Un des seuls liens que nous, Libanais, avons encore avec le monde extérieur, c’est bien l’aéroport de Beyrouth.

L’aéroport de Beyrouth a été récemment pour moi une inspirante leçon de courage, de résilience, de sens du devoir et de la normalité dans un environnement où rien ne l’est plus, hélas.

En effet, la semaine dernière, j’avais un vol à 7h20 du matin pour Dubaï.

La veille de mon départ, la nuit était fébrile, une longue nuit ponctuée de bruits de détonations aiguës, qui vous frappent d’effroi, émanant de la banlieue sud.

Je ne dormis que très peu, hantée par les risques auxquels je pourrais faire face.

Le dernier projectile tomba en bordure de l’une des pistes de l’aéroport. Quelle nuit.

Me voilà donc quittant la maison à 5h30 du matin, inquiète, face au destin.

Quel ne fut mon étonnement de constater un aéroport bondé de passagers et aussi opérationnel qu’en temps normal. Un personnel accueillant, bien qu’épuisé, souriant, agissant avec un sang-froid et une empathie désarmante envers des passagers apeurés et pressés de monter à bord.

Et tout cela, quelques heures seulement après une nuit irréelle dans ce périmètre-là.

Je n’en croyais pas mes yeux. Je n’en reviens toujours pas d’ailleurs.

L’avion partit à l’heure prévue.

Je voudrais aujourd’hui rendre hommage à l’admirable personnel de la MEA au sol, à ses pilotes, à ses équipages, ainsi qu’au personnel de l’aéroport et aux autorités aéroportuaires sur place.

Merci à toutes ces personnes qui risquent finalement leur vie tous les jours pour nous permettre de continuer la nôtre.

Merci à tous ces héros « anonymes » qui portent haut et fort les couleurs de notre pays.

Et quelle extraordinaire leçon de courage et du sens des responsabilités donnée aux futures générations !

Stéphanie FATTAL

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