Depuis début décembre, 83 sapins, un carrousel magique, plus de 142 425 lumières de Noël, 2 200 colombes en papier, 3 048 mètres de ruban, des guirlandes, des cloches, des bonhommes en pain d’épices, un grand traîneau et 72 couronnes classiques suspendues sur les façades nord et sud de la résidence donnent le ton et les couleurs des fêtes « à la Biden » avec deux mots d’ordre : paix et lumière. « Nous avons aimé ouvrir chaque année davantage les portes de la Maison du peuple, perpétuant ainsi l’esprit de bonne volonté et de gratitude », a indiqué Jill Biden dans un message qui ressemble à un adieu.
Dans un communiqué, elle a expliqué que « les fêtes de fin d’année ont toujours occupé une place particulière » dans son cœur et celui de son époux, Joe Biden, alors qu’elle avait invité les enfants des membres de la garde nationale de tout le pays pour venir l’aider à peaufiner la décoration.
Cette année, comme les autres, plus de 300 bénévoles de tout le pays ont travaillé durant une semaine pour enrober l’intérieur et l’extérieur des lieux de l’esprit de Noël selon les thèmes choisis par le couple présidentiel. Comment les Biden ont-ils conçu leur dernier Noël à la tête du pays ? Après une année secouée par d’énormes perturbations et guerres qui ont ébranlé le monde (et continuent de le faire), et des élections perdues, ils ont opté pour l’accalmie. « La force de notre pays et l’âme de notre nation viennent de vous. Que la promesse de cette “saison de paix et de lumière” guide votre chemin », peut-on lire dans le livre d’or marquant cette occasion.
Il y a quelques jours, la First Lady Jill Biden s’est transformée en guide pour exposer ce thème à l’intention de la presse. Dans une Maison-Blanche illuminée, elle aussi a troqué sa tenue de travail pour ses habits de fêtes. La visite, retransmise sur les réseaux sociaux, a dévoilé l’ambiance feutrée des fêtes de cette année 2024, dominée par des tonalités douces et rassurantes.
La nature et le naturel
À leur arrivée, les visiteurs sont invités à pénétrer dans l’aile est de la Maison-Blanche sous un gigantesque jeu d’étoiles diffusant une lumière tournante, avant de découvrir une verdure luxuriante et des guirlandes noyant le hall central d’un sentiment de tranquillité. Le retour au naturel règne partout en l’absence d’illuminations éblouissantes, favorisant plutôt une clarté agréable à l’œil. La nature et le naturel sont présents dans le choix de la décoration. La China Room a pris un air débonnaire avec pour thème : la nourriture, c’est l’amour, illustré par un établi de boulanger et des pains artisanaux artistiques qui rappellent la patience et l’attention requises pour la cuisson du pain. La transformation de cette pièce est occasionnelle car la China Room, devenue pour la première fois une salle d’exposition avec la Première dame Edith Wilson en 1917, abrite la vaisselle utilisée par les anciennes familles présidentielles. La plupart des présidents, à commencer par George Washington, sont représentés par un service de table officiel en porcelaine, verre et argent.
L’hymne à la joie se ressent immédiatement lorsque l’on traverse la colonnade est, ornée d’une collection de cloches de couleurs cuivrées, suspendues au plafond, et ponctuée de cloches de traîneau qui bordent les arcades. Juste avant d’y entrer, un traîneau tiré par des chevaux transporte un sapin de Noël décoré de cloches et de lumières. La magie de la fête se fait sentir en toute discrétion et se poursuit dans la East Room, avec un auvent enveloppant le plafond et les fenêtres et diffusant une douce chute de neige.
Du côté des Trump, célébration de deux beaux-pères
Comme à l’accoutumée, le président élu Donald Trump réunira autour de lui les 24 et 25 décembre toute sa famille, ses proches et une poignée de happy few. Place au flamboyant, au luxe et à l’opulence, à l’image du maître de céans. Des hôtes spéciaux sont attendus, dont certains membres du clan et de la nouvelle administration. Et notamment Le Libano-Américain Massad Boulos (53 ans) et Charles Kushner (70 ans), tous les deux respectivement beaux-pères des filles de Donald Trump, Tiffany et Ivanka. Le premier n’est plus à présenter au public libanais depuis la réélection de Donald Trump. Il a activement participé à la campagne électorale de ce dernier qui a vu en lui « un négociateur habile et un défenseur inflexible de la paix au Moyen-Orient » le nommant conseiller spécial pour cette région. Et, pour ne pas faire de jaloux, Trump vient de désigner Charles Kushner (70 ans) ambassadeur des États-Unis à Paris. Celui-ci n’est autre que le père de Jared Trump, l’époux de la fille aînée de Trump, Ivanka. Ce nouveau diplomate s’est fait auparavant une réputation, parfois controversée, dans le domaine de l’immobilier à New York. En 2005, il avait été reconnu coupable d’évasion fiscale et avait passé 14 mois dans une prison fédérale. Il avait repris sa carrière dans l’immobilier après sa libération.
Il a néanmoins à son actif plusieurs grandes donations à des universités et à des hôpitaux. Après avoir été un supporter financier du parti démocrate, il a passé dans le camp républicain. En 2015, lui et sa famille avaient fait un versement de 100 000 dollars à la fondation Make America Great Again de Donald Trump, soutenant sa campagne pour la présidence.
Un autre hôte de marque sera de la fête, le milliardaire Elon Musk devenu inséparable de Trump qui a créé à son intention un nouveau ministère de l’Efficacité gouvernementale. Une complicité qui a suscité cette réflexion de la virulente chroniqueuse du dimanche du New York Times, Maureen Dowd : « Trump se parfume à l’Eau de Musk. »
Paix et lumière après avoir largement contribué à semer pagaille et désolation dans le monde...
08 h 15, le 14 décembre 2024