Dans le sillage du cessez-le-feu conclu entre le Hezbollah et Israël et entré en vigueur le mercredi 27 novembre à l’aube, plusieurs compagnies aériennes ont manifesté leur intention de rétablir leur desserte de l’Aéroport international de Beyrouth (AIB) qu’elles avaient suspendue courant septembre, lorsque les affrontements entre les deux belligérants ont changé d’échelle.
Certaines n’ont pas modifié leurs plans et ne reprendront pas leurs vols avant la date qu’elles s’étaient fixée au moment de suspendre leurs vols, restant prudentes face à une situation qu’elles considèrent encore incertaine à la suite des incidents survenus pendant le cessez-le-feu, même si la situation semble pour l’heure contenue.
Les autres ont soit décidé d’attendre que les fêtes passent, soit choisi de prendre les devants pour capter une demande émanant essentiellement des membres de la diaspora libanaise pressés de profiter de l’accalmie sécuritaire pour rendre visite à leur famille au Liban à l’occasion des fêtes de fin d’année.
Ces voyageurs ont épuisé en moins d’une semaine les places proposées par la Middle East Airlines (MEA), dont les avions ont été les seuls à assurer des vols à destination de la capitale libanaise pendant les deux derniers mois. La compagnie aérienne nationale a déjà augmenté son nombre de vols disponibles à partir du 12 décembre et a aussi commencé à ajouter des vols supplémentaires, selon une source anonyme qui y travaille.
Quant aux agences de voyages libanaises, elles retrouvent le sourire. « En cinq jours, nous avons travaillé autant que sur le reste du mois de novembre », se réjouit le patron de l’agence We Reach the World, Raymond Wehbé, basé à Beyrouth, un constat confirmé par deux autres agences que nous avons contactées. « Sur certaines liaisons, comme Beyrouth-Paris, les avions sont pour l’instant pleins à l’arrivée à Beyrouth et presque vides au départ. Pour d’autres, entre la capitale libanaise et des destinations du Golfe ou de l’Irak, les appareils sont bondés dans les deux sens », ajoute-t-il. Les prix ont assez logiquement atteint des sommets.
Le président de l’Association des agences de voyages et de tourisme au Liban estime pour sa part que la forte hausse de la demande « peut pousser des compagnies aériennes à changer leurs plans, et il y a de grandes chances pour que plusieurs autres compagnies basées dans la région reprennent leurs vols à destination de l’aéroport de Beyrouth dans les jours qui viennent ». En haute saison, le nombre de passagers qui transitent par l’AIB par mois peut facilement dépasser la barre de 500 000 lors d’une année normale, en comptant les départs, les arrivées et les transits.
Raymond Wehbé précise enfin que toutes les compagnies qui reprennent leur desserte de Beyrouth le font progressivement et peuvent changer d’avis si la situation sécuritaire l’impose, ce que l’Attal confirme aussi.
Les compagnies qui ont confirmé la reprise des vols en décembre
– Royal Jordan a été la première à effectivement reprendre ses vols entre Amman et Beyrouth, depuis le dimanche 1er décembre, avec un vol par jour.
– Turkish Airlines avait espéré reprendre ses vols à partir du samedi 30 novembre, mais a finalement attendu le 3 décembre pour opérer son premier vol Istanbul-Beyrouth. La compagnie turque pourrait rapidement augmenter la fréquence de ses vols, selon les échos qui proviennent des agences de voyages.
– Ethiopan Airlines a été la première à annoncer officiellement la reprise de ses vols entre Beyrouth et Addis-Abbeba. Le premier d’entre eux est programmé le 8 décembre.
– Qatar Airways : le premier vol marquant le retour de la compagnie du riche émirat gazier à l’AIB est prévu le 9 décembre, à raison d’un aller-retour par jour, pour commencer.
Les compagnies qui réfléchissent encore
– EgyptAir a prévu de rétablir sa liaison entre Le Caire et Beyrouth dès le 17 décembre, selon des informations qui ne sont pas encore formellement confirmées par toutes les agences.
– Iraqi Airways : la compagnie irakienne comptait rétablir progressivement ses vols entre les différents aéroports du pays (Bagdad, Najaf, Soulaymaniyé, Erbil et Beyrouth) depuis dimanche, mais ne l’a toujours pas fait. Des médias locaux ont indiqué mardi soir que la compagnie allait reprendre ses vols mercredi, ce que confirment les informations fournies sur le site de l'AIB.
– Les échos au sujet d’Emirates font état d’une reprise des vols à partir du 9 décembre, alors que de précédentes informations annonçaient une suspension prolongée jusqu’au 1er janvier 2025.
– La compagnie émiratie Etihad Airways prévoit bien de recommencer à programmer des vols entre les aéroports internationaux d'Abou Dhabi et de Beyrouth à partir du 18 décembre, selon un message envoyé aux agences de voyage libanaises aujourd'hui, confirmant ainsi des échos jusqu'ici informels. Deux de ces agences ont confirmé l'information à L'Orient-Le Jour.
Les compagnies qui comptent faire l’impasse
– Air France a indiqué lundi 2 décembre que ses liaisons entre Paris-Charles-de-Gaulle et Beyrouth restaient suspendues jusqu’au 5 janvier inclus « en raison de la situation sécuritaire à destination ». Cette décision concerne également sa filiale low-cost Transavia qui relie l’AIB à Orly.
– Le groupe allemand Lufthansa (Lufthansa, Swiss, Austrian Airlines ou Eurowings) ne devrait pas revenir au Liban avant début mars.
Il n’y a pour l’instant aucune nouvelle des autres compagnies qui desservaient habituellement le Liban, comme Cyprus Airways ou Aegean Airlines. Avant le début des affrontements entre le Hezbollah et Israël qui ont débuté le 8 octobre 2023, elles étaient une soixantaine à rallier l’AIB.
Une compagnie aérienne n'est pas un organisme de charité. Si la compagnie en profite pour améliorer ses finances où est le mal ? LY fait la même chose. Quand le groupe AF reprendra ses rotations, , rappelez que Transavia est un low cost et que son prix par définition n'est pas le prix d'une compagnie régulière
15 h 22, le 04 décembre 2024