J’aimerais commencer par quelques mots que certains d’entre vous trouveront opportuns, peu importe où vous vous trouvez. Ces mots, attribués au poète romain Virgile, écrits depuis des millénaires, résonnent encore à travers les siècles et nous rappellent que, malgré le passage du temps, malgré tout le chemin que l’homme a parcouru, certaines vérités demeurent immuables : « Le tyran est un enfant gonflé d’orgueil, qui boit dans sa coupe nauséabonde d’insouciance et de vanité, jusqu’à ce que, du haut de la falaise, il plonge tête la première dans la poussière de l’espoir. »
Aujourd’hui, alors que nous traversons une période d’obscurité insensée, où des figures vieillissantes envahissent des villes, les dépouillent de fond en comble comme des gamins mal élevés brisant leurs jouets, il me semble essentiel de rappeler ce qui demeure inébranlable : la lumière, et que la vie finit toujours par triompher, même face aux épreuves les plus difficiles.
La lumière la plus précieuse est celle que nous ne pouvons pas voir ; c’est la lumière qui éclaire nos esprits. Comme la lumière qui jaillit du charbon, un simple rayon peut dissiper des siècles d’obscurité. Cette lumière, enracinée dans des milliards d’années d’histoire, est éternelle. Tandis que les ténèbres, elles, disparaissent en une fraction de seconde dès que la lumière s’allume. Ne perdons pas de vue cette vérité : les ténèbres ne durent jamais aussi longtemps que la lumière qui les chasse.
Aujourd’hui, la diane a sonné ! Il est temps de rallumer la lumière. Il est temps de retrouver cette humanité qui, dans beaucoup d’endroits de ce monde dénué de sens, a malheureusement disparu. Mais où se cache-t-elle ? Certains disent qu’elle a été enterrée vivante, d’autres qu’elle s’est suicidée, et d’autres encore qu’elle s’est échappée du champ de bataille pour s’installer dans des endroits paisibles. Sa localisation reste une énigme, mais ce qui est sûr, c’est qu’elle a disparu !
Néanmoins, en luttant contre l’obscurité, il faut veiller à ne pas sombrer et à ne pas être envahi par celle-ci. En ripostant de la même manière dont nous avons été attaqués, nous devenons semblables à nos oppresseurs. Albert Camus disait : « Si la fin justifie les moyens, qu’est-ce qui justifiera la fin ? » Pourquoi faut-il tant de douleur pour rétablir la paix ? Pourquoi la guerre est-elle souvent le chemin vers la paix ? Pourquoi le festin de ces vieux hommes ridicules qui se font la guerre doit-il être payé par le sang de milliers d’innocents ? Pourquoi la paix est si cruelle ? Pourquoi, pour vivre une seule fois, il faudrait d’abord mourir mille fois ? Pourquoi l’enfance est-elle en train de devenir interdite ? Et pourquoi y a-t-il tant de pourquoi ?
Rappelez-vous que ce n’est jamais dans le sang, jamais dans la mort, jamais dans la souffrance, jamais dans la terreur, jamais dans la cruauté, mais dans l’amour, dans l’humanité, dans la sérénité, dans la joie, dans la compassion… que chantent les louanges d’un avenir meilleur.
Ghadi CHALHOUB
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