La congestion routière mercredi 7 janvier dans la localité de Chadra, en raison de la contrebande de marchandises entre le Liban et la Syrie. Photo envoyée par notre correspondant Michel Hallak
La localité de Chadra (village du Akkar, Liban-Nord) souffre actuellement d’une importante congestion de la circulation routière, en raison de la contrebande de marchandises à bord de camions empruntant la route principale du village, menant ou partant des postes frontaliers illégaux avec la Syrie. La route reliant le village voisin de Wadi Khaled aux autres localités du Akkar est notamment bloquée, selon les informations de notre correspondant dans le Nord, Michel Hallak.
Des centaines de camions transportant des centaines de tonnes de ferraille en provenance de Syrie vers le Liban, ainsi que des camions chargés de carburants, gaz et denrées alimentaires acheminés du Liban vers la Syrie, bloquent ainsi l’artère vitale de Chadra. Ces perturbations sont exacerbées par les inspections menées par les forces de sécurité au point de contrôle de Chadra, visant à surveiller et contrôler la cargaison de ces camions.
Le régiment des frontières à la caserne Simon Chahine dans le village de Chadra souffre de sous-effectif. Le 5 octobre 2023, lors d’une tournée de journalistes, un major de l’armée déclarait ainsi qu’il fallait « dix fois plus de militaires » le long de cette frontière-nord avec la Syrie (et une partie de la frontière-est) en vue d’assurer un contrôle efficace d’une zone, qui depuis des années fait face à l’entrée illégale de réfugiés syriens et de marchandises de contrebande.
Une situation « intolérable » pour les habitants
La congestion routière est devenue une source majeure de préoccupation pour les habitants, et avant tout pour les écoles, selon notre correspondant. Des directeurs d'établissements de la région de Wadi Khaled ont ainsi indiqué que la majorité des écoles publiques accusent des retards dans le programme scolaire, les enseignants, pour la plupart habitant à l'extérieur de la région, ne pouvant arriver à l'heure. Il en va de même pour les bus scolaires transportant les élèves de Wadi Khaled, Machta Hassan, Machta Hammoud et Chadra, qui ne peuvent atteindre leurs établissements situés à Kobeyate, Andqit ou Halba. La situation affecte également les employés administratifs.
Face à ces embouteillages quotidiens qui paralysent presque complètement la circulation dans la localité, les habitants de Chadra ont exprimé leur mécontentement et ont appelé les autorités compétentes et les forces de sécurité à prendre des mesures efficaces et rapides pour résoudre une situation devenue « intolérable ».