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Nos Lecteurs ont la Parole

La quatrième tentative de restauration de la souveraineté libanaise sera-t-elle la bonne ?

Le rétablissement de la souveraineté de l’État et le respect de la Constitution sont les conditions fondamentales pour aider le peuple libanais.

Pour la quatrième fois depuis un demi-siècle de guerres, le Liban se trouve aujourd’hui à un moment charnière de son histoire, depuis le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. Le soulagement (relatif) apporté peut et doit être mis à profit par les Libanais de bonne volonté pour que l’État puisse retrouver sa souveraineté et sa stabilité aux niveaux institutionnel et politique, et reconstruire son économie. Il s’agit en effet d’une occasion en or.

Tout comme les précédentes occasions, en 1982, 1989 et 2005, la communauté internationale est au chevet du Liban, armée des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, qui ont été votées pour appuyer le redressement du pays.

Ces trois tentatives s’étaient malheureusement soldées par un échec : les leviers entre les mains de l’État libanais, qui avait abdiqué sa souveraineté en 1969, et l’a confirmée en 1973, étaient trop faibles pour s’imposer dans le jeu des puissances telles que la Syrie, l’OLP, Israël, l’Iran et les forces de facto au Liban.

Ce scénario se répète aujourd’hui, de manière plus dramatique, certes, et on ne peut que déplorer les milliers de victimes, les centaines de milliers de déplacés et les dizaines de milliards de dégâts matériels. Mais il semble bien que cette fois-ci, la chance tourne au profit du Liban.

Depuis l’escalade entre Israël et le Hezbollah, le Comité de coordination libano-français (CCLF) a multiplié les rencontres avec les autorités françaises pour porter un message de soutien et de paix au Liban : arrêt des hostilités, retour à la légalité, monopole des armes à l’État libanais, respect de la Constitution.

L’évolution très rapide de la situation, au Liban comme en Syrie, est encourageante, l’étau autour de l’État libanais se relâche.

Mais cela reste insuffisant, à en juger par les échos qui nous parviennent. Les Libanais sont appelés à unifier leurs rangs en créant des ponts solides entre les différents courants et groupes parlementaires, même s’ils se considèrent différents ou même opposés : souverainistes, réformistes, centristes, indépendants, « du changement », etc. La question la plus importante est le rétablissement de la souveraineté de l’État. Pour le reste, il suffit d’esquisser un cadre général. Souvenons-nous de l’alliance entre gaullistes et communistes à la veille de la libération de la France en 1944, et qui s’est transformée en adversité une fois la souveraineté de la France rétablie, une adversité sous l’égide d’un État juste et indépendant.

L’urgence est donc d’élire un président qui s’engage à mettre pleinement en œuvre la résolution 1701, restaurer la confiance de la communauté internationale, et surtout celle des investisseurs, pour que les fonds de reconstruction passent uniquement par les voies officielles.

L’évolution spectaculaire de la situation, dont les contours restent à déterminer, ne peut que libérer encore plus les personnalités libanaises dans l’œuvre de rassemblement.

L’avenir du Liban repose sur des actions décisives menées aujourd’hui. Car les Libanais, dans leur écrasante majorité, aspirent à la paix, à la stabilité et à un pays libre de toute ingérence extérieure. À nous de jouer maintenant !

Coordinateur du CCLF, un collectif d’associations de la diaspora en France. Auteur de « Liban, est-il permis de se taire ? » aux éditions Publishroom-Factory, mai 2024.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Le rétablissement de la souveraineté de l’État et le respect de la Constitution sont les conditions fondamentales pour aider le peuple libanais. Pour la quatrième fois depuis un demi-siècle de guerres, le Liban se trouve aujourd’hui à un moment charnière de son histoire, depuis le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. Le soulagement (relatif) apporté peut et doit être mis à...
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Le Hezbollah a detruit le Liban

Eleni Caridopoulou

00 h 27, le 17 décembre 2024

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Commentaires (1)

  • Le Hezbollah a detruit le Liban

    Eleni Caridopoulou

    00 h 27, le 17 décembre 2024

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