
Le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Kassem, lors d'une interview sur la chaîne NBC. Photo d'archives NBC
Le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, s'est adressé samedi à l'État libanais et à la communauté internationale : « Ne testez pas notre patience », a-t-il lancé lors d'un discours tenu pendant un événement consacré à la « Résistance à Gaza », à la veille de l'entrée en vigueur d'une trêve entre le mouvement Hamas et Israël dans l'enclave, qui pourrait mener à la fin d'une guerre dévastatrice de plus d'un an.
Au Liban, où le parti chiite a ouvert un front de soutien à Gaza le 8 octobre 2023, la guerre entre le Hezbollah et Israël s'est amplifiée en septembre dernier, dégénérant en guerre totale. Un cessez-le-feu a été conclu le 27 novembre et doit expirer le 26 janvier prochain, mais le Hezbollah, tout comme les autorités libanaises, dénoncent des violations régulières de cet accord.
« Notre patience face aux violations (israéliennes) visait à donner une chance à l'État libanais, responsable de cet accord, ainsi qu'aux leaders internationaux. Mais je leur dis : ne testez pas notre patience », a ainsi lancé Naïm Kassem. « J'appelle l'État libanais à être ferme face aux violations dont le nombre dépasse la centaine, cela ne peut pas continuer. L'accord conclu se limite au sud du Litani », a-t-il poursuivi en faisant référence au fleuve Litani, au nord duquel le Hezbollah est censé se retirer et laisser la main à l'armée libanaise et aux troupes de l'ONU.
« Sortis glorieux et la tête haute »
Dans son discours de samedi, le chef du Hezbollah a commencé par saluer « un jour de la victoire contre l'odieux ennemi israélien », ainsi que l'opération « Déluge d'al-Aqsa » du 7 octobre 2023 qui « a ravivé la cause palestinienne, dont l'écho est parvenu dans tous les recoins de la terre », alors que la trêve doit entrer en vigueur dimanche à Gaza. Il a déploré des « immenses sacrifices » mais « qui ont permis de stopper le projet d'asservissement » d'Israël dans l'enclave.
« Ce cessez-le-feu ne varie pas de celui proposé en mai 2024, ce qui prouve la ténacité de la Résistance », a-t-il estimé, affirmant qu'Israël a « subi de lourdes pertes » dans ses rangs, mais aussi économiquement et psychologiquement. « Ce peuple au sein de l'entité israélienne ne sera pas installé en Palestine. Attendez les prochains jours et mois pour voir les conséquences. Les dissensions internes au sein d'Israël s'accumuleront, et il n'y a pas d'autre solution pour la Palestine que de restituer cette terre à ses habitants », a estimé le chef du parti chiite.
Cheikh Kassem a également rendu hommage à la mémoire de Hassan Nasrallah, son prédécesseur, assassiné le 27 septembre dernier lors de lourdes frappes israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth. « Le Hezbollah a contrecarré les objectifs d'Israël qui voulait détruire la Résistance au Liban, qui en est ressortie glorieuse et la tête haute », a-t-il affirmé. « Nous en sortons la tête haute, les armes restent toujours aux mains des résistants et la résolution 1701 est un cadre général », a-t-il poursuivi en allusion à la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée en 2006, qui a mis fin à la guerre entre le parti chiite et Israël et prévoyait la seule présence de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) et de l'armée libanaise au Liban-Sud. « Quant aux plans visant à utiliser la résistance et ses armes, cela est discuté au sein d'une stratégie de défense et par un dialogue visant à protéger la force, la souveraineté et l'indépendance du Liban. »
Joseph Aoun grâce au tandem chiite
Le chef du Hezbollah, qui ne s'était pas exprimé depuis l'élection de Joseph Aoun à la tête de l'État libanais le 9 janvier dernier, a abordé la question. « C'est notre participation en tant que Hezbollah et Amal qui a conduit à l'élection du général Joseph Aoun par consensus », a-t-il asséné. « Personne ne peut nous tenir à l'écart d'une participation politique effective dans le pays, nous sommes un composant essentiel du Liban et de sa renaissance », a poursuivi Naïm Kassem, en allusion aux consultations parlementaires menées par le Premier ministre désigné Nawaf Salam en vue de former un nouveau gouvernement.
Ces tractations ont duré deux jours, mais les blocs parlementaires du Hezbollah et du mouvement chiite Amal ont boycotté les consultations. Nawaf Salam a fini par s'entretenir avec le président du Parlement Nabih Berry, chef d'Amal, qui a salué une rencontre « prometteuse », laissant ainsi entendre qu'un gouvernement pourrait être bientôt formé avec la participation du tandem chiite. « Personne ne tirera profit des résultats de l'agression (israélienne) dans la politique intérieure. Le développement politique est séparé de la situation de la Résistance », a insisté Naïm Kassem dans son discours.
Pourquoi tous mes commentaires sur ces inepties prononcées par ce mec ont été censurés?
17 h 17, le 20 janvier 2025