Le patriarche maronite Béchara Raï a appelé, dimanche, à ce que les écoles utilisées pour loger des milliers de personnes déplacées par la guerre entre Israël et le Hezbollah soient « libérées » afin que les élèves puissent y être scolarisés, mettant en outre en garde contre le « spectre de conflits » internes si la question des déplacés est négligée.
« Si elle est négligée, la question des déplacements deviendra source de problèmes sociaux et économiques parmi les citoyens », a déclaré Mgr Raï dans son homélie dominicale. Pour y remédier il faut, selon lui, « protéger les biens privés et la coexistence », alors que plusieurs incidents ont éclaté, sans escalader, ces dernières semaines, notamment concernant la présence de déplacés dans des bâtiments ou sur des terrains privés. Il a, dans ce cadre, appelé la communauté internationale à continuer à envoyer des aides humanitaires, estimant que cela permettrait « d'éloigner le spectre de conflits entre déplacés et résidents ».
À l'heure où doit commencer demain lundi la rentrée dans le secteur public, mais que des milliers de déplacés du Liban-Sud, de la banlieue sud de Beyrouth et de la Békaa sont logés dans de nombreuses écoles officielles de zones épargnées par les frappes israéliennes, le chef de l'Eglise maronite a estimé que ces établissements, comme ceux du secteur privé, doivent « être libérés pour garantir l'éducation des enfants ». Il a affirmé que cela relève de la responsabilité du ministère de l'Education et du gouvernement de vider ces écoles.
La rentrée dans le secteur public aura lieu quasiment un mois après celle des écoles privées, le 7 octobre dernier. Le ministre sortant de l’Éducation, Abbas Halabi, a confirmé la date de la rentrée jeudi dernier à l’issue d’une réunion avec les acteurs de l’école publique, chefs d’établissement et syndicats d’enseignants, et en présence de représentants de l’Unicef et de l’Unesco (respectivenent les organisations de l'ONU pour l'enfance et pour l'éducation), et ce malgré la recrudescence des bombardements israéliens sur plusieurs régions. « Les cours seront dispensés en présentiel, dans 350 écoles publiques n’hébergeant pas de déplacés, à raison de trois jours par semaine par élève », avait expliqué M. Halabi à L'OLJ, vendredi.
« Guerre d'extermination »
Mgr Raï a, par ailleurs, appelé la communauté internationale et les pays arabes à « intervenir sur le front diplomatique pour mettre un terme aux combats entre le Hezbollah et Israël. » Estimant que le peuple libanais est «clairement contre la guerre» entre l'État hébreu et le Hezbollah «car il en paie le prix», le dignitaire religieux a déploré que le Liban est face à une « guerre d'extermination », dans laquelle sont tués « des civils, hommes, femmes et enfants ». « Les armes et missiles les plus modernes sont utilisés sans pitié ni compassion » contre le peuple libanais « opposé à cette guerre qui a détruit des maisons, institutions et lieux de culte ». « Jusqu'à quand cela va-t-il durer ? », s'est-il exclamé, avant de lancer que, dans une guerre, « tout le monde sort perdant ».
Le 23 septembre, après un peu moins d'un an de guerre d'usure entre le Hezbollah et Israël qui échangeaient quotidiennement des frappes de part et d'autre de la frontière, l'armée israélienne a lancé une opération de grande envergure contre le parti chiite, qui a fait, en quelque six semaines, près de 2.000 morts. Le 30 septembre, l'armée israélienne a également annoncé le début d'une offensive terrestre au Liban-Sud.
Je ne félicite pas L’OLJ pour le choix de leur modérateur du jour. Il, ou elle a censuré tous mes commentaires sur tous les sujets. Donc je ne le remercie évidemment pas.
18 h 03, le 04 novembre 2024