
La réunion du gouvernement s’est tenue mercredi après-midi au Grand Sérail. Photo tirée du compte X de la présidence du Conseil
La réunion du gouvernement sortant de Nagib Mikati s’est déroulée comme prévu, mardi après-midi au Grand Sérail, avec un ordre du jour comprenant au moins 35 points, sans prendre en compte les dossiers ajoutés ultérieurement.
Parmi les sujets abordés figuraient notamment l’afflux de Syriens au Liban après la chute du régime de Bachar el-Assad dimanche dernier – estimé à 85 000 personnes selon le ministre sortant des Affaires sociales, Hector Hajjar –, le sort des disparus et des détenus libanais en Syrie ainsi que le lancement de la première phase de la reconstruction. Ces points ont été discutés lors du point de presse auquel ont participé les ministres sortants de l’Information, Ziad Makari, et des Travaux publics, Ali Hamiyé.
Plus tard dans la soirée, dans l’un des premiers procès-verbaux publiés par le Conseil des ministres, le gouvernement a approuvé le projet de stratégie nationale de gestion intégrée des déchets ménagers, présenté par le ministère de l'Environnement, accompagné d’une étude d’impact environnemental, social et stratégique.
Au cours de la réunion, le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, a réaffirmé que son gouvernement restait concentré sur le dossier des disparus et des détenus en Syrie et qu’il ne manquerait pas de fournir tous les efforts et l’assistance nécessaires pour résoudre cette question humanitaire et nationale, afin de mettre fin aux souffrances des individus concernés et de leurs familles, comme rapporté par Ziad Makari.
Le Premier ministre est également revenu sur une rencontre qu’il a eue lundi avec le ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, et le ministre de la Justice, Henri Khoury. Ils collaborent avec les autorités syriennes pour faire toute la lumière sur le sort des disparus et vérifier leur présence sur les listes des prisonniers incarcérés en Syrie. Il a aussi rappelé avoir ordonné la mise en place rapide d’une équipe chargée d’inspecter les prisons libanaises, en attendant que le Parlement décide d’une éventuelle loi d’amnistie.
Cette initiative vise à répondre aux problématiques de surpopulation carcérale récurrentes, alors que des groupes islamistes au Liban réclament activement une amnistie générale, notamment suite à la chute du régime Assad et à la montée en puissance de la coalition rebelle menée par le groupe islamiste Hay’at Tahrir el-Cham (HTC).
Lors de la réunion, l’exécutif prévoyait d’examiner deux rapports concernant les Libanais disparus, enlevés ou emprisonnés en Syrie. Il est estimé qu’environ 725 Libanais sont actuellement détenus dans ce pays, selon la commission récemment créée par les autorités libanaises pour traiter cette question. « Les données concernant les détenus libanais dans les prisons syriennes ne sont pas encourageantes, et deux comités travaillent sérieusement sur ce dossier », a déclaré le ministre de l’Information à l’issue de la réunion. Le Conseil des ministres a également approuvé la mise en place d’une hot-line gratuite, composée de 4 chiffres, qui permettra aux individus concernés de contacter directement la chambre des opérations rattachée à la Commission nationale des disparus.
Étude des dégâts et déblayage
L’autre décision majeure de ce Conseil des ministres a été la validation du processus lançant les opérations d’évaluation des dégâts et de déblayage des débris et des décombres dans les régions touchées par les bombardements israéliens avant le cessez-le-feu conclu avec le Hezbollah. Entré en vigueur le 27 novembre dernier, cet accord a mis fin à plus de deux mois de bombardements israéliens intenses, principalement au Liban-Sud, dans la Békaa et dans la banlieue sud de Beyrouth. En plus des 4 000 personnes tuées depuis le 8 octobre 2023, date du début des affrontements d’abord très localisés entre les deux belligérants, les dégâts se chiffrent en milliards de dollars.
Le Conseil des ministres devait décider s’il allait lancer le processus d’évaluation et de déblayage par le biais d’accords de gré à gré ou via des appels d’offres. C’est la seconde option qui a été retenue « après coordination avec les autorités compétentes et l’approbation de l’Autorité des marchés publics ». Le contenu des cahiers des charges devrait en principe être disponible mercredi et normalement publié sur le site de l’Autorité.
M. Hamiyé a fait savoir que des crédits avaient été transférés au Conseil du Sud (900 milliards de livres libanaises, soit 10 millions de dollars), à l’Union des municipalités de la banlieue sud de Beyrouth (900 milliards de LL) et au Haut Comité de secours (500 milliards de LL, soit 5,6 millions de dollars) pour leur permettre de lancer les appels d’offres.
« Dans ce cadre, nous réaffirmons l’engagement à respecter les directives et les normes environnementales. Le ministère de l’Environnement nous a fourni une liste des carrières et sites d’extraction situés sur des propriétés publiques et privées, établie à partir d’un recensement effectué par l’armée il y a quelque temps. Sur cette base, certaines carrières ont été fermées, mais il est nécessaire de les réhabiliter », a encore assuré Ali Hamiyé. Il a ajouté qu’un projet d’élargissement de la décharge de Costa Brava avait été approuvé pour permettre d’entreposer les débris.
Les violations israéliennes
Ali Hamiyé a affirmé que le gouvernement avait demandé au Comité d’urgence institué pour répondre aux développements de la guerre « d’élargir son champ d’action pour soutenir les déplacés venus de Syrie ». Il a ajouté que le ministère de l’Énergie et de l’Eau « fournira des quantités de mazout aux abris pour répondre à leurs besoins ». Selon la chaîne MTV, dont les informations ont partiellement été confirmées par Ziad Makari, des représentants syriens d’une coalition menée par HTC, en charge du point de passage de Jdeidet Yabous, ont rencontré ce mardi des officiers de la Sûreté générale au poste-frontière libanais de Masnaa. Cette réunion visait à définir les procédures à mettre en place sous une semaine pour organiser le passage à la frontière.
M. Makari a de son côté dénoncé les « violations israéliennes inacceptables » de l’accord de cessez-le-feu et annoncé une réunion du comité de suivi aujourd’hui mercredi à Naqoura (caza de Tyr) pour traiter cette question. Mardi, des tirs israéliens ont visé Naqoura ainsi que les environs de Helta, dans le caza de Hasbaya, selon notre correspondant au Liban-Sud Mountasser Abdallah.
« La session gouvernementale tenue à Tyr, peu après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 27 novembre entre Israël et le Hezbollah, a eu un impact positif au niveau local et international. Elle a renforcé la confiance dans les mesures prises par l’armée, notamment son déploiement progressif et le retrait israélien, bien que lent, du territoire libanais », a déclaré Ziad Makari, reprenant le discours du Premier ministre sortant Nagib Mikati en ouverture du Conseil. « Nous insistons aussi sur la nécessité de signaler ces violations au comité de suivi et aux ambassadeurs pour assurer une stabilité durable au Liban-Sud. La réunion prévue mercredi à Naqoura abordera ces questions et cherchera à y mettre fin. »
Le Premier ministre a en outre évoqué l’engagement de la Grèce à renforcer son aide à l’armée libanaise, au-delà des promesses faites lors de la conférence de soutien au Liban tenue en octobre dernier à Paris. Cet appui avait été confirmé par le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis au cours de sa visite à Beyrouth lundi.
Le ministre de l’Information a par ailleurs exprimé l’espoir que la séance parlementaire prévue le 9 janvier pour élire un président de la République après plus de deux ans de vide à la tête de l’État « se déroulera dans de bonnes conditions ». Il a aussi souhaité « succès et chance au peuple syrien pour servir l’intérêt commun entre le Liban et la Syrie ».
Ni Ali Hamiyé ni Ziad Makari n’ont fourni de compte rendu exhaustif des autres décisions prises pendant le Conseil des ministres. Le prolongement de l’accord sur la fourniture de fuel irakien à Électricité du Liban et l’approbation de décrets sur l’organisation de l’Autorité des marchés publics figuraient notamment à l’ordre du jour.
Que du bla bla pour faire semblant d’être utiles. Ces politiciens véreux ne veulent pas de retour à la normale de notre pays qu’on se le dise. Ca signifierait la fin de leur règne et l’arrêt du pillage exercé par leurs soins. Ils veulent des aides, des conseils mais ne comptent pas lâcher leur poule aux œufs d’or qui a fait d’eux des gens en costards cravates alors qu’ils ne sont que des furieux et des bouseux. Commençons alors par les déloger de force, afin que devienne possible.
12 h 21, le 18 décembre 2024