Dans le cadre de son instruction de l’affaire Optimum Invest liée à des transactions d’un montant de quelque 44 millions de dollars entre cette société de courtage financière et la Banque du Liban (BDL), le premier juge d’instruction par intérim, Bilal Halaoui, a fixé au 19 novembre la prochaine audience après en avoir tenu une le mardi 5 novembre. L’arrestation, depuis le 3 septembre, de l’ancien gouverneur de la BDL, Riad Salamé, est en lien avec cette affaire présumée douteuse, alors que ce dernier se défend de toute malversation.
Lors de l’audience de mardi, les avocats Micky Tuéni et Marwan Issa el-Khoury, visés par des poursuites du parquet financier pour des virements bancaires qui auraient été effectués à partir de la société Optimum Invest vers le compte de « consultations » de la BDL et vers leurs propres comptes, ont soumis au juge Halaoui des fins de non-recevoir. Ils l’ont fait à travers leurs avocats qui, selon la loi, sont habilités à les représenter en leur absence, à cette étape de la procédure. Le juge Halaoui a transféré ces exceptions de procédure au parquet financier, dont il devra attendre l’avis consultatif, avant de décider de les rejeter ou de les accepter. Les deux membres du barreau rejettent aussi toute accusation contre eux.
Quels verdicts pour les deux demandes de remise en liberté ?
En parallèle, Riad Salamé attend une issue à sa demande de remise en liberté, qui avait été refusée par le juge Halaoui, et contre laquelle il avait interjeté appel, le 29 octobre, devant la chambre d’accusation de Beyrouth. Selon nos informations, c’est une chambre d’accusation créée ad hoc et présidée par le juge Nassib Élia qui a été chargée mardi d’examiner l’appel de M. Salamé. Ce choix est dû au fait que Riad Salamé avait ciblé la chambre d’accusation titulaire présidée par Maher Cheaïto d’un recours en responsabilité de l’État, qui l’empêche de remplir cette mission.
La remise en liberté de l’ex-gouverneur de la BDL est également en jeu devant la chambre d’accusation du Mont-Liban. Le 1er novembre, M. Salamé a présenté un recours devant cette instance pour contester la validité d’un mandat d’arrêt lancé contre lui, la veille, par le premier juge d’instruction de Baabda, Nicolas Mansour, sur base de soupçons liés à l’acquisition et l’exploitation de biens immobiliers en France, d’une valeur d’environ 11 millions de dollars. M. Salamé réfute également les faits qui lui sont reprochés dans ce dossier.
Quid de Forry Associates ?
En 2023, le parquet avait engagé des poursuites contre Riad Salamé, son frère Raja et son ancienne assistante Marianne Hoayek, les soupçonnant d’avoir détourné environ 330 millions de dollars qui auraient été obtenus par Forry Associates, une société de courtage. Tous trois nient avoir commis un tel acte.
Pour garantir à l’État une restitution des fonds en cas de condamnation, la cheffe du Contentieux de l’État, Hélène Iskandar, s’était jointe au dossier, et avait interjeté appel contre une décision de l’ancien premier juge d’instruction de Beyrouth par intérim, Charbel Abou Samra, de laisser libre M. Salamé, le 3 août 2023, après l’avoir interrogé. Elle avait obtenu gain de cause, mais face aux multiples recours portés par ce dernier contre les chambres d’accusation qui devaient poursuivre la procédure, elle avait voulu se désister de la décision d’annulation du maintien en liberté de l’ex-gouverneur, demandant que le dossier revienne auprès du juge Halaoui, successeur de Charbel Abou Samra. C’est finalement la chambre d’accusation présidée par Nassib Élia que Riad Salamé n’avait pas attaquée en justice qui a accepté, le 8 octobre, de prendre acte de sa requête. Sauf que l’ex-gouverneur a aussitôt porté un recours devant la chambre de cassation présidée par Souheir Haraké, contre la décision de la chambre d'accusation. Il faut donc attendre le verdict de la Cour de cassation pour savoir si le juge Halaoui pourra poursuivre l'instruction du dossier de Forry Associates entamée par son prédécesseur.
Le Liban dans toute sa splendeur. J'ai entendu tellement de fois, cest le plus beau pays du monde, avec ses juges et ses politiciens corrompus, une magnifique decharge au milieu de la ville, ses déchets sur le bord des routes, ses quartiers insalubres son racisme latent, demandez au personnel de maison, et puis, enfin, son hezbollah qui detruit le pays, obstrue et menace. Au pays des aveugles, les borgnes sont rois.
11 h 49, le 07 novembre 2024