Lettre ouverte à la directrice générale de l’Unesco : préservez nos sites menacés

Madame Azoulay,

Je vous adresse cette lettre ouverte au nom du barreau de Beyrouth, étant conscient du rôle essentiel que l’Unesco joue dans la préservation de l’héritage universel de l’humanité.

Le Liban, comme vous le savez, se trouve impliqué dans un conflit armé indépendamment de sa volonté et subit, depuis plus d’un mois, une agression militaire atroce. Il est impératif que nous nous mobilisions pour protéger et sauvegarder son patrimoine, un trésor inestimable en péril.

Le Liban, avec son histoire millénaire, ses monuments archéologiques uniques et ses sites classés au patrimoine mondial de l’humanité, représente un héritage qui transcende les frontières et les générations. Les cités millénaires comme Baalbeck, Tyr, Byblos et Sidon, qui renferment des sites et monuments historiques et archéologiques témoins de civilisations anciennes, ont façonné l’histoire du monde ancien. Malheureusement, en raison des bombardements de l’armée israélienne qui visent les villes précitées, ce patrimoine est aujourd’hui gravement menacé. Actuellement, deux sites inscrits en 1984 au patrimoine de l’Unesco (Baalbeck et Tyr) sont en péril à cause des souffles des explosions dans leur périmètre immédiat.

C’est pourquoi nous insistons pour que l’Unesco, en tant que gardienne du patrimoine culturel de l’humanité et qui a déjà mené de nombreuses initiatives louables pour la préservation de sites en danger dans le monde, use de ses prérogatives, de son influence et de son autorité pour intensifier les efforts de préservation de nos sites menacés.

À cet égard, les douze mille avocats du barreau de Beyrouth n’ont aucun doute que l’Unesco mobilisera tous les moyens nécessaires pour mettre en œuvre un plan d’action rapide et efficace afin de préserver l’âme et l’identité de notre pays.

Par Fadi MASRI

bâtonnier de Beyrouth.