On a l’impression, au regard de tout ce qui se passe dans notre pays ces derniers temps, qu’il y a un Liban qui meurt et un autre qui renaît.
La bonne question qui se pose maintenant est de savoir lequel est en train de mourir et, en revanche, lequel est en train de renaître ? Lequel est en train de rendre l’âme et de dire adieu et lequel est en train de se montrer en pointant le bout de son nez ?
Personnellement, et sans prétendre deviner les événements à venir ou découvrir les (mauvaises) intentions cachées des uns et des autres (comme certains ignorants prétentieux, poseurs et arrogants, spécialistes, selon eux, en stratégie, en géopolitique ou en relations internationales), je considère que les choses sont encore tellement compliquées et tellement complexes que je suis, actuellement, incapable de répondre à cette question existentielle. Question qui concerne en quelque sorte notre raison d’être sur cette terre paradoxale du Liban.
Avec le temps et le déroulement des événements, nous comprendrons probablement, au fur et à mesure, les tenants et les aboutissants qui se cachent derrière toute la cruauté du sort qui nous frappe dernièrement et l’objectif qui se dissimule au revers de cette « médaille ». En espérant vivement que cette « médaille » devienne un jour ou l’autre, miraculeuse !
Entre-temps, je peux affirmer comme Socrate que « tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien », sauf que layali Loubnan al-hazina perdurent encore et encore, cruellement et fatidiquement.
Jusqu’à quand ? « Who knows ? » Là aussi, je ne sais plus et je retombe dans l’ignorance candide.
Les paroles d’une ancienne chanson me viennent ici à l’esprit. Des paroles qui rappellent trop les moments douloureux que nous vivons actuellement au Liban : « L’oiseau d’acier surveille le pays en exil ; Et l’ombre de ses ailes, fait la nuit sur la ville ; Mais le ciel est si grand et le ciel est si bleu ; Je n’ai pas peur du vent qui souffle dans tes yeux. »
Des paroles poignantes adaptées aux circonstances actuelles du pays. C’est la vérité vraie, malheureusement (cette fois, le pléonasme est justifié).
Au point où nous en sommes, il ne nous reste à faire qu’une seule supplication : Seigneur, prends pitié de ton peuple, sauve-nous du mal et écoute nos prières.
Michel Antoine AZAR
Avocat à la Cour
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