux bénéficiaires dans un délai de 55 jours, suivant a priori le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre dernier. Les sources mentionnent un délai de dix jours pour valider les dossiers, « depuis l’évaluation des dommages jusqu’au paiement ». Selon plusieurs témoins anonymes contactés par L’Orient-Le Jour et résidant à Beyrouth, le parti avait commencé à verser les premières aides dans les deux semaines suivant le cessez-le-feu.
Le quotidien fait état d’un montant moyen de 2 860 dollars par dossier, plafonné à 14 000 dollars, « en fonction de l’importance des dégâts causés aux bâtiments et aux logements ». Il précise que ce montant n’inclut pas la reconstruction. Ces aides comprenaient normalement un volet destiné au logement pour ceux qui avaient été obligés de fuir les bombardements, et un autre pour l’aménagement, selon les informations ayant circulé ces deux derniers mois. Al-Akhbar ajoute que certains dossiers nécessitent des traitements plus longs en fonction du niveau de destruction des logements.
Il note également que la fondation Jihad el-Bina', l’une des plus importantes associations relevant directement du Hezbollah, et Qard el-Hassan, l’organisme de microfinance du parti chiite, entre autres acteurs impliqués, cherchent à « accélérer le processus de recensement des dégâts, d’évaluation des coûts et de paiement ».
Selon un rapport publié par Jihad el-Bina', le nombre total d’unités de logement recensées jusqu’au 20 janvier 2025 s'élève à 268 317 dans 448 villages et villes, grâce au travail d’une équipe de 466 ingénieurs, ainsi que de 149 employés chargés de saisir les déclarations électroniquement.
En novembre, avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, Jihad el-Bina' avait estimé que plus de 45 000 logements avaient été détruits dans la seule banlieue sud de Beyrouth entre le 8 octobre 2023 et la fin octobre 2024, évaluant alors la facture des dégâts à plus de 630 millions de dollars.
Également en novembre, la Banque mondiale avait estimé à plus de 3 milliards de dollars la facture des destructions israéliennes jusqu’à la fin octobre 2024. Plus de 4000 personnes ont perdu la vie depuis le début des affrontements entre le parti chiite et Israël, qui ont commencé au lendemain du déclenchement de la guerre de Gaza. Le cessez-le-feu a été assorti d'une période de deux mois devant permettre l'application de ses modalités, contrôlée par une commision ad hoc où les États-Unis et la France. Cette période expire dimanche soir, mais Israël tente d'obtenir une extension auprès des États-Unis.
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19 h 31, le 23 janvier 2025