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Culture - Festival

Beirut Chants 2024 : quand la musique défie les ténèbres

Dix-huit concerts, du 4 au 23 décembre, disséminés entre les églises de Monnot, Gemmayzé, Zouk Mosbeh, Sursock, Kornet Chehwane et Balamand, afin d’opposer la mélodie fédératrice aux atrocités de la guerre.

Beirut Chants 2024 : quand la musique défie les ténèbres

Le Chœur de l’Université antonine et l’Orchestre libanais Saint-Joseph de l’USJ. Photo Beirut Chants

Alors que le Liban en guerre passe par une de ses périodes les plus sombres, Beirut Chants persiste et signe pour « insuffler un vent d’espoir et d’unité grâce à la musique », selon la volonté des organisateurs. Depuis sa création, cet événement qui prend l’aspect d’un calendrier de l’avent musical gratuit et disséminé dans plusieurs églises de la capitale et les régions – cette année à Monnot, Gemmayzé, Zouk Mosbeh, Sursock et Balamand, un peu plus loin du centre-ville où il avait lieu d’habitude – aspire à transcender les frontières d’un festival traditionnel. Micheline Abi Samra, sa présidente, résume cette philosophie avec éloquence : « Beirut Chants n’a jamais été un “festival” au sens conventionnel du terme. C’est un cadre de partage, un reflet de la détermination, de la solidarité et de l’authenticité de notre communauté diversifiée. »

Beirut Chants célèbre la musique comme un outil de résistance culturelle. « Nous persévérons durant ces guerres brutales, en restant fidèles à ce que nous savons faire le mieux : avec la culture et la musique, avec la prière et l’amour », ajoute Mme Abi Samra. En s’appuyant sur des artistes locaux et internationaux, le festival se donne pour mission de maintenir la scène artistique libanaise vivante et d’offrir des moments de réconfort à tous ceux qui en ont besoin.

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Avec près de 18 événements répartis sur tout le mois de décembre, Beirut Chants propose une variété de styles et de talents où les musiques sacrée, classique et contemporaine dialoguent harmonieusement. Voici quelques moments forts :

Le festival s’ouvrira le 4 décembre à 19h30 avec la Messe du couronnement (KV 317) de Wolfgang Amadeus Mozart. Cette œuvre liturgique, interprétée par le Chœur de l’Université antonine et l’Orchestre libanais, avec la soprano Mira Akiki, la mezzo-soprano Grace Medawar et le baryton-basse Cesar Naassy, sera dirigée par Toufic Maatouk à l’église Saint-Joseph, à Monnot. L’« Agnus Dei » de cette messe, écho subtil à « Dove sono » des Noces de Figaro, promet une soirée d’une belle intensité émotionnelle.

Explorations sacrées et chants de Noël

6 décembre : le Chœur St. Romanos The Melodist, dirigé par le père Romanos Joubran, interprétera des hymnes de la Nativité à l’église orthodoxe Saint-Nicolas à 19h.

12 décembre : le Chœur Philokalia, sous la direction de sœur Marana Saad, revisite les œuvres du compositeur britannique John Rutter pour une veillée de Noël empreinte de sérénité, à l’église Saint-Joseph de l’USJ, Monnot, à 19h30.

17 décembre : « A Swinging Christmas », une performance jazz mêlant voix et instruments, illuminera l’église Saint-Maron à Gemmayzé, à 19h.

La violoncelliste belge Stéphanie Huang. Photo Beirut Chants

Des artistes internationaux

16 décembre : le violoniste espagnol Francisco Fullana, lauréat de nombreux prix internationaux, se produira avec la pianiste Alba Ventura pour une soirée sous le signe de la virtuosité à l’église Saint-Maron, Gemmayzé, à 19h.

18 décembre : la violoncelliste belge Stéphanie Huang, finaliste du Concours Reine Élisabeth, et le pianiste Florian Noack proposeront un récital d’exception à l’église Saint-Maron, Gemmayzé, à 19h.

Le festival rend également hommage aux racines orientales de Beyrouth.

11 décembre : le trio de Ziad el-Ahmadié offrira une performance intitulée « Organised Chaos », fusionnant oud, saxophone et contrebasse, à l’Académie libanaise des beaux-arts (Alba), Sin el-Fil, à 19h.

19 décembre : « Maqams and Rhythms » explorera les subtilités de la musique traditionnelle arabe, mené par Firas Andari et ses musiciens, à l’église Saint-Maron, Gemmayzé, à 19h.

Le chanteur et musicien libanais Firas Andari. Photo Beirut Chants

Clôture avec un hommage à Puccini

Le 23 décembre, le festival rendra hommage au compositeur italien Giacomo Puccini pour le centenaire de sa mort. Béchara Moufarrej, accompagné du Chœur et Orchestre de l’Université Notre-Dame, interprétera des chefs-d’œuvre sous la direction du père Khalil Rahmé à l’église Saint-Maron, Gemmayzé, à 19h.

Le festival repose sur des partenariats solides, notamment avec plusieurs ambassades (Espagne, Belgique, Allemagne), des institutions culturelles (Unesco) et des mécènes locaux. Micheline Abi Samra souligne l’importance de ce soutien : « Nous espérons accueillir des artistes internationaux de renom et courageux (!) en partenariat avec les ambassades qui reconnaissent la valeur de nos efforts. »

Au-delà des performances, Beirut Chants réaffirme une vérité fondamentale : la culture et la musique peuvent offrir un refuge face à l’adversité et apporter de la chaleur « à ceux qui sont rassemblés dans nos églises et à ceux qui ont été forcés de quitter leurs maisons », note Micheline Abi Samra, avant de conclure avec force : «Aujourd’hui plus que jamais, nous nous accrochons à notre existence éternelle, à notre liberté et à l’espoir qui perdure. »

Avec l’espoir que la musique continue de rassembler et d’inspirer tous les Libanais, là où les mots échouent parfois.

Pour consulter le programme complet et réserver vos places, visitez le site officiel de Beirut Chants.

Alors que le Liban en guerre passe par une de ses périodes les plus sombres, Beirut Chants persiste et signe pour « insuffler un vent d’espoir et d’unité grâce à la musique », selon la volonté des organisateurs. Depuis sa création, cet événement qui prend l’aspect d’un calendrier de l’avent musical gratuit et disséminé dans plusieurs églises de la capitale et les régions...
commentaires (5)

bravo le Phenix renait de son cendre c'est typiquement Libanais, fier de l'être malgré que ça fait cinquante ans que j'ai quitté mon Liban, L'ADN reste à vie.

Khalil Antoine

17 h 49, le 26 novembre 2024

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Commentaires (5)

  • bravo le Phenix renait de son cendre c'est typiquement Libanais, fier de l'être malgré que ça fait cinquante ans que j'ai quitté mon Liban, L'ADN reste à vie.

    Khalil Antoine

    17 h 49, le 26 novembre 2024

  • Fière de vous. Cela donne du baume au coeur. Chapeau

    Georges Zehil Daniele

    10 h 29, le 26 novembre 2024

  • BRAVO !!

    Marie Claude

    06 h 51, le 26 novembre 2024

  • Ceci est la resistance, l'espoir, l'art, la culture, l'amour, la fraternite et le message de notre Liban.........Merci!

    Cadmos

    04 h 21, le 26 novembre 2024

  • Si seulement la musique pouvait les moeurs, ne serait-ce qu'un peu! Un peu d'humanité dans un monde de brutes...

    Joseph ADJADJ

    01 h 12, le 26 novembre 2024

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