En choisissant les « faucons » Marco Rubio et Mike Waltz pour façonner sa politique étrangère, Donald Trump pose les bases d’une position américaine offensive, notamment face à la Chine, tout en se laissant la possibilité de jouer sa carte secrète : conclure des accords inattendus.
La rhétorique isolationniste – l’Amérique d’abord – du président élu est en théorie en opposition avec le consensus bipartisan qui prône un rôle affirmé des États-Unis sur la scène internationale. En pratique, la nomination attendue de Marco Rubio au poste de secrétaire d’État et celle annoncée de Mike Waltz au poste très stratégique de conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche s’inscrivent dans la lignée de l’engagement traditionnel de Washington. Leur approche diffère toutefois radicalement de celle de Joe Biden, qui a misé sur le renforcement des alliances et le dialogue pour éviter des conflits ouverts.
Dans un discours l’année dernière, Marco Rubio, sénateur de Floride de 53 ans, déclarait que les États-Unis étaient déjà engagés dans un large conflit avec la Chine qui « ne cherche pas seulement à être la nation la plus puissante, mais à réorienter le monde ».
L’administration démocrate sortante a aussi érigé Pékin en adversaire de long terme en renforçant les sanctions à son encontre, mais les tensions entre les deux pays se sont toutefois apaisées ces quatre dernières années.
Avec l’arrivée « de partisans de longue date de la vision selon laquelle le Parti communiste chinois est une menace existentielle pour les États-Unis », la « nature de leur rivalité » devrait changer, selon Robert Daly, directeur de l’Institut Kissinger sur la Chine et les États-Unis. Les responsables chinois devraient « voir dans ces nominations la preuve de ce qu’ils voient déjà : peu importe ce qu’ils font – y compris s’ils concluent un accord commercial – ils feront face à des États-Unis engagés pour la destruction du Parti communiste ». Si Donald Trump se vante souvent de sa capacité à conclure des accords sous pression et de ses relations avec le président chinois Xi Jinping, ce sont bien les deux « faucons » qui établiront la « stratégie » américaine au jour le jour, ajoute Robert Daly.
Meilleur choix
Fils d’immigré cubains de la classe ouvrière, Marco Rubio est un fervent soutien d’Israël et critique virulent de la gauche sud-américaine, sur la même ligne que le président élu. Mais il s’est aussi illustré en soutenant des causes comme le développement de l’aide à l’Afrique et le financement de la lutte contre le sida.
« Trump ne choisit pas quelqu’un qui lui a prêté allégeance. Mais cela dit, Rubio est sûrement le meilleur choix que les conservateurs internationalistes auraient pu espérer », affirme Matthew Waxman, ancien responsable du département d’État sous George W. Bush aujourd’hui professeur à l’université de Columbia. Marco Rubio « ne lèche pas les bottes des autocrates contrairement à certains dans son parti, notamment le président élu », ajoute-t-il, précisant que les républicains se divisent désormais entre ceux qui croient au « leadership mondial des États-Unis » et les « isolationnistes qui veulent s’en retirer ». Le secrétaire d’État pressenti fait partie des premiers et devraient s’attirer les foudres des seconds, « qui le trouveront trop belliqueux ».
Sur l’Ukraine, Marco Rubio, critique de longue date du président russe, Vladimir Poutine, a préparé le terrain pour s’aligner sur Donald Trump qui a promis de régler le conflit en 24 heures, en déclarant récemment que Kiev était dans l’impasse face à l’invasion de Moscou et en soutenant une solution négociée.
Il se rappelle sûrement des chaises musicales lors du premier mandat du républicain, qui a changé plusieurs fois de conseiller à la Sécurité nationale et de secrétaire d’État, et connaît les risques d’être mis à l’écart s’il exprime un désaccord, rappelle Allison McManus, du Center for American Progress, think tank marqué à gauche. Selon elle, Donald Trump se concentre moins sur l’orientation idéologique de sa politique que sur la conclusion d’accords, avec deux priorités : mettre fin à la guerre à Gaza et obtenir de l’Arabie saoudite qu’elle reconnaisse Israël. Il a même évoqué un possible accord avec l’ennemi juré des États-Unis, l’Iran, alors qu’il avait lui-même retiré son pays d’un accord sur le nucléaire iranien conclu sous Barack Obama. « Nous savons que la boussole de Donald Trump est la conclusion d’accords – surtout si l’accord est meilleur que celui conclu par le président qui l’a précédé », conclut
Allison McManus. Il pourrait aller jusqu’à ignorer ses conseillers s’il pouvait « surpasser Biden », ajoute-t-elle.
Shaun TANDON/AFP
SUITE Avant cela le Liban était tranquille même lors de la guerre des 6 jours. Ils savent qu’Israël ne s’en prend à des voisins qui ne lui cherchent pas nuise y compris la Jordanie, l’Égypte et la Syrie H El Assad pourtant ennemis mais qui ne les a jamais cherchés directement. Bien sur son fils beaucoup moins malin a suivi l’axe des losers comme le Yémen, l’Iraq et donc le Liban et comme par hasard ces satellites Iraniens sont les seuls à payer les pots cassés à la place de leurs maitres eux plus futés.
18 h 04, le 14 novembre 2024