La balance des paiements du Liban – les sommes entrant dans le pays moins celles qui en sortent – a enregistré un excédent de 5,1 milliards de dollars jusqu’à août 2024, contre un excédent de 1,07 milliard de dollars jusqu’à août 2023, selon un article publié par la banque BlomInvest, soit une augmentation de 377 % entre ces deux périodes.
Les derniers chiffres montrent que les actifs étrangers nets – c’est-à-dire la somme des actifs étrangers (comme l’or et les devises) détenus par une autorité monétaire moins les passifs étrangers qu’elle détient (comme les dépôts étrangers à la banque centrale) – de la Banque du Liban (BDL) ont augmenté de 5,3 milliards de dollars jusqu’à août 2024. En parallèle, les actifs étrangers nets des banques commerciales ont, eux, diminué de 218,9 millions de dollars lors des huit premiers mois de l’année.
En ce qui concerne le mois d’août 2024, les derniers chiffres montrent que les actifs étrangers nets de la BDL ont augmenté de 1,2 milliard de dollars tandis que ceux des banques commerciales ont augmenté de 54,4 millions de dollars, créant un excédent de plus de 1,2 milliard de dollars, seulement au cours de ce mois.
Changement dans la méthode de calcul
« Il y a eu un changement dans la méthode de calcul de la balance des paiements », explique le département de recherche économique chez BlomInvest. « Auparavant, l’or n’était pas inclus dans les actifs étrangers de la BDL », mais cela a changé à partir de janvier 2024, poursuit-il, et cela « en se basant sur la décision du conseil central de la BDL numéro 37/20/24, datée du 19/09/2024 ». Le département de recherche souligne que ces changements sont « strictement administratifs et qu’il s’agit simplement de se conformer aux recommandations du FMI et de s’aligner sur les normes internationales ». Or, « le prix de l’or a augmenté de manière significative l’année dernière », selon lui, ce qui a entraîné une augmentation considérable des actifs étrangers et, par conséquent, une augmentation de l’excédent de la balance des paiements en 2024.
En août 2023, un audit réalisé par ALS Inspection, pour le compte du cabinet d’audit KPMG, a révélé que les réserves d’or totales du Liban s’élevaient à 286 tonnes, soit 9,22 millions d’onces troy (1 once troy = 31,1 grammes). Dans ce cadre, le département de recherche de la banque nuance en soulignant que l’augmentation du solde positif de la balance des paiements ne reflète qu’un changement de la valeur de l’or que détient la BDL, son volume n’ayant pas changé. Si l’ancienne méthodologie avait été adoptée, l’excédent de la balance des paiements aurait probablement été plus faible, ajoute-t-il.
« Comme l’activité économique libanaise a été relativement lente en 2024 jusqu’au mois d’août en raison de la guerre entre Israël et le Hezbollah, le pays a aussi probablement importé moins – en raison des perturbations à l’aéroport et des vols –, ce qui signifie un déficit commercial moins important, et donc un excédent plus important de la balance des paiements », souligne le département de recherche de la banque.
Pour ce qui concerne le reste de l’année, le département de recherche estime que « bien que les chiffres ne soient pas officiellement publiés pour octobre et novembre, il ne serait pas surprenant que la balance des paiements enregistre un excédent encore plus important ». Il estime ainsi que la guerre – qui a gelé les hostilités après l’entrée en vigueur d’un accord de cessez-le-feu le 27 novembre – a probablement eu un impact « positif » sur la balance des paiements, en raison de l’augmentation des flux d’argent vers le pays, grâce à l’augmentation des envois de fonds et de l’aide internationale aux personnes déplacées et aux organisations non gouvernementales (ONG).
Enfin, en termes d’année complète, le déficit de la balance des paiements du Liban avait enregistré une baisse de 75 % en 2023 par rapport à son niveau de 2022, passant de 2,64 milliards de dollars en 2022 à 643 millions de dollars en 2023. Bien qu’il s’agisse d’un pas dans la bonne direction, le département de recherche avait alors déclaré que le Liban était « encore loin d’avoir une balance des paiements équilibrée ». Le rapport de BlomInvest avait également indiqué que le pays devait réduire « les déficits des comptes courants pour être en mesure d’assurer le service et le remboursement de sa dette extérieure ».
Cela va aller dans combien de poches de Ministres ou députés?
00 h 34, le 04 décembre 2024