Le ministre libanais sortant de l'Intérieur Bassam Maoulaoui a affirmé mardi que neuf Libanais qui étaient détenus dans les prisons syriennes sont rentrés au Liban, dans la foulée de la chute du régime du président syrien Bachar el-Assad.
L'offensive menée il y a une dizaine de jours par les rebelles a permis de libérer des centaines de prisonniers dans plusieurs villes syriennes, dont des Libanais.
« Neuf Libanais détenus dans les prisons syriennes sont arrivés au Liban », a affirmé M. Maoulaoui au cours d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion du conseil central de sécurité, notant que le ministère œuvre pour effectuer un recensement et fournir les informations nécessaires concernant les personnes disparues en Syrie. Il a aussi assuré qu'« aucun responsable sécuritaire de l'ancien régime syrien recherché par la justice libanaise ne se trouve actuellement au Liban ». Le ministre a précisé que certaines familles syriennes se trouvaient au Liban, mais qu'il n'y avait « pas d'interdictions, de jugements, ni de mesures judiciaires à leur encontre ».
Bassam Maoulaoui a en outre estimé que « la situation sécuritaire est acceptable et cohérente au Liban ». « Il n'y a pas de déplacements inquiétants vers le pays », a-t-il souligné, notant que ceux-ci sont d'ailleurs « surveillés par tous les services de sécurité ».
Il a ajouté que « de strictes mesures sont appliquées pour empêcher les entrées aléatoires au Liban », affirmant qu'un nouveau point de contrôle de l'armée et de la Sûreté générale sera installé au point de passage de Masnaa. « Seules les personnes résidant légalement au Liban et disposant d'un passeport étranger ou d'un permis de séjour étranger peuvent entrer au Liban. Ceux qui disposent d'un billet d'avion réservé peuvent entrer dans le pays en transit », a-t-il expliqué.
Mikati s'active
Plus tôt dans la journée, le bureau du Premier ministre sortant Nagib Mikati avait affirmé dans un communiqué qu'il suivait de près les informations concernant l'entrée au Liban ou le transit d'anciens responsables syriens.
Selon le texte, M. Mikati a mené des contacts avec le ministre de la Justice Henri Khoury, le procureur général près la Cour de cassation Jamal Hajjar et le directeur par intérim de la Sûreté générale Élias Baïssari à ce sujet. Il a dans ce cadre « donné ses directives pour que ce dossier soit soumis aux lois et règlements en vigueur, sous la supervision des autorités judiciaires compétentes et dans l'intérêt du Liban et du peuple libanais ainsi que de l'avenir des relations avec le peuple syrien ».
La question des disparus libanais en Syrie est très polémique, les responsables syriens ayant toujours nié leur présence dans leurs prisons. Quant à l’État libanais, ses efforts ont été constamment en deçà du minimum nécessaire pour faire la lumière sur ce dossier.
Dans un papier dans Le Monde, Hélène Sallon cite des Syriens disant que les militaires libanais à la frontière se font payer 200 dollars par personne pour laisser-passer.
06 h 52, le 14 décembre 2024