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Lifestyle - Échappée belle

Le renouveau du vinyle : une bouffée d’air frais pour Beyrouth

Dimanche 1er décembre, de midi à minuit, le Demo à Beyrouth ouvrira ses portes gratuitement pour un événement autour des vinyles intitulé « For the Record », offrant à une génération essoufflée une bouffée d’air frais après deux mois de bombardements incessants qui ont frappé la capitale.

Le renouveau du vinyle : une bouffée d’air frais pour Beyrouth

« For the record », dimanche, de midi à minuit. Capture d'écran

Alors que la vie reprend lentement, avec un désir de normalité et de légèreté, cet événement se veut un espace de rassemblement et de réconfort, où la musique serait aussi en même temps un certain retour à la normalité. L’un des principaux organisateurs de « For the Record », Ahmad Baydoun, est originaire de Blida, un village du Sud rasé par les frappes israéliennes. Il a dédié son énergie à la création de ces événements de musique depuis 2020. « La musique n’a jamais été un luxe ; elle naît de la nécessité, du besoin d’être ensemble et de partager l’amour », explique-t-il. Ce principe est au cœur de ces rassemblements, qui cherchent à être d’abord un moyen de surmonter les divisions et de créer un espace où les émotions se croisent à travers le son.

Alain Khawam, passionné de vinyles et autre pilier de l’événement, voit la musique comme une échappatoire essentielle, loin des préoccupations politiques. « La musique n’est pas un outil de changement politique ici, c’est un refuge, un espace sûr », dit-il. Ayant développé sa passion à Paris – il a travaillé quelques années dans un magasin de vinyles, avant de revenir à Beyrouth –, Alain s’efforce de poursuivre cette envie de réunir des gens dans une même passion. Ces événements, qui ont commencé modestement depuis 4 ans, attirent désormais un public croissant, confirmant ainsi l’importance de la musique comme facteur de résilience.

Anthony Saadé, un DJ qui se produira lors de cette soirée, partage également cette vision. Ayant découvert la scène musicale underground à Montréal, il se consacre à offrir des sets diversifiés qui mêlent des classiques des années 80 et 90, du jazz arménien et même du hip-hop. « Mon mantra, c’est de jouer des morceaux que vous ne saviez pas vouloir écouter », confie-t-il. Pour lui, la musique est un moyen de briser les barrières et d'exposer des horizons variés.

Raphaël Merheb, DJ également impliqué dans l’événement, souligne que la musique électronique au Liban a toujours été un langage commun. « Depuis les années 90, la réussite de la scène électronique au Liban repose sur sa capacité à unir des personnes de religions et de cultures différentes », explique-t-il. Il considère cet événement comme une continuation de cette tradition, un espace où le son devient un vecteur de cohésion sociale.

En plus d’être une célébration musicale, l’événement propose également un marché de vinyles où les amateurs et les nostalgiques pourront enrichir leur collection ou faire leurs premiers pas dans cet univers. Vous y trouverez des vinyles soigneusement sélectionnés, ainsi qu’une offre gastronomique variée pour satisfaire les appétits tout au long de la journée.

La programmation promet une expérience sonore exceptionnelle : Alain ouvrira les festivités à midi, suivi d’Assem, puis d'Anthony. Ensuite, Raphaël Merheb, sous son alias June, prendra le relais, avant de rejoindre Ahmad Baydoun pour un set back-to-back avec le DJ Turk en clôture. Que vous soyez un passionné de vinyles ou simplement curieux de découvrir de nouvelles sonorités, cet événement est une invitation à plonger dans cet unviers et à se laisser emporter par l’ambiance unique qu’elle crée.

Bien que certaines personnes perçoivent ce timide retour à la nightlife comme « frivole » en période de crise, Anthony réfute cette idée. « Si les banquiers et les consultants peuvent continuer à travailler dans ces conditions, pourquoi le monde de la nuit devrait-il être stigmatisé ? Pour le personnel des clubs — les barmans, les techniciens — c’est un emploi comme un autre. Ils doivent aussi subvenir à leurs besoins », insiste-t-il. Ces événements ne sont pas uniquement des fêtes ; ils incarnent une forme de reconstruction dans un contexte de guerre et d’après-guerre.

« For the record » en collaboration avec Demo, dimanche 1er décembre, de midi à minuit.

Adresse : Demo, Gemmayzé, rue du Liban, immeuble Zoghbi, rez-de-chaussée, près de la pharmacie Sainte-Lucie. Tel : +961 3 958 504

Entrée gratuite.

Alors que la vie reprend lentement, avec un désir de normalité et de légèreté, cet événement se veut un espace de rassemblement et de réconfort, où la musique serait aussi en même temps un certain retour à la normalité. L’un des principaux organisateurs de « For the Record », Ahmad Baydoun, est originaire de Blida, un village du Sud rasé par les frappes israéliennes....
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