La localité de Barja, située sur le littoral du Chouf, à une vingtaine de kilomètres au sud de Beyrouth, s'est réveillée mercredi sous le choc, au lendemain d'un bombardement israélien particulièrement meurtrier, et s'inquiète désormais pour sa sécurité, selon les témoignages recueillis. Un immeuble résidentiel où se trouvaient des familles déplacées ainsi que des habitants de la région a été partiellement détruit par la frappe qui a fait au moins 20 morts et 14 blessés, selon le ministère de la Santé. Un responsable local de la Défense civile a toutefois affirmé mercredi à l'AFP sur le lieu du raid que les secouristes avaient déjà retiré 30 corps des décombres, pour la plupart des femmes et des enfants. Selon une source de sécurité libanaise, la frappe visait un responsable du Hezbollah, originaire du même village qu'une des familles des déplacés.
« Ne pas se mêler aux civils »
Selon des informations rapportées par plusieurs médis locaux, il s'agirait de Abdallah Ibrahim, un responsable financier du parti chiite. Le site d'information Janoubia, connu pour ses positions hostiles à la formation chiite, indique également que la frappe a visé « un responsable du Hezbollah de la famille Ibrahim (...) qui louait un appartement à Barja ». « De grandes quantités de coupures d'euros et de dollars incendiées » auraient été retrouvées sur place, poursuit Janoubia, qui cite un témoin oculaire. Contactée, une porte-parole du Hezbollah n'était pas immédiatement disponible pour commenter ces allégations.
« Nous n'avons pas fermé l'œil la nuit dernière. Personne ne sait ce qui s'est vraiment passé, mais certains affirment que la cible était un homme qui se trouvait dans l'immeuble », explique à L'Orient-Le Jour Hassan Saad, président de la municipalité de Barja, qui indique que le bâtiment abritait trois familles de déplacés. Il appelle par ailleurs « ceux qui se savent menacés ou visés par Israël à ne pas se mêler aux civils ». Une allusion claire aux membres du Hezbollah. « Nous devons assurer notre sécurité et celle des déplacés », poursuit l'élu.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux mardi soir montrent une vive tension sur les lieux de la frappe et une foule attroupée au milieu des décombres. Certains internautes ont affirmé que des habitants s'étaient opposés à des membres du Hezbollah venus imposer un cordon sécuritaire sur les lieux. Une version réfutée par le président du conseil municipal de la localité. « Ce n'était rien. Les gens étaient sous le choc » dit-il, sans plus de détails.
« L'ennemi cherche à semer la discorde »
« La frappe a eu lieu après qu'un homme fut entré dans l'immeuble », témoigne pour sa part Jamal Terro, un activiste originaire de Barja. Il raconte par ailleurs que les corps des victimes ont été déchiquetés par la violence de l'attaque et que de nombreux restes humains, dont ceux de plusieurs enfants, ont été retrouvés sur place.
Jamal Terro, qui a pris part aux efforts de sauvetage mardi soir, dénonce une volonté israélienne « de faire le plus de victimes possibles ». « Sans vouloir justifier la frappe, je me demande pourquoi l'État hébreu a attendu que la cible entre dans un immeuble résidentiel, au lieu de la frapper par exemple sur la route », lance-t-il. « Il est clair que l'ennemi voulait effectuer un carnage et qu'il cherche à semer la discorde entre les habitants et les déplacés », estime-t-il.
Ce n'est pas la première fois qu'un appartement résidentiel est visé à Barja. Le 12 octobre, quatre personnes ont été tuées et 18 autres blessées lors d'un raid israélien similaire. La cellule de crise de la municipalité de Barja avait alors exhorté « toute personne visée ou en danger à s'éloigner de la localité », appelant les autorités à « calmer la situation, protéger les civils innocents et apaiser les tensions que l'ennemi israélien cherche à attiser ».
La localité majoritairement sunnite accueille plus de 27 000 déplacés du Liban-Sud, de la Békaa et de la banlieue sud de Beyrouth depuis l'intensification de l'offensive israélienne. Les déplacés sont logés dans des écoles de la région ainsi que chez des particuliers, le tout étant organisé par les habitants de ce village de 40 000 personnes.
Barja n'est pas la seule à faire les frais des frappes israéliennes dans le Chouf dernièrement. Mardi également, c'est la ville côtière de Jiyé qui a été touchée par un bombardement qui a tué une personne et blessé vingt autre dans un immeuble résidentiel. Une source de sécurité avait indiqué à l’AFP que c'est un appartement relevant du Hezbollah qui avait été visé.
L'attaque de mardi soir n'est pas sans rappeler une frappe israélienne le 14 octobre sur le village d'Aïto, au Liban-Nord, qui aurait également visé un autre responsable financier du Hezbollah à son arrivée dans un bâtiment abritant des déplacés, selon des témoignages recueillis par L'Orient-Le Jour. Des sacs contenant des coupures de livres libanaises avaient été découverts sur place, selon des témoins.
A lire certains commentaires, HB mérite d’être auréolé et une médaille pour les vies qu’il a épargné et les destructions qu’il a pu éviter en déclarant la guerre à l’armée la plus puissante de la région qu’il dit vaincre et combattre dans le but anéantir son pays. A qui veulent ils faire croire que le HB ne tue pas les innocents et les patriotes? aux libanais qui, pas plus loin qu’il y a deux ans ont payé le prix fort en morts innocents suite au cataclysme du port qu’il a tout fait pour empêcher qu’une justice ait lieu, ou la longue liste des attentats qui ont visé des patriotes qui s’opposa
12 h 03, le 07 novembre 2024